De braves sapeurs pompiers, malgré la vétusté de leur ingénierie se sont armés de courage pour honorer une devise : sauver ou périr. Trois ou quatre d’entre eux ont payé l’imprévoyance des autorités qui croient solder un compte pertes et profits par des hommages ronflants, histoire de faire oublier leur coupable incurie.
Un peuple, certes, un but, lequel ? Une foi ? Plusieurs, à vrai dire, dans ce paysage indéfinissable de massifs religieux et d’enchevêtrements laïcs.
Quarante jours passés au pays me renvoient l’image de ce navire sans gouvernail que pilotait à vue un capitaine en sévère état d’ébriété, manoeuvrant par à-coups de brèves et fulgurantes éclaircies tout en rusant avec des écueils vrais ou imaginaires.
Un peuple, un but… Le peuple livré à lui-même tient bon, tant que l’Etat ne lui met pas les bâtons dans les roues de ses mécanismes de survie, que les municipalités d’affaires lui monnayent des bouts de trottoirs servant d’étals, d’ateliers mécaniques en tous genres, de restaurants furtifs. On vit comme on peut, chacun poursuit son but au détriment de celui des autres.
Une foi ? Le récent pèlerinage à la Mecque en a révélé au moins trois: celle de la canaille, flibustiers de haut vol affréteurs d’engins de mort, celle des honnêtes victimes qui s’en remettent à Allah, celle des pèlerins noceurs faussement repentis qui s’approprient les rues pour des fêtes païennes.
Un peuple pour une foi qui dit oui et non à la fois, le temps de décrocher ou dissimuler le croissant lunaire des fêtes musulmanes, au grand dam des chrétiens et non-croyants qui rigolent. Plus on a de jours féries, plus on s’amuse. Pourvu que ça dure!
Un Peuple, un But, une Foi… Cela fait bien d’y croire dans cette parodie de république laïcisante qui lapide les homosexuels et autorise la prostitution aseptisée.
Un peuple de populations lassées de se faire entourlouper par la formule « Armons-nous…Partez », révoltées contre coupures et fouets électriques et qui décident de marcher, Imams en tête…
Un But, celui de la victoire qu’exige, tout un peuple chaque fois que ses Lions du Football affrontent une équipe « ennemie »
Un peuple uni dans la foi que le Ciel d’Allah jamais ne lui tombera sur la tête, Inch Allah!
Nouvelle devise ?
Au regard de ses méthodes, l’ Etat manque de suite dans les idées en ne substituant pas à la devise du Sénégal de Senghor, l’un de ces dictons populaires devenus credo politique des tacherons et larbins de l’Alternance:
« Xalis ken du ko ligéey, dees koy lijjanti »: l’argent, ça se gagne pas, ça se dépatouille
« Pexe mo gën njàang »: l’astuce, c’est mieux que l’instruction
Farba et consorts ne nous démentiront guère.
Amadou Gueye Ngom
Critique social
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