Si l’on vous demandait de résumer votre carrière d’écrivain que diriez-vous ?
Difficile de faire un bilan, surtout que je ne suis pas une personne qui regarde dans le rétroviseur. Ce que je peux dire, c’est qu’il s’agit pour moi d’une vocation qui s’est révélée assez tôt, en début d’adolescence et depuis une passion pour la lecture, l’écriture et le maniement des mots et des concepts qui ne m’a pas lâchée. Mes premiers textes plus ou moins aboutis ont été au début de l’âge adulte, lorsque étudiante, je vivais seule et avais un peu de temps entre les cours et les révisions. J’ai ainsi publié une série de nouvelles dans des magazines vers 20-22 ans et mon premier recueil un peu plus tard à 25 ans. J’en ai aujourd’hui 39 et suis à mon huitième ouvrage, sans compter un roman en cours d’édition et encore de nombreux projets.
Qu’est-ce qui a pu susciter cette vocation ?
J’ai grandi dans un environnement où il y avait des livres partout et où ma seule distraction lorsque je m’ennuyais était les livres. Je me souviens que pendant les vacances, je me plongeais des après-midi entiers dans l’intrigue d’un roman et que ça me transportait littéralement. Pour moi, c’est comme vivre plusieurs vies en une seule. Mon approche au monde et à l’humain a été d’abord livresque. J’aimais prolonger les histoires dans ma tête ou créer moi-même des univers, des personnages, des situations. L’amour des mots et des langues a fait le reste.
Vous souvenez vous du premier livre que vous avez lu et quelle impression, il vous a laissé ?
J’ai lu, enfant, la trilogie dramatique de Marcel Pagnol, puis les récits d’enfance : «La Gloire de mon père» et «Le château de ma mère.» C’était une écriture très accessible qui a permis à la petite Africaine que j’étais, d’entrer dans un univers totalement inconnu. C’est ma première prise de conscience qu’au-delà des mots, il y a des histoires, des vies, des drames, des émotions. C’était une véritable révélation ! Je pense que le livre est un véritable vecteur de culture.
A quand remonte exactement votre entrée officielle dans la littérature, votre premier texte abouti ?
Je dirais vers le début de l’âge adulte. Mes premiers écrits, je les trouve rétrospectivement assez prétentieux. C’est un âge où l’on a la révolte dans le sang et qu’on a encore l’illusion qu’on peut refaire le monde à la pointe de notre stylo. L’âge m’a apporté l’humilité et la tempérance. J’étais un peu «dictionnaire ambulant» quand j’étais plus jeune, du genre première de la classe en français, mais je me rends compte que les mots et le vocabulaire doivent être au service de l’histoire et de l’intrigue, donc s’effacer devant eux pour leur laisser toute leur force.
Est-ce qu’il y a eu l’écho d’un lecteur ou d’une lectrice qui vous a marqué ?
Une dame m’a dit récemment que j’avais un coup d’œil imparable sur la société qui m’entoure et que je savais restituer avec réalisme la souffrance aussi bien que les grandes émotions humaines. J’ai été d’autant plus flatté que je ne peux prétendre connaître tous les milieux. Je pense en toute humilité qu’il s’agit d’une pré-science, d’une sensibilité particulière que j’exprime plus volontiers à travers les mots que par toute autre forme d’expression.
Envers quelle personnalité du monde, avez-vous le plus d’admiration ?
Joker ! Il y a de grandes figures universelles dans lesquelles tout être avec un minimum d’humanisme se reconnaît : Nelson Mandela, Cheikh Anta Diop, Gandhi, Mère Teresa, les guides des principales «tarikhas» au Sénégal etc. Mais je pense surtout qu’en tout humain il y une parcelle de la bonté de divine qui ne demande qu’à s’exprimer. J’ai une grande foi en l’humain. Certains appellent cela de la naïveté. Si c’est cela, je l’assume.
Qui est votre auteur préféré ?
Amine Maalouf. Il a un sens incomparable du récit et de la narration et m’a fait aimer toute la civilisation du Levant, une culture riche, savoureuse servie par une belle écriture. Mais mon premier coup de cœur littéraire reste «Une si longue lettre» de Mariama Bâ. Je lui dois mes premières révoltes en tant que femme, même s’il s’agit plus de résignation que de combat dans cette œuvre majeure de notre littérature.
Qu’est- ce qui vous interpelle le plus dans ce monde d’aujourd’hui ?
Je l’ai dit, l’injustice, la loi du plus fort. Mais aussi la manipulation des faibles et des personnes non éclairées, parce que peu éduquées et les souffrances infligées aux enfants.
Comment trouvez-vous le temps d’entretenir cette passion pour l’écriture?
Une passion se nourrit d’elle-même. Je ne compte pas les nuits sans sommeil et le stress de la page blanche, les échéances à respecter, les loisirs sacrifiés ou les moments de convivialité dont je me prive volontairement, parce qu’écrire pour moi est plus qu’une vocation, c’est une respiration. Dès lors, je n’estime pas cela comme un sacrifice, même si j’ai des obligations professionnelles et familiales qui priment par rapport au temps de l’écriture. Le tout s’articule plutôt naturellement, car même si je suis une personne sociable, j’apprécie beaucoup mes moments de solitude consacrés à ma passion.
Vous avez été mannequin. Quel regard portez-vous sur cet univers ?
J'ai connu le monde du mannequinat relativement tôt et fortuitement. Adolescente, je me trouvais sans charme et j'ai été surprise quand un jour une styliste s'est approchée de moi dans la rue à Paris et m'a proposé de poser pour elle. La proposition m'a surprise et l'expérience m'a amusée. Mais c'était sans danger, ma mère me chaperonnait tout le temps ! J'ai renouvelé l'expérience une fois étudiante, plus comme un job d'été que par réelle vocation. Là, j'ai découvert un monde factice, fait de paillettes et de bling bling, mais aussi de prédateurs et de coups bas qui ne correspondaient pas trop à ma personnalité ni à mes aspirations. J'étais en fait assez portée sur les études et je ne voulais que rien ne m'en détourne. L'expérience a donc duré et après mon DESS, j'ai commencé à travailler et je n'y ai plus du tout pensé !
24 Commentaires
Prix Goncourt!!!
En Septembre, 2012 (20:00 PM)Charmeur
En Septembre, 2012 (20:02 PM)Avis
En Septembre, 2012 (20:02 PM)Mya
En Septembre, 2012 (20:03 PM)Ok
En Septembre, 2012 (20:06 PM)Damakoy Yérim
En Septembre, 2012 (20:11 PM)bakh leu deff!!!
@ok
En Septembre, 2012 (20:14 PM)Jokko
En Septembre, 2012 (20:17 PM)sa noirceur , sa beauté , ses trait fins , son joli nez ,ses yeux ....mais aussi et surtout et sans oublier sa beauté intérieur
Do
En Septembre, 2012 (20:28 PM)Bamileke
En Septembre, 2012 (21:00 PM)Badolo
En Septembre, 2012 (21:05 PM)je vais parti de ceux qui admire son courage et son sens de la responsabilité
courage et bonne contination
Ely
En Septembre, 2012 (21:36 PM)Mya
En Septembre, 2012 (22:01 PM)Moe
En Septembre, 2012 (22:35 PM)Jean Babtiste
En Septembre, 2012 (22:50 PM)Diop
En Septembre, 2012 (23:07 PM)Simon Faye
En Septembre, 2012 (00:30 AM)Psychological P
En Septembre, 2012 (01:17 AM)Sitio
En Septembre, 2012 (07:39 AM)J'espere qu'elle ne va pas croiser Cheikh yerim qui est deux fois plus eloquent qu'elle et qui pourrait lui faire des miseres, si elle le rencontrait dans une auberge de DKR..vive notre nouvel heros
Leuk
En Septembre, 2012 (08:06 AM)Mme surtout ne changer pas............mais j'ai confiance avec une telle éducation, de valeurs qu'elle incarne.
Diadieuf. Jaam ak Salam rek Yaw ak sa Jaboot.
Rokia
En Septembre, 2012 (09:08 AM)Mannmii
En Septembre, 2012 (13:22 PM)Joe
En Septembre, 2012 (14:05 PM)CHAPEAU!!!!!!
Le Reveur
En Octobre, 2012 (22:23 PM)Participer à la Discussion