Pourquoi les médias proches de Wade tombent en faillite

Le Chef de l’Etat Me Abdoulaye Wade vient d’inaugurer le «Group Sopi» qui a démarré ses programmes avec la radio «Sopi Fm». Il est normal qu’on s’interroge sur l’utilité de ce groupe de presse. Pourquoi créer encore une nouvelle fois une radio si on ne peut pas gérer celles qui existent déjà ?  Qui encourage le président Wade dans ces choix incohérents ?  Pourtant, lorsqu’il inaugurait  la radio «Sopi Fm», celle de Farba Senghor «Anur Fm» émettait,  même si elle n’est pas écoutée.

Il est curieux de voir le Chef de l’Etat et ses proches créer autant de radios et de journaux qui finissent très souvent par  tomber en faillite. La radio «Envie Fm» n’existe plus sur la bande Fm ? Que dire de Mbackiou Faye et  la radio «Océan Fm» devenue  aphone ? Elles sont toutes fermées pour cause de mauvaise gestion. Ce sont des millions de FCFA qui sont investis à perte dans la création de ces organes de presse présidentiels sans rendement.

En général, ces radios ne jouent pas leur rôle pleinement. En d’autres termes,  on peut dire que ces radios n’ont pas atteint leurs  objectifs politiques. C’est le cas de «Envie Fm » et de «Océan Fm ».  Les problèmes  que connaissent ces radios proches du pouvoir,  c’est qu’en général,  les populations ne les écoutent pas. Parce que paradoxalement, les auditeurs préfèrent suivre les programmes d’une radio  critique à l’égard des  régimes en place,  qu’une autre dite partisane. Même si elle se bat tant soit peu pour afficher un peu d’objectivité. Il faut avoir le courage de le dire,  au Sénégal, les organes de presse sont rarement objectifs dans leur traitement de l’information. Les média tombent toujours dans l’excès et se laissent manipuler par les politiques.

«Sopi Fm » a été créée, et il est certain qu’elle  fermera ses portes après la présidentielle de 2012. C’est une radio de campagne électorale qu’aucun sénégalais n’écoutera. Mêmes les libéraux à qui cette radio appartient,  préféreront écouter les autres chaines qui critiquent le régime. Car en décidant de suivre les programmes de la radio «Anur Fm » ou «Sopi Fm » on sait à priori ce qu’elles disent.

Une  radio comme celle de Farba Senghor « Anur Fm » traverse des difficultés énormes. Elle n’a presque jamais émis 24h/24h depuis sa création. Le personnel est démotivé à cause des problèmes. C’est le cas avec la radio «Océan Fm » qui n’émet plus.  Les journalistes ne sont pas bien payés. Dés fois leur perdium (salaire misérable) tombe vers le 25 de chaque mois. Ou bien c’est le cumul des arrières de salaire.

Pire encore,  dans ces groupes de presse, le salaire le plus élevé ne dépasse pas  100.000 à 150.000 FCFA. Ils refusent de payer 500.000 FCFA à un journaliste. Même s’il est sorti d’une école de formation en journalisme.  Les gérants des organes de presse proches du pouvoir n’ont aucun respect pour les journalistes qu’ils emploient. Le cas Mbackiou Faye en est un exemple pertinent.

Que dire  des journaux présidentiels ?  Les quotidiens «Le Messager », «Il est midi», «Expresse News» ont été crées par des proches du Président Wade. Ce sont des organes présidentiels. Mais ces média vivent des situations plus critiques que celles  des radios suscitées. Le problème de ces journaux,  c’est que les fonds dégagés pour leur fonctionnement sont dés fois détournés entre la présidentielle et les rédactions.

Comment un organe de presse présidentiel sérieux peut-il avoir un problème de canson, de facture d’électricité, de téléphone ou d’imprimerie ? Comment expliquer le fait qu’aucun organe de presse présidentiel ne dispose d’une imprimerie comme l’OBS, WALF e Le QUOTIDIEN  crées par des hommes qui sont partis de rien ? Aujourd’hui même le quotidien national «Le Soleil » n’a plus d’imprimerie.  En partie, les difficultés que connait l’imprimerie Grafisol sont tributaires dettes contractées par ses organes de presse présidentiels.

Contrairement aux radios, les quotidiens  présidentiels sont bien lus. Leur problème c’est qu’ils ne bénéficient pas de la publicité donnée aux autres organes mieux vendus qu’eux.

A l’approche de chaque présidentielle, des proches du régime lancent des organes de presse qui n’ont aucun avenir. C’est le cas avec la radio «Sopi Fm » et les quotidiens qui sont annoncés dans le marché. Les organes présidentiels seront toujours appelés à disparaitre à cause des manquements relevés  niveau de leur gestion et du manque d’ambition et vision des promoteurs.