Décès de Chérif El Valide Sèye : L’hommage unanime de Sud à un homme du Sud

« La mort m’habite mais elle me fait rire » ainsi parlait Céline. La Grande Faucheuse nous a fait pleurer, en arrachant à notre affection, hier à Nairobi, le journaliste et consultant en communication, Chérif El Valide Sèye. Il a cassé sa plume à la suite d’une courte maladie. Témoignages bouleversants recueillis par « Le Pays au Quotidien » Joint par téléphone, le Président directeur général du Groupe Sud communication, Babacar Touré, étreint par l’émotion, peine à se prononcer sur la disparition du premier directeur de sa radio (Sud Fm, première radio privée du Sénégal). 

«Vous m’excuserez mais c’est un peu prématuré pour moi de m’exprimer sur sa disparition. Je vous remercie de votre compréhension», a-t-dit d’une voix courtoise et subitement affaiblie par la douleur. Le nouveau directeur général de l’Issic, Abdoulaye Ndiaga Sylla a souligné que le décès de Chérif El Valide Sèye est une grosse perte pour notre pays. «C’était un homme de grande probité morale qui a le sens des valeurs, un bon professionnel. Il est de la 5ème promotion au Cesti et a fait ses débuts au quotidien national « Le Soleil », où très jeune, il a été chef de service. Ses confrères lui vouaient un grand respect pour son sens de la mesure, son humilité et son commerce agréable. Pétri de qualité, il a été de toutes les luttes de la presse», a révélé le journaliste sportif et ancien directeur de la publication de Sud Quotidien. Premier conseiller en communication de l’ancien Président Me Abdoulaye Wade, Chérif El Valid Sèye a été aussi le rédacteur en chef du magazine Les Afriques. M. Ndiaga Sylla nous renseigne qu’il a travaillé à la Banque africaine de développement (Bad), sans oublier son expérience inédite au Comité permanent inter-Etats de lutte contre la sécheresse dans le sahel (CILSS). Avant d’ajouter que le défunt avait une très belle plume avec une qualité humaine exceptionnelle : la fidélité en amitié. «Je ne l’ai jamais vu entrer dans une grande colère» a conclu Abdoulaye Ndiaga Sylla. Responsable du desk politique du journal Sud Quotidien, Bacary Dominguo Mané a travaillé sous l’autorité du disparu à la radio Sud Fm. «Il a été, a-t-il confié, un bon professionnel, très rigoureux. 

On a travaillé ensemble à Sud Fm. Il était aimable, social et jovial. Je ne l’ai jamais vu se fâcher. On avait toujours besoin de ses conseils. Sa disparition est une grande perte», a dit M. Mané. Très ému, Pape Amadou Fall, directeur de la publication du magazine La Gazette, a souligné que Chérif El Valid Sèye fut l’un des monuments de la presse qui a marqué les esprits parce que sa trajectoire exceptionnelle. «Journaliste- consultant, il avait des entrées partout. Chérif était l’ami de plusieurs chefs d’Etat africains qui le consultaient souvent. Il était généreux et talentueux. A la Gazette, il animait une rubrique «Samboudian s’en mêle». En homme d’initiatives, il a lancé aussi le Quorum, un magazine panafricain», a expliqué M. Fall.

 Parlant de l’homme, Pape Amadou Fall a fait savoir que le défunt journaliste était affable, courtois, disponible et fédérateur. Et, a-t-il poursuivi : «un père de famille qui a laissé une épouse éplorée et des enfants. Il s’est toujours évertué à apporter plus et mieux à sa famille. C’est une perte cruelle et tous ceux qui l’ont côtoyé ont pu bénéficier de son expérience». «Une fois de plus la faucheuse a encore frappé fort. Elle a emporté avec elle, un grand homme, Cherif El Valid Séye. Mon ancien Directeur général quand j'étais á Sud Fm a rendu l’âme à Nairobi au Kenya en fin de matinée, victime d’un AVC. Chérif El Valide Sèye était un homme courtois, disponible, attentionné. Je ne trouve même pas les mots pour magnifier l'œuvre de ce grand journaliste respectable qui vient de nous quitter. C'est dur mais une chose est claire, un grand journaliste s'en est allé á la suite d'une courte maladie», a témoigné Astou Yoro Ba, journaliste sportive et ancienne de Sud Fm. Elle a ajouté qu’il était certes, l'un des responsables de la radio Sud Fm. 

Mais Cherif El Valid Sèye était aussi -surtout - l'âme et la mémoire de cette maison, qu'il avait contribué à créer. Il aimait par-dessus tout, quand l'actualité s'emballait, nous obligeait à bouleverser la grille des programmes de la radio. «Evénements internationaux, s’est-elle rappelée, actualité politique, mouvements sociaux, compétitions sportives : il traquait, dans le flux quotidien des informations, ce qui pouvait donner lieu à une édition spéciale. Ces moments où, selon lui, «la radio prend sa véritable dimension». Un monument de la presse s'en est allé. Que le Paradis soit sa demeure éternelle» En cette douloureuse circonstance, toute la rédaction du journal Le Pays au Quotidien présente ses sincères condoléances à la famille attristée et surtout à la presse nationale et internationale.

 MAKE DANGNOKHO