C’est sans doute par misogynie que l’expression « chasse aux sorcières » ne s’adapte pas en genre lorsque les personnes visées sont de sexe masculin.
Est-ce également, par misogynie que dans presque toutes les mythologies populaires une sorcière, apparaisse toujours plus redoutable qu’un sorcier ?
Chez nous, une croyance ou idée préconçue soutient que l’anthropophagie se transmet maternellement : « Ndëmm ndey ».
Si nos féministes avaient de la suite dans les idées, voilà un bel argument de protestation contre l’inégalité de traitement ou déséquilibre paritaire entre homme et femme modernes. En attendant, elles peuvent se consoler avec l’idée que le démon, être ou esprit est bien plus familier que « démone ».
Bref, je ne faisais que butiner… Mon sujet se trouve ailleurs.
Dans cette république africaine que je connais, l’Etat fonctionne comme un casino, à une différence près : le croupier est également propriétaire des lieux. Le même démon du jeu possède ses tenants et la cupidité fait loi. L’astuce consiste à guetter l’humeur du croupier qui détermine les règles du jeu. On y joue à risques plus ou moins bien calculés. Mais on a beau surveiller ses billes et ses arrières, Maitre-Croupier rafle toujours la mise. Dans cette république là, croupier et joueurs utilisent les mêmes arguments: berner, séduire pour tenter de se convaincre mutuellement.
Faut-il faire la chasse aux démons ?
Aux abords de Maître-Croupier grouillent bien plus de démons que de sorcières. De ces dernières, une s’est rendue célèbre pour avoir eu l’admirable talent de « sénégaliser » Fantômas le film de Louis Feuillade d’après l’œuvre de Pierre Souvestre et Marcel Allain. En d’autres temps et autres lieux la farouche eût subi le sort de Jeanne d’Arc brulée vive pour hérésie ou pendue comme les sorcières de Salem, au Massachussetts, en 1692.
En ce Casino-république, Maitre-Courtier ristourne, renfloue les perdants jusqu’à ce qu’ils soient dépouillés de toutes vertus puis les abandonne dans une banqueroute morale dont jamais ils ne se remettent, ni socialement ni culturellement.
Dans les entrelacs de la République-Casino, l’impunité consacre les tricheurs. Qu’ils soient convaincus ou condamnés pour fraude, ils ne sont nullement inquiétés. Aucun huissier n’ose leur servir une décision de justice. Il eut été cruel mais juste de révéler leur identité ; pas afin qu’ils soient appréhendés –ce qui n’arrivera jamais- mais juste pour raison de salut public. Retenez simplement qu’ils revêtent trois apparences : Sexe, Xaalis et « Daraja-rang social », compris dans le sens de pouvoir. Les trois maudits se querellent souvent mais lorsqu’ils pactisent, ils constituent un trio infernal absolument irrésistible.
Un quatrième démon est à l’état de fœtus…Mais on lui distingue déjà les traits de Xaalis et Daraja en attendant que le Sexe se précise.
Honni soit qui y voit des similitudes !
Amadou Gueye Ngom
Critique social
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