Neega Mass, le « Grioot » panafricain moderne et révolutionnaire :

« Je suis en actuellement au studio pour la sortie de mon 2^ème album »

Comment êtes-vous arrivé à la musique et à la chanson ?

J’ai commencé d’abord par épouser la philosophie rebelle en écoutant les paroles de Bob Marley qui sont des textes révolutionnaires et utiles pour tous les peuples qui aspirent à la libération des chaines de l’oppression, et donc j’ai senti  les vibrations qui se sont encrées naturellement en moi, de là j’ai commencé l’écriture en m’inspirant totalement de la poésie africaine qui m’a donné l’envie d’adapter cet art sous une forme musicale. J’ai ainsi été attiré par certains discours de Thomas Sankara qui m’ont orienté dans la question à savoir pourquoi en Afrique nous sommes dans une telle situation alors qu’ailleurs les conditions de vie sont différentes. Je suis arrivé à l’ultime conviction de mener un combat musical qui est d’abord un art faisant partie de notre civilisation, ensuite de mener un combat contre l’ennemi, guidé par mon  âme et ma raison. J’avais tous les éléments qui se sont présentés, je n’ai fait que les réunir. Donc, je pense que c’est la musique qui a atterri sur moi.

Comment vous définissez-vous en tant qu'artiste ?

Je suis le « Grioot » panafricain moderne et révolutionnaire » Et Quand je parle de « Grioot » avec l’orthographe écrit, ce n’est pas le griot classique des castes, mais c’est le « grioot » dans le sens où l’on doit briser les barrières de la classification de la société et rétablir une harmonie commune entre les peuples d’Afrique.

Je me considère aussi comme militant passionné de la justice, de la sincérité, qui lutte pour la cause panafricaine, la restitution de la dignité  au peuple africain, la libération du continent et l’union des peuples. Je considère que chacun peut être un leader dans son domaine, nos plus grands leaders connus tels que Marcus Garvey, ou Patrice Lumumba nous ont laissé l’héritage de faire un travail sur soi et de travailler pour son peuple. La dimension de ma musique est vaste car on y retrouve le rap, le slam, le reggae, avec des instruments africains riches dans leur histoire ; c’est l’ensemble des musiques noires appelées musiques «  kemites » qui datent de l’Egypte Antique. Je considère que toute personne a le droit de sauver sa communauté quel que soit le prix que ça coûte sinon c’est qualifié comme « non assistance à un continent ou un pays en danger ». Nous sommes plusieurs à travailler sur ce concept avec mon Manager Kemiour Arim Shabazz qui est aussi le ministre francophone du New Black Panther Party de France.

Ne pensez vous pas que « Neega » est un terme péjoratif ?

J’ai trouvé mon orthographe « Neega » qui est une dérivée du mot originel « Nee-gah-Shee » un terme éthiopien qui signifie l’empereur. Il faut savoir que « Neega » peut être employé pour designer l’ensemble des valeurs de la négritude depuis l’Egypte antique. Les plus grands savants comme Cheikh Anta Diop emploient souvent le mot « Nègre » dans ses ouvrages mais dans un sens scientifique et Kemite. L’appartenance ethnique à une grande civilisation d’Afrique noire est un honneur pour nous de travailler sur l’ensemble des valeurs culturelles de résistance et de la renaissance de l’Homme noir. Marcus Garvey qui est l’un des leaders du panafricanisme nous encourage dans la connaissance de soi, (d’où on vient et ou on va) et de l’ensemble des valeurs qui nous entourent.

 
Pour vous c'est quoi une bonne musique, une belle chanson, un beau son ?

Le rythme et la mélodie sont les aspects qui doivent se distinguer à la première note d’une musique… Après il y a un ordre à respecter, des normes musicales, dans chaque genre musical il ya une émotion que l’on peut ressentir, cette émotion ne peut être ressenti que s’il ya un travail rigoureux qui a été effectué, ainsi que la détermination de l’artiste. Dans la musique chaque instrument parle et tout doit être synchronisé en harmonie comme un être vivant.

 
Quels thèmes abordez-vous dans vos chansons ?

L’Afrique et le thème du développement sont très présents dans mes textes. En effet, les thèmes qui reviennent souvent sont les politiques impérialistes des grandes puissances impliquées dans le processus de pillage des ressources de l’Afrique, les complots et les conspirations qui sont manœuvrés au plus haut sommet des Etats Africains, le civisme, la notion de culture et de racine, le comportement des Hommes en général dans leur quotidien. En général les thèmes panafricanistes reviendront toujours. Tant que l’Afrique continue à être pillée, divisée et manipulée par des voyous, je serai toujours là pour apporter mon sentiment de révolte.

Parlez-nous de vos prochaines actions et actualités artistiques

 
Je suis actuellement en studio pour la sortie de mon 2^ème album prévu au second trimestre 2011. Cet album sera très recherché musicalement et sera une suite logique du premier  « Brain wash » Toujours engagé dans le fond et dans la forme avec des instruments riches et variés.