Interview avec Déesse Major : « Le genre de mari que je veux…. »

Elle s’était éclipsée suite aux récents événements liés à des photos sexy qui avaient été publiées dans la presse. Un scandale qui avait fait couler beaucoup de salives. Déesse Major signe son retour sur scène avec un nouveau single, en plus d’une compilation sur Ebola. Et revient sur cet événement, lâche quelques pans de sa vie privée et sa personnalité. Interview !

Oui. Mon single est intitulé «Geum Sa bopp» (croire en soi). C’est un featuring avec le rappeur Pps. Je me définis comme étant une artiste engagée avant tout, en plus d’être jeune. Je fais le rap qui est par-dessus tout, une musique engagée. Je me dis que nous nous devons tous d’y croire et ne jamais abandonner. Toujours croire en soi et en ce qu’on fait. Dans le single, j’incite à cela pour demander aux populations de se battre. Comme je le dis toujours, «fight jusqu’à la mort». La vie est un combat alors autant le mener tant qu’on le peut. Nous n’avons que ça. En plus, on ne récolte que ce que l’on a semé. On n’a pas de résultats si on ne se donne pas les moyens et si l’on ne fournit pas l’effort nécessaire. Je dis aux jeunes que seul le travail paye et la réussite est au bout de l’effort.

Oui nous avons prévu des tournées nationales pour communiquer avec les populations. C’est en fait une campagne de sensibilisation. On attendait la sortie du single et la vidéo pour commencer notre campagne. Nous prévoyons des concerts au niveau des régions comme Ziguinchor, Saint Louis, Kédougou, Sédhiou et ici, à Dakar. Nous avons aussi des cibles. Il y a des régions  au Sénégal qui sont les plus exposées, parce que plus proche peut être de certains pays touchés. Nous y prévoyons des concerts nocturnes et une caravane mobile la journée pour informer les populations. On envisage aussi d’organiser des discussions avec elles sur les mesures de prévention, avec des graffitis dans les quartiers qui abriteront les concerts. Et ce dans chaque région. On veut graver sur les murs les mesures de prévention. C’est ça notre mission actuellement.

La presse a beaucoup parlé de vous récemment dans une affaire d’habillement déplacée qui vous a valu beaucoup de plaintes. Qu’est-ce qui vous a par la suite poussé à aller présenter des excuses auprès de l’Ong Jamra ?

Avant tout, je suis artiste Sénégalaise. Nous sommes des jeunes et il nous arrive de faire des choses sans pour autant penser aux conséquences qui peuvent en découler. Je ne pensais pas que ma tenue choquerait des gens. En tant qu’artiste, parfois on fait des choses pour juste innover ou apporter sa touche personnelle. J’avais envie de porter ça et je l’ai fait juste pour le feeling. Et je m’y sentais à l’aise. Je ne l’ai donc pas fait pour heurter la sensibilité des gens. En plus, je n’ai pas exhibé mes cuisses. Les gens qui se sont empressés de parler n’ont pas pris la peine de bien regarder ce que j’ai porté. Ce sont des collants que j’avais porté à l’intérieur. Mais, ils étaient tellement occupés à parler qu’ils ne l’ont pas remarqué. Je n’ai pas pour habitude d’exhiber mes parties intimes raison pour laquelle je porte tout le temps des leggings ou collants. Par la suite, avec l’ampleur que ça a eu, j’ai du m’excuser. Je suis allée auprès de l’Ong Jamra, sur conseil de mon avocat. Après le scandale comme on dit, il m’a dit qu’il fallait agir. C’est ainsi qu’il m’a suggéré d’écrire une lettre d’excuse pour apaiser les choses. Tout le monde n’a pas été choqué certes, mais mes excuses allaient à l’endroit de ceux qui l’ont été. Alors je me suis excusée. Je suis allée là-bas et je leur ai bien expliqué que je n’ai pas porté cette tenue pour faire parler de moi, mais je le voyais sous un angle artistique. Heureusement, j’ai trouvé des personnes très gentilles là-bas qui m’ont bien parlé et j’en ai appris des choses. On a parlé et on s’est bien compris. Moi, je ne m’habille pas sexy. En dehors de la scène, je m’habille décemment. Je me respecte d’abord avant d’exiger le respect des autres.

Les gens ont amené les choses tellement loin que je peux dire que tout le Sénégal était au courant. Et même au niveau international. On en parlait tout le temps. Mon téléphone n’arrêtait pas de sonner au point que je me suis vue dans l’obligation de l’éteindre, pendant deux semaines parce que je n’en pouvais plus des appels et messages. Tout le monde voulait comprendre pourquoi j’avais porté une telle tenue. Mais aujourd’hui, je peux dire que cette histoire m’a rendu plus célèbre. Je le reconnais. Tout le monde connait «Déesse Major» maintenant. Je ne peux même plus marcher comme avant dans la rue. Les gens me pointent du doigt, certains me rappelle même que j’avais porté un slip (rires). Mais je me dis que je suis artiste, donc j’encaisse.

Non, moi je ne crois pas en ça. Toutes mes démarches sont naturelles. Lors de ce concert j’ai joué mon nouveau single «Geum Sa Bopp» en exclusivité, mais presque personne n’y a prêté attention (rires). Je sais juste que j’excelle dans mon domaine et je maîtrise ce que je fais. Donc je travaille dur pour me faire connaitre au niveau international. C’est ça mon but,  que je m’habille sexy ou pas.

Mes parents me connaissent très bien. Dieu merci j’ai reçu une très bonne éducation. Ils m’ont mis à l’école et se sont occupés de moi jusqu’à ce que j’aie mes diplômes. Ils n’ont jamais entendu une chose scandaleuse à mon propos. C’était la première fois. Dans mon quartier, tout le monde leur disait «vous avez vu ce que votre fille a porté, ça passe en boucle à la télé». Ce n’était pas facile pour mon entourage qui recevait des appels de partout. Ils étaient tous choqués je l’avoue et ils m’ont fait promettre de ne plus jamais porter une tenue pareille. Mes fans en ont souffert aussi.