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Politique

ABDOULAYE BATHILY, LEADER DE LIGUE DEMOCRATIQUE : " Ceux qui oseront trahir Benno... "

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ABDOULAYE BATHILY, LEADER DE LIGUE DEMOCRATIQUE : " Ceux qui oseront trahir Benno... "
Secrétaire général de la Ligue démocratique (Ld), parti membre de Benno Siggil Senegaal, Abdoulaye Bathily, donne son point de vue sur les dissensions au sein de la coalition d’opposition après les victoires remportées lors des Locales du 22 mars dernier. Il prévient que c’est le résultat d’une dynamique unitaire qui doit, pour l’intérêt de ses parties prenantes, être affinée dans l’optique d’élections législatives et présidentielles prochaines. Pour lui, les partis politiques de la Coalition Benno Siggil Senegaal qui trahiraient cette tendance le paieront cash. Entretien !

Vous sortez des élections locales victorieuses. Avez-vous fini de faire le bilan de la participation de la coalition Benno Siggil Senegaal à ces échéances électorales ?

Le bilan reste encore à faire. Il s’agit de voir ce qui s’est passé, collectivité locale par collectivité locale. En ce qui nous concerne au niveau de la Ligue démocratique (Ld), nous avons demandé à nos camarades de nous faire des rapports qui vont nous parvenir après la mise en place des bureaux. Ce qui a été fait la semaine dernière. Mais sur le plan global, ce que nous pouvons dire, c’est que ces élections ont totalement répondu à notre attente. Il ne faut pas oublier l’objectif majeur que nous avons poursuivi pour ces élections tant au niveau de la Ld qu’au niveau de Benno Siggil Senegaal. Nous avions dit qu’il fallait faire de ces élections un référendum. C’était la position du Front Siggil Senegaal qui s’est ouvert à d’autres forces politiques, sociales et à la société civile. Et nous avons réalisé le Benno (Ndlr : l’unité) qui, à son tour, a réalisé l’objectif du référendum. C’est-à-dire que l’écrasante majorité de la population du Sénégal, qui est concentrée dans les grandes villes, a rejeté Abdoulaye Wade et la coalition Sopi 2009 qui est sortie vaincue de ces élections. Abdoulaye Wade, qui s’était impliqué personnellement dans ces élections qu’il avait transformées en une élection présidentielle, s’est trouvé désavoué. Donc notre objectif majeur était atteint.

Mais vous avez en même temps perdu beaucoup de zones dans le monde rural

… Oui, mais nous nous sommes dit, dès le départ, que vous voulons avoir la majorité dans les collectivités locales à l’exception du monde rural pour des raisons que tout le monde connaît maintenant. Le fichier électoral tel qu’il est, avec les votes multiples, avec l’implication et la complicité de l’administration territoriale, l’incapacité de la Cena à superviser et contrôler les élections, l’achat de conscience, le monde rural est resté en dehors de ce mouvement pour le changement. Mais cela ne veut pas dire que le monde rural ne voulait pas le changement. Cela veut dire que les conditions du scrutin ne lui ont pas permis de le montrer. Il faut aussi dire qu’il en a toujours été ainsi, au Sénégal. Les villes ont toujours été à la pointe du changement. En 2000, ce sont les villes qui ont élu Abdoulaye Wade. Et aujourd’hui ce sont ces mêmes villes qui l’ont désavoué. Donc, certaines statistiques que certains éléments de la coalition Sopi donnent, n’ont aucune valeur. Ils le savent très bien.

Et vous pensez que ce processus va se poursuivre, que la cote de popularité du Président Wade va continuer à baisser ?

Bien sûr qu’il va se poursuivre, parce que non seulement les villes ont montré la voie, mais même dans les campagnes, les gens ont regretté de n’avoir pas pu s’organiser de telle sorte que la sanction soit aussi cinglante qu’en ville. Donc, notre objectif est largement atteint. Nous avons gagné Dakar. Personnellement, j’avais dit que nous devons concentrer tous nos efforts sur Dakar. Mais aussi compte tenu de la valeur symbolique de cette ville, compte tenu aussi que nous avons dans cette région les 2/3 de la population Sénégalaise. Du point de vue politique, c’est important. L’objectif est atteint et j’en suis très satisfait. Benno a une victoire mais c’est surtout la victoire du peuple Sénégalais et tout le monde est fier aujourd’hui. Les gens disent que c’est une délivrance par rapport à ce qui s’est passé le 27 février 2007 et aux élections législatives. C’est une nouvelle page qui est ouverte dans l’histoire politique de notre pays.

Et pourtant, juste après la victoire, il y a eu des crispations dans votre coalition et aussi à l’intérieur des partis politiques. Aujourd’hui, certains prédisent tout bonnement l’éclatement de Benno. Cela ne devrait-il pas tempérer votre optimisme ?

Il faut dire que ces tensions, ces conflits, ces contradictions au sein de Benno sont apparus déjà au moment de la constitution des listes, pour plusieurs raisons d’ailleurs. D’abord, au sein du noyau initial du Front Siggil Senegaal (Fss). Ensuite lorsque d’autres partis sont venus s’ajouter au Fss pour former une nouvelle alliance de près de 30 partis politiques, d’éléments de la société civile, de personnalité, naturellement ça crée des tensions. Des gens qui n’ont pas travaillé longtemps, qui ne se connaissaient pas, ni au sommet ni à la base, décident de se mettre ensemble par nécessité historique, bien sûr ces tensions sont normales. Nous avons franchi ce cap-là des investitures qui avaient créé beaucoup de problèmes. Les gens avaient dit que vous ne réussirez pas vos investitures, Benno allait se casser. Il ne s’est pas cassé. Après les élections et la victoire qui s’en est suivie, il y a eu de nouvelles tensions dues à cette victoire. Les petites ambitions ont failli étouffer la grande ambition. C’est-à-dire que nous avons gagné ensemble, je dois dire qu’aucun parti n’avait la majorité dans les différentes collectivités locales. Le Parti socialiste (Ps) n’avait la majorité des conseillers nulle part dans les collectivités locales. Idem pour l’Alliance des forces de progrès (Afp). Ils n’avaient pas la majorité des conseillers dans aucune ville, ni à Dakar, ni ailleurs.

Justement, ces partis politiques ont hérité de la quasi-totalité des collectivités locales. Ne vous ont-ils pas finalement roulé dans la farine ?

Non pas du tout. Il y a plusieurs éléments à prendre en compte. Il y a un fait historique qui est que ces deux partis (Ndlr : Ps et Afp) sont de la même racine. Ils ont des traditions électorales et même électoralistes que n’ont pas les autres partis. C’est un fait d’histoire qu’il faut prendre en compte. Au moment des investitures, certains d’entre eux s’étaient mieux préparés, sur ce plan, à être beaucoup plus présents sur les listes. Ça aussi, c’est une réalité électoraliste qu’ils ont et que les autres n’ont pas. Au départ, certains partis, comme le nôtre, avaient l’habitude de mener des débats d’idées, de programmes, ce que nous avons surtout mis en avant, c’est comment, aujourd’hui, inverser la tendance politique en défaveur de Abdoulaye Wade et créer les conditions d’un référendum par la sensibilisation, la propagande, l’agitation politique, etc. C’était ça, l’objectif principal.

Et au finish, on vous a coiffé au poteau vous oubliez vos hommes ?

Non, ce n’est pas exactement cela. Nos hommes ont été éduqués dans cette tradition. Donc, ils n’ont pas été suffisamment vigilants. Les deux forces qui avaient ce passé électoraliste ont pu capitaliser sur cette expérience que n’avaient pas les autres. Mais il faut savoir qu’aucun parti, et le Ps le sait très bien, ne peut gagner, seul, une élection au Sénégal. Ils n’étaient pas majoritaires au niveau des conseillers actuels. Ni le Ps ni L’Afp ou qui que ce soit, ni en termes de voix, ni en termes de conseillers n’étaient majoritaires. La réalité politique est qu’ils se sont retrouvés dans les coalitions qu’ils se sont faits à la base. Ils sont sortis majoritaires quand ils ont additionné leurs voix. Ce sont des négociations qui ont eu lieu entre individualités à la base.

Finalement, l’Imam Mbaye Niang n’a-t-il pas raison de dire que vous avez été des sortes d’escaliers pour ces partis ?

A la Ld, nous n’avons été les escaliers de personne.

Dans les faits…

(Il coupe…) Même dans les faits. La Ld est présente dans toutes les listes de Benno du fait de son assise nationale. De Podor à Ziguinchor et de Dakar à Bakel, il n’y a pas eu une liste de Benno où nous ne sommes pas présents. Il y a des partis qui n’ont pas cette assise-là. Mais, de là à dire que nous sommes des escaliers, moi, je n’accepte pas ça. Ce qu’il faut dire, c’est qu’on ne s’est pas bien préparé aux conditions de cette victoire, la gestion de cette victoire n’a pas été suffisamment préparée en amont, c’est est un problème. Tout le monde était d’accord sur le principe ; nous avons dit que ce sont des élections locales, laissons les gens constituer les listes sur le plan local, ce qui a été fait. Nous avons arbitré plus ou moins, et les listes ont été déposées. Quand il y a eu la victoire également, nous avons fait une circulaire allant dans le même sens en disant : «Laissez les camarades négocier à la base, s’ils trouvent un consensus, qu’ils se mettent d’accord.» C’est ce qui s’est passé dans tous les cas. Les gens avaient prédit qu’il y aurait la rupture, ce qui n’est pas arrivé. Au moins, dans 90 % des cas, il y a eu des négociations qui sont terminées par le fait que les partis qui ont une certaine tradition électoraliste, plus habiles dans des combinaisons politiciennes, ont pu parvenir à avoir la majorité. Il y a des partis qui ont gagné des mairies et qui ne l’auraient jamais eu, c’est-à-dire dont les responsables ont été maires quelque part mais qui n’auraient jamais pu, sans Benno, être maires. Ça aussi, c’est une réalité, je ne cite pas de partis, mais on connaît. Il y a des partis dont l’assise ne permet pas d’être, aujourd’hui, à la tête d’une mairie. Donc, il faut savoir raison gardée sur cette question. On aurait mieux pu gérer cette victoire en créant des conditions équilibrées. Mais c’est parce, peut-être, ce sont des élections locales que ce n’est pas aussi facile. Au niveau le plus élevé, c’était difficile de gérer. Par exemple, moi, en tant que secrétaire général de la Ld, je ne me suis pas impliqué dans les négociations à la base, je ne suis intervenu nulle part. Il y a eu des cas où deux conseillers de la Ld se sont disputés l’investiture mais, je ne suis pas intervenu.

Est-ce qu’il n’y a pas des frustrations au niveau de certains responsables dans votre parti, par exemple ?

Il y a des frustrations partout. Dans tous les partis, aussi bien au sein du Ps, de l’Afp que des autres partis. Mais, aujourd’hui, ce qu’il ne faut pas perdre de vue, c’est cette victoire importante que nous avons remportée, qu’il ne faut pas jeter aux chiens, considérer que tout ça n’est rien. Au contraire, nous n’avons fait un pas extrêmement important auquel nous ne nous attendions même pas d’ailleurs. Je m’attendais à la victoire, mais pas de cette ampleur.

Est-ce que le piège ne figurait pas dans le fait d’aller aux élections sans trop y croire, de sorte que la victoire vous a surpris et que vous n’étiez pas préparé à des situations comme celle que vous êtes en train de vivre ?

Moi, je m’attendais à la victoire mais pas de manière aussi massive. Donc, quand il y a eu cette victoire massive, cela a aiguisé les appétits tant au niveau des grands partis qu’au niveau des petits, et comme c’est des ambitions individuelles, elles sont difficiles à gérer. Voilà le problème. Ces ambitions individuelles ont développé des frustrations individuelles. Mais du point de vue collectif, ce que nous devons voir, c’est que ces petites frustrations sont en réalité liées à des ambitions personnelles de candidats. Ce qui est important, nous avons gagné une victoire morale, une victoire politique, nous devons gérer ça pour les batailles à venir, c’est ça qui est le plus important.

Ne craignez-vous pas aujourd’hui de vivre le même syndrome qu’en 2000, c’est-à-dire que toutes vos combinaisons finissent par des clashs une fois le pouvoir conquis ?

Il est clair, aujourd’hui, que si on analyse la situation politique du pays, on a tiré une conclusion qui saute aux yeux. Aucun parti ne peut gagner une élection tout seul. On pense que le Ps va retourner au pouvoir. Le Ps ne peut pas retourner au pouvoir seul si on regarde, aujourd’hui, les dispositifs des forces politiques de ce pays. La Ld ne peut pas le faire, l’Afp aussi. La coalition est quelque chose d’obligé. Maintenant, nous avons gagné ensemble, mais si en tirant les leçons de la manière dont les bureaux des municipalités et des collectivités locales ont été composés, un parti en conclut que c’est sa victoire à lui, il se tromperait lourdement. Et s’il en tire une démarche personnelle, il le paierait très cher parce que les gens ne l’accepteraient pas. En tout cas à la Ld, nous ne l’accepterons pas. Nous ne pouvons pas accepter que le Ps ou l’Afp ou un autre parti dise que «ça, c’est ma victoire». Ça nous ne l’accepterons pas parce que ça ne correspond pas à la réalité. S’ils étaient allés seuls, ils n’auraient pas gagné. Tout le monde sait qu’à Dakar, les gens ont voté pour une équipe parce qu’ils voulaient le changement, Benno apparaît comme un instrument de changement. Ils n’ont pas voté pour le Ps ni pour l’Afp encore moins pour la Ld, ils ont voté pour un collectif.

Vous pensez donc que les individualités politiques n’ont pas joué un rôle déterminant ?

Ces personnes doivent considérer qu’ils ne sont pas le maire d’un parti ni le conseiller d’un parti. S’il tire cela comme leçon, évidemment, demain, ce serait comme l’escroquerie politique qu’a été l’alternance, car Abdoulaye Wade, qui est venu au pouvoir grâce à la Ca 2000 et au Fal, a estimé maintenant qu’il a une autre majorité, il peut faire ce qu’il veut. S’ils (les maires issus de Benno : Ndlr) en tirent cette leçon, ils vont très rapidement le payer cher. Donc, je demande à ces conseillers-là, à ces maires, quel que soit le parti d’origine, de se considérer comme étant élus par Benno qui est, aujourd’hui, l’instrument de changement considéré comme tel par le peuple Sénégalais. C’est pourquoi, pour l’avenir, s’ils ne se comportent pas comme tel, avec humilité, plutôt que de dire : «Je suis un maire socialiste, progressiste ou de tel ou tel parti», nous en tirerons toutes les conséquences.

Quelles conséquences ?

S’ils se comportent comme ça, il ne pourrait pas y avoir d’alliance sur ces bases-là. Cela voudra dire que ce sont des gens qui n’ont tiré aucune leçon des événements que nous sommes en train de vivre. Comme ce qui est arrivé avec l’alternance, à savoir qu’un parti vienne au pouvoir grâce à une alliance, puis jette ses alliés et se considère comme étant le seul à bord. Le pays est en train de payer un lourd tribut de cela depuis 2000. Si après la victoire de Benno, ceux qui sont élus considèrent aussi que seul leur parti compte, ils ne feraient pas partie des alliances à venir.

Ce problème est-il posé dans les débats au niveau des leaders de Benno ?

Absolument, c’est un débat qu’on va poser. Pendant la mise en place des structures, on a installé un groupe dit de contact qui regroupe Dansokho, Tanor Dieng, Moustapha Niass, Macky Sall et moi-même. Nous sommes en train de dresser un document pour les perspectives. Nous attendions la fin de la mise en place des bureaux pour, maintenant, attaquer cette dimension : «Quelles perspectives pour Benno Siggil Sénégal ?» Ce document, nous allons le proposer à la plénière des leaders de Benno. Naturellement, nous allons tirer la leçon de ce qui est arrivé, mais en même temps, nous allons examiner la question et, surtout, engager la réflexion sur les perspectives. Qu’est-ce qu’il faut faire à partir de maintenant ? Ce sont des questions importantes.

La question du leadership ne s’est pas posée lors des locales. Mais on fait cap vers une élection présidentielle, cette question va inéluctablement être mise sur la table, comme ce fut le cas en 2007. Etes-vous préparés à cela ?

Nous, à la Ld, lors de notre congrès, nous avons dit très clairement que nous sommes pour l’unité des forces politiques. Nous sommes allés même jusqu’à dire qu’il faut créer une nouvelle force politique autour d’une plate-forme de gauche patriotique qui rassemble les Sénégalais, non pas seulement pour assurer les changements qui sont sentis comme une nécessité mais pour reconstruire le pays. Ce que nous voulons à la Ld, c’est qu’il faut aller rapidement vers la création de cette force politique sans attendre, parce que les événements peuvent nous prendre au dépourvu. Il faut, dès à présent, réfléchir sur la manière d’aller vers ce que nous appelons : des élections anticipées législatives et présidentielle. Pour cela, il faut avoir une plate-forme commune très claire, il faut avoir un schéma de gestion de la lutte, il faut un candidat unique à l’élection présidentielle, il faut une liste unique aux élections législatives. Tout cela doit se faire autour de cette plate-forme et un schéma de mise en place d’une équipe. Ça ne sera pas un leader, ce sera une équipe qui sera mise en place. Aujourd’hui, les événements que nous sommes en train de vivre, la transformation d’un système démocratique à un système de pouvoir personnel, ça ne doit plus nous arriver. Donc, il faut un schéma institutionnel qui permet, aujourd’hui, non pas à un individu de dire que «c’est moi seul qui suis maître à bord, je peux faire ce que je veux», mais une équipe autour d’une plate-forme, d’un schéma institutionnel.

Pensez-vous que tout cela est faisable, dans les faits ?

Oui, c’est faisable. Il le faut maintenant au Sénégal, c’est devenu urgent vu les dérives observées depuis quelque temps et qui mettent en péril l’unité nationale. Il nous faut éviter d’avoir à la tête du pays un seul individu qui décide de n’importe quoi, et dont les caprices peuvent coûter très chères au pays. Il faut une architecture institutionnelle qui permette, certes, d’avoir un président de la République mais aussi une Assemblée nationale réellement responsable. Il faut aussi un gouvernement qui soit autonome par rapport au chef de l’Etat. Le gouvernement doit être l’émanation de l’Assemblée nationale.

Vous voulez donc un régime de type parlementaire ?

Il faut cela. Si nous avons une Assemblée bien élue, avec des députés responsables, nous avons la possibilité que cette Assemblée désigne un Premier ministre qui sera comptable devant celle-ci. Il ne sera pas soumis aux caprices d’un président de la République qui va chambouler, à tout bout de champs, le gouvernement et mettre le pays dans une situation d’instabilité gouvernementale comme c’est le cas aujourd’hui. Actuellement, c’est le cas d’Abdoulaye Wade, demain cela peut être celui d’un autre.

Vos alliés vont-ils accepter des schémas de ce genre qui diminuent les pouvoirs du Président ?

Il faut une nouvelle Constitution. Il faut qu’on accepte de signer ensemble un engagement solennel. Si nous arrivons au pouvoir ensemble, nous allons faire un référendum pour une nouvelle Constitution qui va redistribuer les pouvoirs, rééquilibrer les pouvoirs entre le Président, l’Assemblée et le Premier ministre du gouvernement. Ainsi, le pays sera dirigé de manière équilibrée et mis à l’abri des caprices d’un seul homme. Et cela va donner plus de dignité à nos institutions et assurer les conditions d’une démocratie plus stable. Cette question a été déjà posée au niveau des Assises nationales par plusieurs forces politiques et sociales pour un retour au rééquilibrage des institutions en tirant les leçons de tout ce qui s’est passé depuis 1960 : les conflits Mamadou Dia-Senghor, le régime personnel de Senghor de 1962 à 1966 qui n’a pas marché, l’ouverture démocratique en 1974.

Les Assises nationales, dont les conclusions sont attendues le 26 mai, semblent venir en renfort aux idées que vous développez ?

Absolument ! Tous ceux qui réfléchissent sur les destinées du Sénégal se rendent bien compte que nos institutions doivent être re-liftées de manière importante si nous voulons assurer la continuité du Sénégal en tant que République laïque, démocratique et stable.



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