La famille d’Omar Blondin Diop - activiste de gauche mort en détention, le 11 mai 1973 à Gorée – n’entend pas renoncer à l’établissement de la vérité "sur les circonstances exactes" de la disparition de son aîné, a déclaré à l’Agence de Presse sénégalaise, Dialo Diop, son porte-parole.
"Nous n’entendons pas renoncer à l’établissement de la vérité sur les circonstances exactes de la mort de l’aîné de notre famille. Même si tous les acteurs ou témoins venaient à disparaître, cela ne nous ferait pas pour autant renoncer", a-t-il dit dans un entretien, à la veille du 43-ème anniversaire de la commémoration de la mort d’Omar Blondin Diop.
"La lutte continue, parce que, c’est le plus élémentaire des devoirs que nous avons vis-à-vis de notre frère et de notre famille dans son ensemble. Pour nos parents, cette mort brutale et imprévue en prison a eu des conséquences dévastatrices", a ajouté Dialo Diop, précisant que trois après la commémoration du quarantième anniversaire, "d’un point de vue judiciaire, la procédure en est au même point".
Omar Blondin Diop, jeune opposant à la politique "pro-occidentale" et "antipopulaire" du pouvoir de Léopold Sédar Senghor, et porteur d’un idéal révolutionnaire, d’idées d’égalité entre tous, est mort à l’âge de 26 ans, dans sa cellule, à la prison centrale de Gorée où il avait été interné, depuis sa condamnation, à trois ans de réclusion, pour "atteinte à la sûreté de l’Etat", par un Tribunal spécial, le 23 mars 1972.
Le 14 mai 1973, le quotidien gouvernemental Le Soleil, reprenant le communiqué de l’administration pénitentiaire, écrit : "La commission de surveillance des prisons (…) a constaté que le détenu Oumar Blondin Diop s’était donné la mort par pendaison dans sa chambre, aux environs de deux heures du matin".
Le journal Le Soleil relayait la version officielle du suicide, alors qu’une partie de l’opinion nationale et internationale penchait plutôt pour la thèse de l’assassinat d’un jeune homme engagé dans le combat pour la libération de l’Afrique.
Selon Dialo Diop, "malgré plusieurs échanges de correspondances avec le garde des Sceaux de l’époque, Mme Aminata Touré, et puis son successeur, Me Sidiki Kaba, qui, tous deux, ont répondu aussi bien à mon courrier personnel qu’aux correspondances par ministère d’avocat, la décision n’est toujours pas prise d’ordonner au procureur de la République de rouvrir ce dossier".
"Or, plus le temps passe, plus non seulement les acteurs directs, mais aussi les témoins de ce drame disparaissent les uns après les autres", ajoute-t-il, relevant qu’au moment de la commémoration des 40 ans, l’un des assassins présumés d’Omar, le garde pénitentiaire Néré Faye, aujourd’hui décédé, avait accordé une interview dans un quotidien de la place (Ndlr : Le Quotidien), le jour même de l’apposition de la plaque commémorative à l’ancienne prison de Gorée devenue musée historique.
Dans cette interview, rappelle Dialo Diop, "il (Néré Faye) persistait, signait, récidivait dans la propagation des mensonges d’Etat sur cette affaire. Il en rajoutait même. C’est d’ailleurs suite à cette interview que nous avons décidé d’engager une procédure – non pas en révision, puisqu’il n’y a même pas eu de procès – mais de réouverture du dossier".
Interpellé sur les réticences des pouvoirs publics à répondre positivement à la demande de la famille de rouvrir le dossier sur la mort d’Omar Blondin, il a dit qu’on ne peut émettre que des hypothèses. "Mais on est obligés de constater qu’il a fallu quarante ans et deux présidents ayant succédé à Senghor avant que le troisième nous accorde l’apposition de cette plaque mémorielle (à Gorée)", a-t-il indiqué.
"Même si le président Macky Sall, par l’intermédiaire de son ministre de l’Enseignement supérieur, nous a accordé cette autorisation, c’est après moult tergiversations, et en particulier quand ils ont été rassurés sur le contenu de l’inscription qui allait figurer sur la plaque", a poursuivi Dialo Diop, pour qui, "les senghoristes veillent avec vigilance et fermeté à ce que l’image de leur mentor, Léopold Sédar Senghor, ne soit pas écornée".
"Ils veillent à ce que d’éventuelles révélations sur l’assassinat d’Omar ne viennent finir de salir la soi-disant belle mémoire de Senghor dans ce pays. Croyez-moi, elle est loin d’être aussi immaculée qu’on veut nous le faire croire", conclutg Dialo Diop, par ailleurs secrétaire général du Rassemblement national démocratique (RND), dernier parti politique fondé par l’historien et homme politique sénégalais Cheikh Anta Diop (1923-1986).
35 Commentaires
Ozy
En Mai, 2016 (13:24 PM)Faye-sérère.
En Mai, 2016 (13:28 PM)Anonyme
En Mai, 2016 (13:46 PM)Oumar n était rien d autre qu un terroriste qui voulait déstabiliser notre jeune état de l époque .
C était un jeune brillant mais hélas un peu megalo .
Que dieu l accueille en son paradis
Anonyme
En Mai, 2016 (13:51 PM)@3
En Mai, 2016 (14:17 PM)Afrique de l'Ouest: chasse gardée de la France.
Opposition URSS - USA /Portugal/GB avaient lieu au Sud du Continent en Angola et chez Amilcar Cabral...
Alors tes terroristes Bande à Bader-Action Directe-Brigades rouges-Carlos-Abou Nidal n'avaient aucune idée de ce qu'était l'Afrique Subsaharienne...et le premier fait marquant : Prise d'otages des Jeux olympiques de Munich a eu lieu en été 1972....
Anonyme
En Mai, 2016 (14:24 PM)Anonyme
En Mai, 2016 (14:31 PM)Omar était juste un jeune utilisé par des terroristes pour déstabiliser le senegal .
@7
En Mai, 2016 (14:59 PM)On avait un intervenant "zéro neurone",tu dois être "cervelet de piaf-pitch"...
"Heureux sont les simples d'esprit"......
Tu dois être extatique 24/24
Anonyme
En Mai, 2016 (15:42 PM)Regalien
En Mai, 2016 (15:55 PM)Il a joué , il a perdu . Bou gnou kéne raye waye .
Quand on veut prendre le pouvoir par les armes , on est rien d autre qu un terroriste .
Anonyme
En Mai, 2016 (16:40 PM)Anonyme
En Mai, 2016 (17:18 PM)Anonyme
En Mai, 2016 (17:40 PM)Iqra
En Mai, 2016 (17:45 PM)Anonyme
En Mai, 2016 (18:11 PM)Doff
En Mai, 2016 (18:31 PM)Ils s'expliqueront devant Dieu.
Anonyme
En Mai, 2016 (19:00 PM)Anonyme
En Mai, 2016 (19:22 PM)Il savent très bien ce qu s est passé .
Anonyme
En Mai, 2016 (20:03 PM)La mentalité d'esclave est une maladie sociale
Buur Basen
En Mai, 2016 (21:51 PM)Diallo Diop allez jusqu au bout ,une république viable c est avec des cartes sur la table!Nous sommes au 21 e siècle l impunité n a plus droit de cite!
Anonyme
En Mai, 2016 (22:55 PM)I would have gave more credit to his efforts if the name was just OUMAR DIOP.
It is just crazy when I hear some trashing the west and would do anything to go west and copy western lifestyle. Hypocrites!
Just saying....
Yal nako Yalla yerem te xareko Aljana.
Anonyme
En Mai, 2016 (01:16 AM)Anonyme
En Mai, 2016 (05:35 AM)D'autres aussi comme Al Ousseynou Cissé et ses cinq compagnons militaires entérés à Nyassia en Casamance.
Le Senegal gagnerait à éclairer cette page sombre de son histoire.
Le combat de Omar et ses compagnons était légitime et c'est parce que ce combat n'a pas abouti que notre pays se retrouve dans cette situation.
Nous sommes une vulgaire néocolonie et notre président un gouverneur colonial noir.De Gaulle appelait les présidents du pré carré français : " mes gouverneurs noirs".
Reposes en paix car ton combat était très juste.
Senghor a beaucoup tué et il a rendu la vie impossible à Cheikh Anta Diop et à Sembène Ousmane des patriotes .
Anonyme
En Mai, 2016 (09:38 AM)Anonyme
En Mai, 2016 (11:43 AM)Hariratou
En Mai, 2016 (16:05 PM)Hariratou
En Mai, 2016 (16:05 PM)Hariratou
En Mai, 2016 (16:05 PM)Hariratou
En Mai, 2016 (16:05 PM)Hariratou
En Mai, 2016 (16:05 PM)Hariratou
En Mai, 2016 (16:05 PM)Hariratou
En Mai, 2016 (16:05 PM)Hariratou
En Mai, 2016 (16:05 PM)Boy
En Mai, 2016 (22:05 PM)Boy
En Mai, 2016 (22:05 PM)Participer à la Discussion