NANETTE DIOUF, finaliste miss jongoma: « Mon ex-mari, je lui mettais un bavoir et lui donnais du Cérélac…»

Elles ont en commun leurs fortes corpulences et leurs mensurations hors normes. Nanette Diouf et Mariama Sano, finalistes de l’élection Miss «Diongoma» 2012, entendent mettre tous les atouts de leurs côtés pour remporter la palme. Pour les lecteurs de L’Observateur, elles montent tour à tour sur le podium et croisent leurs «némalis» (encens), «bines-bines» (ceintures de perles) et autres artifices de séduction. Enivrant ! 

 

 

 

NANETTE DIOUF «Mon ex-mari, je lui mettais un bavoir et lui donnais du Cérélac…» 

 

Présentez-vous à nos lecteurs ? 

Je m’appelle Nanette Diouf. J’habite à Keur Mbaye Fall. Je fais partie des finalistes de l’élection Miss «Diongoma». J’ai 30 ans. Je suis divorcée, mère de deux enfants âgés de 10 et 6 ans. Je suis commerçante de profession. J’ai étudié jusqu’en classe de CM2. Je suis présentée à l’entrée en sixième, malheureusement, j’ai échoué. Ce qui m’a poussé à abandonner définitivement les bancs. Quelque temps après, je me suis mariée, j’avais tout juste 16 ans. Après 12 ans de mariage, j’ai divorcé. Je ne m’entendais plus avec mon mari, nous avons préféré mettre un terme à notre union. C’était mieux ainsi. Je suis à la recherche de l’homme de ma vie, qui me rendra heureuse. 

Quels sont vos trucs et astuces en tant que «Diongoma» ? 

Les secrets de séduction font partie de notre patrimoine culturel. Une Sénégalaise qui se respecte doit être une séductrice hors normes, dans le bon sens du terme. Une femme doit, tous les jours que Dieu fait, porter autour de ses reins des ceintures de perles et allumer de l’encens dans sa chambre. Certaines femmes, sous prétexte qu’elles ne vont pas au travail, se prélassent sur leur lit jusqu’à des heures tardives, mais cela ne devrait pas se passer ainsi. Une «diongoma» se lève de bonne heure. Après la toilette matinale, elle doit se parfumer afin de sentir bon tout au long de la matinée. La mise doit être toujours correcte, mais subtile : une petite robe légère ferait l’affaire, afin que les cliquetis des ceintures de perles puissent être distingués à mille lieux. Le lit de la chambre à coucher doit être toujours recouvert d’un drap blanc. C’est synonyme de propreté chez une femme. Quelqu’un de sale n’oserait jamais s’étaler sur un lit avec un drap blanc. Ce que je recommande particulièrement aux femmes, c’est de boire du lait. Cela procure une belle peau, lisse et douce, en sus d’un joli teint. 

Quels sont vos secrets pour mieux ferrer un homme ? 

Toujours avoir une bonne odeur sur soi, ne pas faire comme les femmes qui, à longueur de journée, portent les mêmes habits ou ne se lavent pas. Même quand on cuisine, on doit porter des habits propres. Après les fourneaux, on prend un autre bain, avant de se changer et de se parfumer à nouveau, pour présenter le repas à son époux. La propreté est très importante chez une femme. Si ton mari est de retour du bureau, il faut l’accueillir à la porte, lui faire deux bises, avant de le débarrasser de ses affaires et de lui offrir un rafraîchissement. Il faut lui parler autant que possible au creux de l’oreille, lui donner de petits surnoms agréables. Ce sont de petites astuces qui agrémentent le couple. Les hommes adorent sentir qu’ils sont rois chez eux. Après le repas, je lui prépare du thé à ma façon, avec un soupçon de gingembre. Parfois, il est aussi bon de les traiter comme des bébés, en les câlinant, en leur nettoyant et chatouillant les oreilles. Ne pas accepter que la bonne prépare ses repas est également très important. Lorsque j’étais mariée, bien que j’eusse une femme de ménage, je n’ai jamais accepté qu’elle fasse la cuisine pour mon époux. Tous les jours, je lui concoctais de bons petits plats avec de nouvelles saveurs. Il faut aussi éviter de répéter les mêmes artifices, il faut toujours les surprendre. Mon ex-mari en a vu de toutes les couleurs. J’allais même jusqu’à lui attacher un bavoir pour lui donner du Cérélac (sic). S’il refusait, je le forçais à manger. Après quoi, je lui faisais un bon bain, avant de le saupoudrer de talc et de le coucher sur le lit pour le bercer. Il m’arrivait aussi de danser pour lui. C’est pourquoi il n’arrive toujours pas à m’oublier. Il a tout fait pour qu’on revienne ensemble, mais j’ai refusé. Les hommes ne tiennent pas en place, ce sont des «chauds lapins» qui sont à la recherche de sensations fortes. Parfois, même ils ont tout chez eux, ils ne peuvent pas s’empêcher d’aller voir ailleurs. Je m’en arrête là, je ne vais pas vous révéler tous mes secrets de femme. Le reste, je le réserve à mon futur mari. 

Qu’est-ce qui vous a poussé à participer à l’élection Miss «Diongoma». N’est-ce pas pour vous un moyen facile de vous dégoter un mari ? 

Lorsque les castings pour l’élection ont démarré, je n’étais même pas au courant, car j’étais en voyage en Gambie. Une de mes amies, Gnagna Diakhaté, qui possède un salon de coiffure avec sa grande sœur, Fafa, ont tout fait pour me joindre au téléphone pour m’en parler, en vain. Par hasard, j’ai appelé Gnagna, elle m’a dit qu’elles souhaitaient, sa sœur et elles, me voir concourir pour le titre de Miss «Diongoma». J’ai d’abord hésité car j’avais très peur des préjugés et du qu’en dira-t-on. Généralement, les concours de beauté sont très mal vus au Sénégal. On taxe les candidates de filles faciles, de dépravées, alors que tel n’est pas le cas. Lorsque j’ai accepté de participer à cette élection, c’était plus dans le souci de valoriser notre culture, de mettre en relief les astuces bien de chez nous, propres à la femme sénégalaise. D’ailleurs, entre nous les concurrentes, on ne sent pas la compétition. Nous nous sommes mises dans la tête que chacun de nous a les moyens de remporter le titre. C’est dommage que l’on dise du mal de nous. Quant à ceux qui pensent que c’est pour nous un moyen de chercher un mari, ils se trompent. Avoir un mari, cela relève de la volonté divine. Si le Bon Dieu décrète que j’en aurai un à l’issue de ce concours, cela se fera, le contraire est aussi possible. 

Qu’est-ce qui a changé depuis votre participation à ce concours ? 

Je suis toujours la même. Sauf que je reçois beaucoup plus de coups de fil. Les gens m’appellent de partout. D’ailleurs, je suis persuadée que si l’élection se faisait par vote du public, j’aurais comptabilisé plus de suffrages. Je ne pensais pas que les choses en arriveraient là. 

Avez-vous reçu des propositions indécentes émanant d’hommes ? 

Non, franchement non ! Tous ceux qui m’appellent prient pour moi et m’encouragent, rien de plus. 

Vos rondeurs ne provoquent-elles pas la jalousie des autres femmes qui craignent que vous leur voliez leur mari ? 

Au contraire, les femmes m’apprécient plus. Elles ne peuvent pas penser ce genre de choses de moi, car elles me connaissent bien et savent ce dont je suis capable. Je n’irai jamais jusque-là. 

Fiche de présentation 

Nanette 

Taille : 1,70 cm 

Poids : 90 kilos 

Tour de poitrine : 107 cm 

Tour de hanche : 132 cm 

 

MARIAMA SANOU - «Je reçois beaucoup de propositions indécentes» 

 

Présentez-vous à nos lecteurs ? 

Je me nomme Mariama Sanou et j’habite Malika. J’ai 19 ans. Je suis célibataire, sans enfants. J’étudiais dans un centre polyvalent. On faisait de la couture, de l’artisanat, des cours de management du foyer etc. Il me restait une année pour boucler ma formation, mais j’ai dû arrêter. Aujourd’hui, je suis oisive. J’ai eu à faire des études que j’ai arrêtées en classe de Cm2. Je venais de perdre mon père et je ne supportais pas cette épreuve. Ma douleur a beaucoup nui à mes études. Ensuite, je me suis inscrite à ce centre. 

Quels sont vos trucs et astuces en tant que «Diongoma» ? 

Je n’ai pas envie de révéler mes trucs et astuces, car ce sont mes secrets. Je les garde jusqu’au jour de la finale. Je vais juste proposer de bonnes choses au public. En tant que «Diongoma», quand je me lève le matin, je prends un bon bain, ensuite j’expose mon corps à la fumée et aux senteurs de l’encens, jusqu’à ce que s’assèchent toutes les gouttes d’eau. Ensuite, je m’enduis de lait de corps et je me parfume. Je mets alors un ensemble taille basse et un grand mouchoir de tête et je reste à la maison. Ainsi, aucune visite ne me surprendra. Une «Diongoma» doit aussi être un fin cordon-bleu. 

Quels sont vos secrets pour mieux ferrer un homme ? 

Il faut sentir toujours bon quand son homme est à vos côtés. Vous devez être soumise, faire des choses qui le rendent heureux et satisfaire ses moindres envies. Quand mon futur mari rentrera le soir, je l’accueillerai avec un verre d’eau tout en prenant soin, au préalable, d’être bien vêtue. Ainsi, il sera aux anges. Ensuite, Je lui ferai prendre un bon bain et je lui servirai un bon plat, avec du lait caillé et du thé, pendant que des volutes d’encens s’échapperont délicatement de l’encensoir. J’ai d’autres astuces, mais je préfère ne pas les révéler. Pour le reste, ce sont des trucs que l’on fait dans l’intimité d’une chambre. 

Qu’est-ce qui vous a poussé à participer à l’élection Miss «Diongoma». N’est-ce pas un moyen facile de vous dégoter un mari ? 

Je me rendais à Guédiawaye et Moïse Ambroise Gomis m’a interceptée dans la rue et m’a dit que j’avais les potentialités pour participer à l’élection Miss «Diongoma». J’en ai parlé à ma famille, qui m’a soutenue. Ce sont mes sœurs qui en ont parlé à ma mère et depuis lors, elle me soutient à 100% car elle m’adore. Ils m’ont armée pour que je remporte la victoire et je suis assurée de ma victoire. Je les vaincrai toutes, parce que j’ai confiance en moi et en mes capacités. J’ai une callipyge qui se démarque des autres. Mes rondeurs, mon visage, mon sourire et mon regard sont uniques. Pour ce qui est de trouver un mari, tout dépend de la volonté de Dieu. Certains pensent que celles qui postulent au concours de Miss «Diongoma» sont des femmes aux mœurs légères, alors que tel n’est pas le cas. Nous sommes respectables et de bonne famille. On n’a jamais connu notre ethnie (socé, Ndlr) dans des trucs de Miss «Diongoma». Je suis la seule à avoir osé participer à ce concours. C’est une grande joie, car j’y apprends chaque jour de nouvelles choses. Les autres femmes sont sympathiques et nous nous entendons bien. Nous formons une grande famille. Je suis jeune et depuis que je participe à ce concours, j’ai appris comment accueillir une personne, comment sympathiser avec elle, comment se comporter en public et plein d’autres choses. 

Qu’est-ce qui a changé depuis votre participation à ce concours ? 

Les gens cherchent à m’approcher, à me parler. Et pourtant, je suis née et j’ai grandi dans ce quartier de Malika. Mais les gens ne me jugeaient pas à ma juste valeur. Aujourd’hui, tout le monde cherche à m’approcher, me connaître et cela est source d’étonnement mais aussi d’encouragement pour moi. 

Avez-vous reçu des propositions indécentes émanant d’hommes ? 

Oui ! Je reçois beaucoup de déclarations amoureuses, mais il faut savoir rester digne, avoir de la personnalité pour faire la différence entre les propositions sérieuses des farfelues. Certains se procurent votre numéro, vous appellent pour faire votre connaissance ou vous déclarer leur flamme. Mais cela se limite au téléphone. Je n’en ai pas encore rencontré un. Toutefois, aucun homme ne m’a fait de propositions indécentes. 

Vos rondeurs ne provoquent-elles pas la jalousie des autres femmes qui craignent que vous leur voliez leur mari ? 

Cela fait légion. Elles ne le montrent pas, mais les échos de leurs commérages me parviennent. Je sais que je ne suis pas une voleuse de mari. 

Fiche de présentation 

Mariama 

Taille : 1,70 cm 

Poids : 96 kilos 

Tour de poitrine : 105 cm 

Tour de hanche : 137 cm