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Ahmed Bachir Kounta, porte-parole du khalife général des Khadres : « Je ne fais pas de la politique, mais…»

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Ahmed Bachir Kounta, porte-parole du khalife général des Khadres : « Je ne fais pas de la politique, mais…»

Il fait partie des « gens du pays » qu’on ne présente plus sous nos cieux. L’homme est connu dans le milieu religieux, médiatique et politico-institutionnel. Journaliste de formation, porte-parole de la famille religieuse Khadre de Ndiassane, ancien sénateur, Ahmed Bachir Kounta ne fait pas dans la langue de bois pour exprimer ses convictions. Bien que coincé dans  les  préparatifs du Gamou annuel de Ndiassane, le marabout, ancien souteneur du président Abdoulaye Wade, revient sur son parcours, sa relation avec la politique et décrypte l’actualité. Entretien ! 

Vous êtes un marabout, un journaliste et un ancien sénateur, cela suffit-il pour vous présenter ? 

Oui, sauf que je tiens à ajouter que je suis un militant du « parti de l’humilité ».  Il n’y a pas lieu de faire preuve d’orgueil ou de condescendance dans ce monde. Donc, j’ai adhéré au « parti de l’humilité » pour vous dire simplement que s’il y a une valeur qui compte dans ma personnalité, c’est l’humilité. Je m’efforce ainsi de faire preuve d’humilité, où que je puisse me trouver. Voilà l’autre aspect de ma personne qui vous manquait certainement. 

On célèbre la gamou de  Ndiassane, ce mercredi. Quelle la particularité de cette présente édition ? 

Comme les années précédentes, nous avons comme thème « la paix ». Mais cette fois-ci, nous sommes  très préoccupés par la crise au Mali. Et nous allons axer le gamou, qui célèbre le 8ème jour la naissance du Prophète Mouhamed PSL, sur la paix au Mali. 

Qu’est-ce qui lie la famille religieuse de Ndiassane au Mali ?   

La situation au Mali nous concerne pour plusieurs raisons. D’abord, il y a la raison confrérique, puisque le Mali est la patrie de plusieurs de nos branches familiales et que c’est au Mali où se déploient plusieurs de nos ramifications en tant que confrérie Khadriya.  On peut les trouver dans l’espace sahélo-sahélien et en Mauritanie, avec une forte implantation à Tombouctou et dans l’Azoate, au nord de la cité mystérieuse, précisément  à Boulanouar où se trouve le mausolée de notre arrière grand-père Cheikh Sidy Mokhtar Al Kountiyou. 

On sait que beaucoup de Maliens venaient assister au Gamou de Ndiassane. La crise au Mali va-t-elle impacter sur leur présence cette année ? 

Certainement ! C’est d’ailleurs une des raisons qui expliquent que la situation au Mali nous préoccupe. C’est d’abord une question de sécurité sous-régionale. C’est dans ce sens que nous avons salué la décision du président de la République d’envoyer l’armée sénégalaise au Mali. Nous avons estimé que c’est un acte lucide, qui relève de nos engagements au sein de la CEDEAO. Et ne serait-ce que par l’esprit d’autodéfense, il fallait se mobiliser et bouter hors de notre espace ce terrorisme. 

A quel message devons-nous nous attendre venant du Khalife pour ce Gamou célébré mercredi ? 

Un message de paix, d’unité et d’union des cœurs et des esprits autour de l’essentiel. Il faut que la cohésion sociale soit consolidée, pour que l’exception sénégalaise soit consolidée et sauvegardée. C'est-à-dire que nous sommes une nation unie dans sa diversité. « Le vivre ensemble », ça c’est la condition de notre survie. 

Parlons maintenant du journaliste que vous êtes. Il parait que vous faisiez partie des meilleurs journalistes reporters -sportifs de votre génération? 

Disons que j’ai une carrière assez longue en tant que journaliste. Je suis entré dans ce métier en 1960. Vous avez parlé de reportage sportif, c’est vrai. Après le départ d’Alassane Mbengue « Alou », j’étais le seul reporter sportif à l’ORTS à l’époque. Et le président Senghor comptait sur moi pour relever un défi politique, puisqu’il  y avait les évènements de 1962 à l’issue desquels Alou a été éloigné du micro. Il fallait lui trouver un remplaçant utile.  Etant donné qu’Alou avait une sorte d’aura, qui faisait que les foules sportives chahutaient quiconque tentait de faire des reportages après le départ d’Alou. Alors, le président Senghor  m’a fait venir de Saint-Louis, ma ville natale. J’étais à la Radio où j’ai dirigé l’équipe des reporters « des jeux de l’amitié » de 1963. C’est en fin 65 que j’ai été affecté à Dakar et depuis lors, je suis à la RTS. En dehors des reportages sportifs, j’ai été rédacteur en chef chargé des informations et des programmes de la chaine nationale. Je gérais les affaires politiques, religieuses, syndicales. J’ai cumulé plusieurs fonctions au sein de la Radio, au sein de l’ORTS et puis à la RTS. Toute ma carrière, je l’ai passée à la RTS. Quand administrativement j’ai pris ma retraite, j’ai lancé en 1992 une agence en communication. J’avais suspendu ses activités, parce que j’étais parlementaire. C’est cette agence qui avait lancé le journal « Vision ». Mais l’agence marche encore. J’ai repris mes activités professionnelles, parce que  le Sénat est dissout.  Etant donné que je ne suis plus parlementaire, il me faut retrouver mes amours professionnelles. 

Vous étiez aussi un présentateur du journal télévisé en Wolof, avec un style bien particulier. A la fin, vous priiez toujours pour le Président, comme si vous sermonniez les opposants en tant que religieux. 

Non ! Moi, je ne sermonnais pas les opposants. Je n’ai même pas le droit de le faire. Ce que je proposais à la fin du journal, c’est un message de paix et de fraternité. Mais je n’ai jamais sermonné les opposants. Moi, je ne fais pas la police des opinions. Ce que je veux, c’est la paix, la fraternité. Maintenant, les gens peuvent ne pas être d’accord dans ma forme de m’exprimer. Toutes les opinions sont respectables, mais ce ne sont pas tous les discours qui sont acceptables. 

Si Macky Sall n’avait pas décidé de la suppression du  Sénat, vous seriez encore sénateur. Le regrettez-vous ? 

Je vous rappelle que j’ai voté pour la dissolution du Sénat. Je fais partie de ceux qui étaient sous les feux de la rampe, parce que j’ai estimé qu’il ne servait à rien du tout de mener une bataille d’arrière - garde. Le jour du vote, j’ai dit que nous devions éviter de faire comme cet enfant têtu qui voulait garder sa part du jour dans la nuit qui tombait. En effet, même si le Sénat rejetait le projet  de dissolution et que, par extraordinaire, le congrès faisait la même chose, le projet allait être adopté par voie référendaire. Alors, je me suis dit qu’il fallait faire à notre pays l’économie de l’organisation d’un référendum onéreux. 

Mais les observateurs étaient surpris de vous voir, en tant que souteneur de l’ancien président Wade, voter ce projet de dissolution du Sénat porté par Macky Sall. On vous voyez davantage comme un opposant ! 

D’abord, je ne suis pas un opposant, parce que je ne fais pas la politique. 

Mais vous n’hésitiez pas à soutenir publiquement le président Abdoulaye Wade ?  

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Bien sûr, parce que j’ai mes convictions et j’ai la liberté de les exprimer et de les pratiquer. C’est dire que je suis indépendant et majeur. Et quand je vois, après réflexion, que cette voie est la meilleure, parce que conforme à mes convictions, j’y vais.       

Est-ce qu’en promettant à Me WADE sa réélection en 2012, vous en étiez réellement convaincu? 

Mais, on ne dispute pas une partie en défaitiste. Tous ceux qui soutenaient Wade croyaient que Wade allaient gagner ces élections. Je n'avais fait aucune promesse de victoire à Me Wade ; c'était plutôt un souhait lié à la volonté de Dieu, puisque j'avais dit "Inch Allah". 

Vous avez soutenu Wade, il est parti ; aujourd’hui, quelles sont vos relations avec l’actuel président ? 

D’abord, j’ai été son conseiller au ministère de l’intérieur. C’est un homme que je connais bien. Ensemble, nous avons travaillé pour le Président Abdoulaye Wade. Je ne connais que du bien de Macky Sall. Et je le dis en toute objectivité. 

 Peut-on dire que Bachir Kounta est devenu un souteneur de Macky Sall ? 

Soutenir Macky ! Mais,  je le soutiens, parce que c’est un ami. Et puis, j’ai été son conseiller. D’abord, je dis qu’en tant que religieux, je ne m’oppose pas à la volonté divine.  Dieu a bien dit que c’est lui qui donne le pouvoir. De plus, un ennemi n’arrache pas le pouvoir des mains d’une personne. Dieu a choisi Macky. J’ai été fidèle avec le président Wade jusqu’au bout. Le président Wade avait fait de moi un sénateur. Je tiens à le remercier et lui exprimer encore une fois, ma profonde gratitude. Mais cela ne fait pas de moi un politique. Je ne suis dans aucun parti politique. Maintenant que Wade n’est plus dans l’arène politique et que c’est son successeur qui a été plébiscité par le peuple, je ne peux que lui souhaiter du succès, pour le bien du pays. 

Vous avez été cité dans  l’affaire des chèques  d’Aidara Sylla , comme quoi que vous deviez bénéficier, personnellement, de 50 millions et le khalife de Ndiassane (dont vous êtes le porte parole) 239 millions. Que répondez- vous à ces déclarations? 

Ouf (souffle-t-il), j’ai la conscience tranquille. Aidara Sylla, nous n’avons pas du tout d’accointance. Le président Abdoulaye Wade était un homme de bonne volonté qui voulait aider les capitales religieuses à se moderniser. Et c’est dans ce sens qu’il a entamé des travaux à Ndiassane. C’est tout. 

Mais est-ce vrai que cet argent devait passer par votre main ? 

Il n’était pas question de nous donner des chèques, ni de l’argent. Wade avait entamé des travaux à Ndiassane. Il a confié ces travaux à Aidara Sylla, son entrepreneur. Le plan et toutes les dépenses, c’est cet entrepreneur qui les gérait. Nous n’avons pas vu la couleur de l’argent, ni même le plan. Tout ça, c’est entre les mains de l’entrepreneur. 

Aujourd’hui qu’Abdoulaye  Wade n’est plus au pouvoir, ne craignez-vous pas que ces chantiers de Ndiassane tombent  à l’eau ? 

Je dis simplement que Macky Sall a de grands projets pour l’ensemble du Sénégal. Et quand on dit le Sénégal, les cités religieuses en font partie. 

Entretien réalisé par

 FAWADE WELLE



5 Commentaires

  1. Auteur

    Dodo

    En Janvier, 2013 (13:56 PM)
    aucune dignite
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  2. Auteur

    Citoyen

    En Janvier, 2013 (14:29 PM)
    avant wade il etait avec diouf , c'est une espece qui vit de prebendes .
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    Auteur

    Chimmmmmmmmm

    En Janvier, 2013 (14:35 PM)
    doul rek layyyyyyyy deffffffff ce chien

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    Auteur

    Dass

    En Janvier, 2013 (14:48 PM)
    quand il parle de humitite moi je le crois pas parce que il a menacais il disais il est pret a marabouter des gens pour moi il le disais pour argent
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    Auteur

    Abou Aboul Wadoud

    En Janvier, 2013 (17:03 PM)
    j'ai vomi cette personne quand il a voulu coute que coute faire croire aux sénégalais que la statue de wade est conforme a l'islam. Lui, sidy Lamine Niasse, bamba Ndiaye et consors!!!!!!
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