Ils prenaient soin des marchés, des écoles, des mosquées, des gares routières…. Aujourd’hui sans boulot, ils accusent Khalifa Sall de les avoir licenciés abusivement et de leur devoir des arriérés de salaires. Raison pour laquelle ils ont décidé de le traduire en justice.
Comme ce fut le cas avec le président de la République, la période de grâce de M. Khalifa Sall semble épuisée. C’est du moins le cas pour ces 84 agents de la municipalité de Dakar. Faisant fi de la gestion transparente et participative, ils ont traduit la mairie de Dakar devant la barre. Hier, Mouhamadou Fall, leur porte-parole, a fait un tour à la rédaction en compagnie de certains de «ses camarades de galère», histoire de laver le linge sale en public. Il raconte que depuis le mois de janvier 2010, ils ont été licenciés par le maire. Mais le hic est que non seulement ils n’ont pas été payés, mais ils sont convaincus qu’ils ont été victimes de licenciement abusif.
M. Fall raconte que lorsque Khalifa Sall est arrivé à la tête de la mairie, il les a trouvés sur place. Ils étaient déjà sous contrat d’un an avec la mairie. À la fin de ce contrat, M. Sall leur a renouvelé un contrat de trois mois. À terme, ces agents ont continué à travailler pour la mairie pendant quatre mois supplémentaires, cette fois sans signer de contrat écrit, mais à partir d’un contrat tacite et sans percevoir de salaire. Mais un bon jour ces agents, qui étaient dans les marchés, gares routières, sur les places publiques, sont remerciés. Et d’autres personnes prennent leurs places à la mairie. Lorsqu’ils ont réclamé leurs sous, on leur a fait savoir que la mairie n’a pas encore de budget. Mais jusqu’à ce jour, ils n’ont pas vu la couleur des billets de banque. Considérant qu’ils devaient plutôt avoir un contrat à durée indéterminée après ce troisième contrat, ils ont saisi le tribunal du travail. Après quatre séances, les parties butent sur les négociations. Las d’attendre, les agents ont mis l’affaire sur la place publique, car étant des pères de familles qui ont des engagements à honorer.
Le 1er adjoint du maire promet de payer tout le monde
Saisi hier, Cheikh Guèye, premier adjoint du maire de Dakar, s’est expliqué sur cette affaire. Il déclare que la mairie s’est inscrite dans une gestion transparente et participative, par conséquent elle ne peut se permettre certaines choses. La mairie a rompu le contrat de ces agents parce que son budget ne le lui permet pas, de même que le Code du travail. Mais le maire de Dakar a entamé des rencontres avec l’intersyndicale de ces travailleurs pour trouver une solution durable à ce problème. Et ils sont en train de réfléchir sur le schéma à utiliser pour les faire travailler, leur payer de l’argent, sans violer les textes du Code du travail. Parallèlement à ces rencontres, Khalifa Sall a pris les dispositions pour payer les arriérés de salaires. C’est la procédure de payement qui est lente, mais tout le monde sera payé, révèle M. Guèye. Et de préciser que le maire voulait signer les contrats les yeux fermés, mais c’est la loi qui ne lui permet pas cela et à ce jour, la mairie n’a recruté personne, car son budget de huit milliards six cents millions ne le lui permet pas. Et que ce sont les agents qui ne veulent pas comprendre qui font dans le déballage.
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