Farba Senghor n'a pas dénoncé l'agression dont sont victimes les journalistes Kara Thioune et Kembel Dieng. Tout au contraire, il s'en est vertement pris à la presse coupable selon lui de faire de la manipulation sur cette affaire
Dans le communiqué de presse envoyé dans les organes de presse, il a été indiqué que M. Farba Senghor, en sa qualité de secrétaire chargé de l’organisation et de la propagande du Parti démocratique sénégalais (Pds), anime une conférence de presse devant être axé sur la situation nationale. Mais, à la surprise générale, le chargé de la propagande du Pds s’est dérobé à toutes les questions qui préoccupent les pauvres « gorgorlou » qui ont pour noms pénuries de gaz, riz, d’eau et délestages…
Le sujet favori du ministre Farba Senghor a été l’affaire de l’agression des journalistes par les forces de l’ordre ; mais non pas pour manifester sa compassion à nos confrères Kambel Dieng et Karamoko Thioune. En fait, M. Senghor s’en est vertement pris à la corporation des journalistes, qualifiant l’impunité dénoncée par la corporation à travers la marche du 28 juin dernier comme une tentative de jeter de l’huile sur le feu. « Je voudrais exprimer mon étonnement quant à la tournure que certaines personnes, pour des raisons politiciennes, essaient de donner à cette affaire au risque encore une fois de fausser le débat au grand dam des attentes des professionnels du secteur qui, au lieu de tempérer l'ardeur des journalistes, ne font que jeter de l'huile sur le feu de la colère de ces derniers ». Mieux, poursuit-il : « l'Etat ne doit pas accepter de subir des pressions et attaques d’agitateurs qui cherchent à ternir son image ».
À entendre ces déclarations fracassantes du ministre Farba Senghor, c’est dire que ce n’est pas demain la veille que la lumière sera faite sur l’agression physique dont ont été victimes nos deux confrères lors du match de football mettant aux prises le Sénégal et le Libéria. Toujours dans cette affaire qui défraie, depuis quelque temps la chronique, les patrons de presse n'ont pas échappé aux foudres de M. Senghor.
« Tout le monde a constaté qu'il existe un profond malaise au sein de la profession, entre le Synpics qui par essence défend les intérêts matériels et moraux des journalistes et un groupe de patrons de presse qui cherchent à se donner un poids politique tout en s'emparant des prérogatives du syndicat », a-t-il laissé entendre. En tout cas, cette sortie de Farba Senghor contre la famille de la presse montre que le débat sur la protection des journalistes est plus que jamais d’actualité sous nos cieux
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