Le protocole a ses mesures. Les habits de la rigueur lui vont si bien que le consensus est fait sur l’exigence d’ordre et d’exemplarité. D’accord sur ce signe diplomatique du monde des belles attitudes. Allons donc à la rencontre du représentant du pays le plus puissant de la planète. Juste pour un entretien sur les postures politique, économique et géostratégique des Etats-Unis d’Amérique.
Un pays-continent qui a l’œil rivé sur le reste du monde. Il en saisit chaque souffle et en perçoit chaque attitude si bien qu’il suscite un sentiment ambivalent de fascination et de répulsion. La philosophie du droit d’indignation et du devoir d’assistance traverse les frontières de l’Atlantique et du Pacifique. Les représentants des Etats-Unis portent le modèle de monde imprégné des valeurs de justice et de solidarité, dans un partenariat dynamique et bénéfique aux peuples. Tel est d’ailleurs le cadre de l’entretien que nous avons sollicité et obtenu. Un instant palpitant pour tirer quelques bons mots, quelques formules limpides et instructives à son Excellence l’Ambassadeur. Une ambition de journaliste face à la rigueur du protocole.
Un premier rideau d’indécision est surmonté avec le principe de cette interview. Ne pensez pas à une barricade à enjamber. C’est juste des convenances auxquelles il faut soumettre son projet éditorial. Le cap est passé. Bienvenue dans l’antichambre du faisceau de lumières sur l’actualité, sous ses différentes formes. Nous voilà à l’heure H. Le temps est venu de faire parler Lewis Lukens. La dernière porte de sécurité franchie, nous sommes dans le saint des saints. Vous n’y êtes toujours pas ? Tenez, ce sont les appartements privés de son excellence Lewis Lukens. Ces locaux lui servent aussi de bureau, dans ce vaste domaine de la représentation américaine à Dakar. Un long corridor au décor assez sobre, avec une galerie de portraits, représentant les différents ambassadeurs qui ont dirigé la représentation de leur pays. Soudain, surgit un homme au port altier et à l’allure sportive.
Une grosse banane fend son visage du reste assez jovial. La main droite tendue, il nous sert : "Ça ce sont mes chers journalistes du Pays au Quotidien". Puis, résonne la voix gutturale de Mme Kristin Kane, la conseillère aux Affaires publiques : «Son Excellence Lewis Lukens ». Eclats de rires. Le ton est donné pour un entretien courtois, diplomatique et au cours duquel aucun point n’a été éludé.Lewis Lukens représente les Etats-Unis au Sénégal depuis bientôt deux ans. Le diplomate n’en est pas cependant à son premier séjour. Il a déjà vécu dans la capitale sénégalaise de 1967 à 1970, quand son père était le chef de mission adjoint de l'Ambassade américaine à Dakar. C’est dire alors que monsieur a de qui tenir. La diplomatie, il l’a dans le sang. Le Sénégal, il est allé à sa rencontre dans une autre vie…
Membre de carrière du Senior Foreign Service, il représente son pays au Sénégal et en Guinée Bissau. Mais, comme tous les diplomates, Son Excellence Lewis, a fait du chemin. En sa qualité de Directeur exécutif du Département d'Etat, il a administré le Secrétariat exécutif. Lewis Lukens a aussi occupé divers postes au sein du Département d'Etat et à la Maison Blanche. Il a été directeur principal de l'Administration du Conseil national de Sécurité pendant et après les attentats du World Trade center, le 11 septembre 2011. Il a également travaillé comme adjoint spécial au Directeur général du service extérieur. De 2005 à 2008, il a servi comme Consul général américain à Vancouver, Colombie-Britannique.En plus du Grand Nord canadien, l’actuel ambassadeur des Usa au Sénégal a été Secrétaire exécutif à Bagdad, Conseiller de gestion à Dublin, et chef de la direction de Sydney. Ses deux premières stations étaient Guangzhou et Abidjan.
M. Lukens est le récipiendaire de cinq prix individuels Superior Honor, trois prix de groupe Superior Honor et deux récompenses d'honneur. Il est également titulaire d’un baccalauréat et est député provincial de l'Université de Princeton. Marié à une Saint-Louisienne et père de deux filles, Lewis Lukens est un grand sportif. Dans son bureau, trône un immense maillot dédicacé par des basketteurs de la NBA, symbole de son attachement à la balle orange.Ce sportif, toujours pressé en bon Américain, «déteste marcher comme les Saint-Louisiennes», comprenez par, une allure de tortue ou tout simplement, un train de sénateur. Allez vérifier sa part indéchirable de Sénégal !
Souleymane KANE
6 Commentaires
That S It
En Octobre, 2012 (22:29 PM)La Marie
En Octobre, 2012 (02:25 AM)Par ailleurs beau compte rendu d entretien. S.E. Lewis LUKENS fait du bon boulot au Senegal. Congratulations
Sarma
En Octobre, 2012 (04:50 AM)Ndao
En Octobre, 2012 (16:03 PM)Citoyen
En Octobre, 2012 (01:03 AM)Malgré les moyens substantiels mis à la disposition de l'enseignement supérieur de notre pays, les résultats sont qualitativement et quantitativement loin des normes de l'UNESCO. Nos instituions d'enseignement supérieur ont surtout un problème de management (mal gouvernance, corruption, népotisme, dépenses de prestige, gestion solitaire en lieu et place de la gestion démocratique et légale, non respect des lois et des règlements, etc.) avec la complicité active ou passive de la communauté universitaire (avantages indus, intimidations, etc.), des autorités étatiques qui, jusqu'à présent, feignent de ne rien savoir (n'ont-ils pas les moyens de savoir ce qui se passe ?) pour éviter la confrontation avec ceux (les amis politiques !) qui sont nommés à la tête de ses structures et qui agissent parfois comme des monarques en gérant la chose publique à leur guise.
Face à la démission de l’État, nos universités croulent sous le poids de dettes dues aux créanciers (banques, hôpitaux, Sonatel, Senelec, SDE, fournisseurs divers) et chaque corporation s'évertue à demander toujours plus pour « améliorer ses conditions d'existence » et parfois au détriment des intérêts de la communauté. Ainsi donc, la crise est donc une conséquence logique de l'inaction de l’État.
En effet quand les dirigeants (nommés par les autorités) gèrent la chose publique en dehors des normes établies sans être inquiétés le moindre du monde (pour ne pas dire promus à des stations plus juteuses), les syndicats demanderont des chosent hors normes et c'est le début du CHAOS.
A l’État de faire l'état de la gestion de ceux qu'il a nommé, punir ceux qui se sont montrés indélicats et récompenser les autres, ensuite il serait facile de demander aux syndicalistes de faire preuve de mesure et enfin sévir dans le respect de la loi si de besoin. Il est temps de restaurer l’État de droit (et donc des devoirs) ; il est indispensable, avant toute promotion, d'étudier sérieusement la gestion présente et passée du pressenti.
L’État ne peut continuer à protéger et promouvoir ceux qui mettent à genoux nos institutions d'enseignement supérieur et jeter en pâture les syndicats. Je pense que les responsabilités sont partagées.
Des assises de l’Éducation avec ceux qui bloquent le système pour des raisons personnelles ou émotives ne serviraient à rien, je propose des assises des anciens (Recteurs, Professeurs ou hauts cadres à la retraites) du système pour faire des propositions objectives. Il est souvent difficile d'être juge et parti.
Il n'est jamais trop tard pour bien faire un devoir citoyen.
Citoyen-suite
En Octobre, 2012 (01:04 AM)A l’État de faire l'état de la gestion de ceux qu'il a nommé, punir ceux qui se sont montrés indélicats et récompenser les autres, ensuite il serait facile de demander aux syndicalistes de faire preuve de mesure et enfin sévir dans le respect de la loi si de besoin. Il est temps de restaurer l’État de droit (et donc des devoirs) ; il est indispensable, avant toute promotion, d'étudier sérieusement la gestion présente et passée du pressenti.
L’État ne peut continuer à protéger et promouvoir ceux qui mettent à genoux nos institutions d'enseignement supérieur et jeter en pâture les syndicats. Je pense que les responsabilités sont partagées.
Des assises de l’Éducation avec ceux qui bloquent le système pour des raisons personnelles ou émotives ne serviraient à rien, je propose des assises des anciens (Recteurs, Professeurs ou hauts cadres à la retraites) du système pour faire des propositions objectives. Il est souvent difficile d'être juge et parti.
Il n'est jamais trop tard pour bien faire un devoir citoyen.
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