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Politique

Abdoulaye BATHILY, Secrétaire général de la Ld/Mpt : ‘L’arrivée de Wade au pouvoir correspond aux plus grandes tragédies de notre pays depuis l'indépendance’

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Abdoulaye BATHILY, Secrétaire général de la Ld/Mpt : ‘L’arrivée de Wade au pouvoir correspond aux plus grandes tragédies de notre pays depuis l'indépendance’
C’est un Abdoulaye Bathily très en verve qui a présidé, samedi, la conférence des femmes jallarbistes de France. Une conférence qui avait pour thème : ‘Politique et programme de développement au Sénégal : Impact sur les femmes et leur environnement’. Le secrétaire général de la Ld/Mpt en a profité pour parler de la situation économique, politique et sociale du pays. Il a aussi saisi l’occasion pour dire qu’il est favorable à la multiplicité des candidatures au sein de la Cpa au premier tour de l'élection présidentielle. Le Pr Bathily a toutefois précisé que la question n’a pas encore été discutée au sein de la Cpa. Il a abordé d’autres sujets d’actualité comme les rumeurs sur le report des élections, le rapatriement des clandestins sénégalais d’Espagne, les délestages de la Senelec. Son intervention a fait suite aux exposés sur les questions de santé, d’éducation et de la femme par des experts venus de tout bord.

‘(...) Quand on parle d’éducation au Sénégal, on ne peut pas citer deux personnes sans citer Mamadou Ndoye. Toutes les avancées qui ont été faites en matière d’éducation de 1993 à 1998 au Sénégal, c’est sous son impulsion, quand il était ministre de l’Education de base et de la Promotion des langues nationales. Personne ne peut nier cela au Sénégal.

‘Vous avez vu ce que le régime actuel a fait de l’éducation. L’éducation est en crise. J’y reviendrai tout à l’heure. Et nous souhaitons précisément qu’à partir de février 2007 - parce que nous allons gagner les prochaines élections - que nous reprenions en main ce secteur névralgique, ce secteur décisif pour le développement de notre pays. Et sans aucun doute, notre camarade Mamadou Ndoye sera au cœur de cette nouvelle politique éducative que nous allons lancer à partir du 19 mars 2007. Ceux qui sont à la tête de notre pays ont montré qu’ils ne savent pas, qu’ils sont incapables. C’est des thiouné. Ils ne savent rien ! (…).’

Situation économique du Sénégal

‘Ceux qui ont la possibilité de regarder la télévision du Sénégal, peuvent se rendre compte de l’ampleur de la catastrophe de ce qui nous arrive (...) Vous regardez tous les jours la télévision, vous ne voyez qu’Abdoulaye Wade. Dès que la télé ouvre, c’est Abdoulaye Wade, quand elle ferme, c’est Abdoulaye Wade. Au Sénégal, on dit même que si vous tapez sur la télé en disant Abdoulaye Wade, elle s’allume. C’est comme s’il n’y a personne d’autre au Sénégal qui peut penser, réfléchir, donner des idées autre qu’Abdoualye Wade. Mais si cela était dans l’intérêt du pays, on aurait compris. Mais qu’est-ce qui se passe, sur le plan économique ? Abdoulaye Wade a fait pire en six ans que le Parti socialiste en quarante ans. Il a fait pire (il le répète trois fois, Ndlr). Si vous regardez la situation économique, elle n’a jamais été aussi catastrophique depuis quarante ans.

‘Vous prenez par exemple l’agriculture, les paysans qui cultivent l’arachide, jusqu’en ce moment, ont les arachides qu’ils ont produites l’hivernage dernier. Si vous allez dans les régions de Kaolack, de Fatick, de Kolda, de Tambacounda où on produit l’arachide, les paysans disent qu’ils n’ont jamais été aussi pauvres. C’est un échec lamentable. Vous allez dans la région du fleuve où l’on cultive la tomate, c’est la même situation. Des milliers de tonnes de riz ne sont pas achetées faute de structures pour assurer la commercialisation du riz et de la tomate. (…). Aujourd’hui, dans les campagnes, c’est le désarroi total. Aucune perspective. L’alternance pour l’agriculture a été un échec le plus lamentable qu’on ait jamais connu depuis quarante ans. C’est cela la vérité.’

Secteur industriel

‘Pendant la campagne électorale, j’ai fait plus de cinq mille kilomètres avec lui dans sa voiture. Partout où nous arrivions, quand les jeunes se rassemblaient, il leur disait : ‘Combien d’entre vous n’ont pas de travail ?’. Les gens levaient la main. Il leur a dit qu’il allait leur trouver du travail. Qu’est-ce qui se passe avec l’industrie au Sénégal ? C’est l’échec lamentable. Les Industries chimiques connaissent la crise la plus grave depuis leur création. Or jusqu’en 2000, les Ics étaient considérées comme la principale industrie du Sénégal. Le Sénégal, qui en exportait, est devenu importateur d’engrais. Les travailleurs n’arrivent même pas à avoir leur salaire régulièrement. Beaucoup de secteurs de cette industrie sont fermés. Il y a un trou de plusieurs milliards. Et on n’arrive pas à savoir comment. Quand il y a eu l’audit des Ics, on s’est aperçu que c’est la gestion catastrophique d’Abdoulaye Wade et de son régime qui a conduit les Ics dans cette situation. ‘La Sonacos, qui traite les arachides, est pratiquement en faillite. C’est pourquoi elle n’arrive pas à traiter 10 % de la production agricole, notamment de l’arachide.’

Electricité

‘Vous avez entendu dire qu’au Sénégal, si vous avez de l’électricité pendant quatre heures, c’est parce que vous êtes chanceux. Depuis trois mois, il n’y a pas de courant électrique au Sénégal. Les entreprises ne peuvent pas travailler, les gens ne peuvent pas travailler dans les bureaux. Le matériel est en panne. La Senelec est en situation de cessation de paiement. Elle n’arrive pas à importer du fuel. Ce qui fait que des quartiers restent dix heures sans électricité, d’autres huit heures.

‘Quand les journalistes ont demandé à Abdoulaye Wade, il a dit qu’il ne sait pas parce qu’au palais, il y a de l’électricité. Il a même dit qu’on peut même revenir aux bougies. Oubliant que ces mêmes bougies sont fabriquées dans des entreprises où il y a de l’électricité. Aujourd’hui, tous les secteurs industriels sénégalais sont complètement par terre. Mais depuis trois jours, on n'arrive même pas à trouver du carburant pour les véhicules. Ce sont des queues devant les stations de service. On n'a jamais vu cela au Sénégal. On peut tout reprocher au régime socialiste, mais on n'est jamais arrivé à ce niveau. J’ai moi-même mis des heures et des heures à Dakar pour trouver du carburant.

‘Qu’est-ce qui a créé cela ? C’est parce que la Senelec doit de l’argent aux pétroliers qu’elle n’arrive pas à payer et le gouvernement va réquisitionner le carburant qu’il y a dans les dépôts de Shell, de Total et des différentes compagnies pétrolières. Si vous réquisitionnez et que, de toute façon, vous ne pouvez pas payer, comment ces entreprises vont pouvoir importer des produits pétroliers. Nous sommes dans la crise énergétique la plus grave depuis l’indépendance du Sénégal. On n’a jamais vu cela. Depuis quarante ans, on n'a jamais vu des Sénégalais faire la queue devant des stations de service. Ces coupures intempestives d’électricité pour plusieurs semaines, plusieurs mois durant, on ne l’a jamais vu. C’est sous le régime d’Abdoulaye Wade qu’on l’a vu. Jusqu’à présent, la situation perdure. Le ministre de l’Energie l’a nié à la télévision. En face des Sénégalais, il dit qu’il n’y a rien alors que les gens vivent cette réalité.’

Tourisme

‘Le tourisme était, avant, un des secteurs les plus performants de notre économie. Aujourd’hui, ce secteur est paralysé. Dans les hôtels, vous n’avez même pas un taux de remplissage de 15 à 20 %. Les hôteliers sont obligés certains de fermer, d’autres de réduire leur personnel en attendant des jours meilleurs. Si vous allez à Mbour, sur toute la Petite Côte, c’est la même situation.

‘La pêche, qui était aussi un secteur important de l’économie nationale, est complètement effondrée. Vous prenez secteur par secteur de l’économie nationale, vous pouvez dire qu’Abdoulaye Wade n’a amené que l’échec.’ Emigration clandestine

‘C’est cette situation qui explique que les jeunes empruntent des pirogues pour aller chercher du travail en Europe. Si vous allez dans certaines localités du Sénégal, vous ne trouverez presque plus de jeunes. Ils confectionnent des pirogues et prennent le large parce qu’il n’y a aucune perspective. Certains de ces jeunes travaillaient dans le tourisme, d’autres dans la pêche, dans l’agriculture, dans l’industrie, jusqu’au petit vendeur d’eau glacée dans les gares routières. Ce que vous voyez à la télé n’est pas comparable à ce qui est réel. Et c’est dans toutes les régions du pays que l’on voit cela.

‘Quand je faisais mes tournées politiques, je voyais partout des cérémonies funèbres parce qu’on dit que tel est mort. Il y a beaucoup de gens qui sont morts dans ces pirogues qui ont chaviré en pleine mer. Prenez un quartier comme Hann Plage, en plein Dakar, nous avons pu dénombrer presque cinq cents jeunes qui sont partis dans des pirogues. Parce que le tourisme ne marche pas, la pêche ne marche pas, les petits métiers du secteur industriel ne marchent pas, ces jeunes ne peuvent pas se lever tous les matins et regarder leurs parents. C’est le désespoir, ils prennent les pirogues et s’en vont. Ils disent ‘Barcelone ou Barsakh’. C’est la plus grande tragédie de l’histoire du Sénégal indépendant. On n’a jamais vu cela.

‘D’ailleurs, l’arrivée de Wade au pouvoir correspond aux plus grandes tragédies de notre pays depuis les indépendances. C’est un mauvais signe pour un homme, un dirigeant. Avec Abdoulaye Wade, nous avons eu le naufrage du bateau Le Joola ; c’est la plus grande catastrophe de tous les temps. Il y a eu plus de morts avec le bateau Le Joola que dans toute l’histoire maritime de l’humanité.

‘En 2003, il y a eu les pluies hivernales du mois de janvier, qui ont décimé plusieurs milliers de têtes de bétail dans les départements de Linguère, de Podor, de Matam, de Bakel, de Dagana. On n’a jamais vu cela aussi. Troisième grande catastrophe, c’est les criquets. L’invasion acridienne d’il y a deux ans, on n’en a jamais vu avec cette ampleur. Si vous prenez le bateau Le Joola, les criquets, les pluies hivernales, les jeunes qui prennent la mer, c’est autant de signes comme quoi il y a quelque chose qui n’est pas bon (...) ‘

Rébellion en Casamance

‘Abdoulaye Wade avait dit que quand il arrivera au pouvoir, en cent jours, il allait régler le problème de la Casamance. Aujourd’hui, l’insécurité n’a jamais été aussi grande en Casamance depuis pratiquement 1982. Selon les derniers chiffres, près de cinq mille réfugiés casamançais sont en Gambie. Il y en a presque autant en Guinée-Bissau. Sans compter ceux qui sont à Ziguinchor même. Depuis mars, avec la mauvaise gestion de ce dossier, la situation a empiré. Il a fait beaucoup de cinéma en amenant les gens d’abord à Ziguinchor pour signer des protocoles d’accord, ensuite à Foundiougne. Nous-mêmes de l’opposition avions dit que c’est une très bonne chose, qu’il faut participer à tout ce qui va dans le sens de la paix. Mais nous savions que tout cela était du toc. Il n’y avait rien de sérieux dans sa manière de faire. Aujourd’hui, tout le monde constate que la situation en Casamance est pire qu’avant 2000. L’échec est là. En fait, sur tous les grands dossiers qui concernent la vie des Sénégalais, Abdoulaye Wade a échoué.’

Etat de la démocratie

‘Il n’y a qu’Abdoulaye Wade et le Pds qui sont à la télé tous les jours. Il refuse que les activités de l’opposition soient couvertes par les médias publics. S’il n’y avait pas eu de radios indépendantes au Sénégal et de journaux indépendants, on aurait pensé qu’il n’y a pas d’opposition au Sénégal. Heureusement qu’il y en a. J’ai l’habitude de dire qu'Abdoulaye Wade et la télé, c’est comme un singe auquel on donne un miroir. Il se regarde toujours en se disant : ‘C’est moi Abdoulaye Wade ; je suis joli’. Il ne se sépare plus du miroir (de la télévision, Ndlr). Il pense que la télé, c’est pour lui-même, alors que des textes l’obligent à tenir compte de l’équitable accès des partis politiques aux médias. Malgré toutes les protestations de l’opposition, on n'arrive pas à régler cette question (...)’ Coalition populaire pour l’alternative et la liste unique aux législatives ‘C’est pourquoi au niveau de l’opposition, nous sommes décidés à nous organiser et c’est pour cela que nous avons créé la Coalition populaire pour l’alternative (Cpa). La Cpa est en train de monter ses structures dans toutes les régions. Récemment, même les jeunes ont fait leur tournée dans certaines régions. Ces tournées vont se poursuivre. Les comités vont être mis en place sur toute l’étendue du territoire national. Nous sommes en train d’élaborer notre programme commun. Nous avons fait une première grande réunion au cours de laquelle nos experts nous ont présenté la première proposition en ce concerne l’ensemble des mesures à prendre pour redresser le pays. Dans les prochaines semaines, ce programme va être validé. Nous avons dit que ce ne sera pas seulement un programme de partis politiques, mais ce sera aussi un programme soumis à toutes les organisations et à tous les secteurs d’activités, y compris les secteurs professionnels. Chacun va donner son avis, ses suggestions. Ensuite, nous allons le valider. Et c’est avec ces propositions que nous allons faire campagne.’

‘Nous avons décidé de faire une liste unique aux législatives. Et Abdoulaye Wade sait bien qu’une liste unique de la Cpa aux législatives sera la liste victorieuse. Il n’a aucune chance de gagner aux élections législatives. Il sait qu’aux élections présidentielles, il n’a aucune chance non plus de gagner. Parce qu’on ne peut avoir un bilan tel que je viens de le décrire tout à l’heure et gagner des élections.’

Infrastructures de la corniche

‘A télé, il dit qu’il a bien travaillé alors qu’on ne vous montre que des maquettes. On dit qu’on va construire la plus belle corniche de l’Afrique de l’Ouest. On va mettre plus de cinquante milliards sur cette corniche, c’est-à-dire sur un espace de trois kilomètres, pour construire soi-disant des ponts et des routes. Alors que pendant ce temps, la route du fleuve, de Saint-Louis jusqu’à Bakel en passant par Matam et Ourossogui, est dans un état de délabrement total. Vous prenez de Kolda jusqu’à Ziguinchor, la route est dans un état de délabrement total. Vous connaissez la situation des routes à l’intérieur de Dakar même. Vous mettez pratiquement trois heures de Dakar à Bargny. Et en saison des pluies encore plus. Alors comment peut-on avoir une telle situation des routes dans son pays et dire qu’on va mettre des dizaines de milliards dans un petit espace de trois kilomètres sous prétexte qu’on va organiser la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Oci. A l’époque, j’avais dénoncé ce projet. L'intérêt du Sénégal, c'est de s'occuper de l'agriculture, de trouver du travail à ces jeunes qui, par milliers, prennent les pirogues. On ne s'occupe pas de ces vrais problèmes ; on s'occupe des problèmes qui intéressent un petit groupe d'individus, c'est cela qui est inacceptable.

‘Au niveau de la Cpa, nous avons estimé que le devoir prioritaire de notre pays, c’est de mettre fin au régime de Me Abdoulaye Wade. Parce que c'est un devoir. Nous n'avions pas voté pour lui simplement parce que c'est Abdoulaye Wade, mais parce que nous avions espoir qu'il ferait mieux. Mais il a fait pire. Et si on le laisse faire, le pays va sombrer comme sombrent les pirogues dans l'Atlantique. En réalité, rien ne marche au Sénégal, sauf la parole, l'industrie de la parole et des promesses sans ambages…On parle, on parle tous les jours. Quand vous ouvrez la télé, vous ne voyez que des promesses, y compris le plan Reva, soi disant pour les jeunes. L'agriculture ne marche pas. Quel projet pourrez-vous faire pour que ces jeunes puissent en profiter ? Il n’y a aucune perspective. Le gouvernement espagnol dit qu'il va donner des milliards, mais le problème, aujourd'hui, ce n'est pas un manque d'argent, c'est l'incapacité du gouvernement à concevoir des projets rationnels pour l'économie du Sénégal. Cet argent-là va aller ailleurs parce qu'au Sénégal, c'est le temps des milliards. Chaque jour, on entend parler de milliards, mais on ne les voit nulle part dans le pays.’

Inscriptions sur les listes électorales

‘Vous avez vu comment se sont passées les inscriptions sur les listes électorales. Ils nous avaient dit qu'en trois mois, ils allaient pouvoir inscrire tout le monde pour les nouvelles cartes d'identité et les cartes d'électeur. Et qu'en trois jours, on peut s'inscrire et recevoir ses cartes. On leur avait dit à l'époque que c'était impossible. Et ils nous avaient dit qu’ils vont dégager 22 milliards du budget national pour le faire. Les 22 milliards ont été dégagés du budget national, les inscriptions sont closes le 15 septembre. Plus d'un an après le démarrage des inscriptions, beaucoup d'entre vous et ceux qui sont au pays n'ont pas pu s'inscrire parce que les commissions n'ont pas pu se déplacer en provinces où se trouvent concentrés les Sénégalais, sous prétexte qu'elles n'ont pas les moyens. En plus de cela, même ceux qui ont pu s'inscrire n'ont pas pu avoir leurs cartes. C'est des centaines de milliers de personnes. Sur les 5 millions selon le ministère de l'Intérieur qui se sont inscrits, il n'y a pas jusqu'à présent 2 millions qui ont leurs cartes. Or, il ne nous reste que 5 mois pour aller aux élections.’

Report des élections

‘C'est pourquoi ces derniers temps, vous entendez beaucoup de rumeurs sur le report. Nous ne l'accepterons pas. Abdoulaye Wade ne veut pas aller aux élections parce qu'il sait qu'il sera battu. C'est pour cette raison qu'il a déjà reporté les législatives sous prétexte des inondations. On a reporté les législatives qui devaient avoir lieu en mai dernier. Et maintenant, on veut faire pareil pour l'élection présidentielle. On n'a jamais vu ça au Sénégal. Il veut gagner du temps. Pour nous, c'est inacceptable. Il faut qu'on aille aux élections et que les Sénégalais désignent dans la transparence et la liberté ceux qui vont les représenter. Aujourd'hui, la situation du pays est très grave. Il est de la responsabilité de chacun de faire en sorte qu'elle soit corrigée au plus vite. Et ces élections doivent être l'occasion de la corriger. C'est ce que nous devons faire pour arrêter ce qui est en train de se passer. (…).

‘En 2000, cela a été une nécessité sans doute de faire un changement. Mais ceux qui ont conduit ce changement et qui sont à la tête du pays, ont davantage ruiné le pays. Et il nous appartient de mettre fin à ça. C'est pourquoi nous vous appelons - et je pense parler au nom de tous les dirigeants de la Cpa - à vous mobiliser, à vous organiser pour qu'au mois de février, le régime de Wade cesse d'exister. De toute façon, je suis assuré que ce sera fait, parce que les Sénégalais ne vont pas confier leur pays à cet homme de 83 ans. Son parti n'a pas la qualité et les hommes compétents pour diriger ce pays. Il le montre tous les jours. C'est donc un devoir pour les citoyens sénégalais de mettre fin à ce régime.

Rapatriement des clandestins d’Espagne

‘Les jeunes qu'on est en train de rapatrier des Canaries, on n'ose pas les descendre à Dakar. On les descend nuitamment à l'aéroport de Saint-Louis parce qu'il craint que cette situation ne se retourne contre lui. (…).’

Programme de la Cpa

‘Au niveau de la Cpa, notre programme va s'articuler autour de ces points : économique, social, politique. Il faut aujourd'hui que les Sénégalais se décident à se débarrasser de ce régime. Nous à la Ld, nous savons que nous avons une responsabilité parce que nous avions appelé à voter Abdoulaye Wade. Mais nous avons eu l'occasion de dire que nous ne regrettons pas l'alternance en tant que telle, mais nous regrettons que l'alternance soit dirigée par des hommes comme Abdoulaye Wade, parce qu'ils sont incapables. Ils ne peuvent même concevoir des politiques nouvelles pour notre pays.

‘Dans notre programme alternatif, nous avons prévu une réforme des institutions qui débouchera sur une réforme de la Constitution avec l'accord du peuple par référendum. Pour que les pouvoirs du président de la République soient limités, pour que l'Assemblée nationale qui n'a pratiquement plus de pouvoir, retrouve ses prérogatives. Ces députés godios qui votent tout ce que le président de la République leur demande de voter, c'est une sorte d'indignité pour l'Assemblée. Nous voulons, donc, restaurer les députés dans leur prérogative constitutionnelle réelle et leur donner plus de pouvoirs, qu'ils puissent refuser des lois qui ne vont pas dans le sens de l'intérêt national comme la loi Ezzan, comme la possibilité qu'eux-mêmes prolongent leur mandat à la demande du président de la République. C'est honteux ! Il faut que le Premier ministre ait plus de pouvoirs, car aujourd'hui il est à la merci du président qui en fait ce qu'il en veut. Nous voulons donc un nouvel arrangement institutionnel qui nécessitera une réforme de la Constitution, et nous voulons que le pays accède à cette demande.

‘Nous sommes en train de finaliser notre programme. Parce qu'avant de dire qu'on va désigner notre candidat, il faut d'abord dire c'est quoi notre programme. La question du programme doit être réglée d'abord. Une fois que nous disons ce que nous allons faire sur les plans économique, social, institutionnel, une fois que nous avons défini le caractère des institutions, leurs limites, leurs prérogatives, leurs relations les unes avec les autres, la question des hommes va venir. Mais vous ne pouvez pas mettre la charrue avant les bœufs. Je pense qu'en cinq mois, nous avons le temps de le finir. Nous allons à notre rythme mais pas au vôtre.’

Candidature unique aux présidentielles

‘Au niveau de la Cpa, la question des candidatures va être discutée très bientôt. Il ne faut pas se presser. Il y a plusieurs formules possibles pour l'élection présidentielle. La réflexion est en cours. Mais ce qui est important de retenir, pour l'heure, c'est que la Cpa ne se focalise pas sur la question de savoir qui va être président de la République. Elle se focalise sur une question beaucoup plus importante : quelle équipe allons-nous constituer pour diriger le Sénégal ? Et dans cette équipe, il y aura un président qui ne sera pas omnipotent, comme c'est le cas aujourd'hui. Il y aura un Premier ministre qui aura plus de pouvoir, une Assemblée qui sera restaurée dans sa dignité. Ces trois structures du pouvoir vont travailler en équipe et les partis travailleront également en équipe pour faire avancer le Sénégal. C'est ça le plus important. Et, une candidature unique, si elle intervient c'est tant mieux, mais ce n'est pas la question fondamentale parce que, pour nous, le nouveau président n'aura plus le pouvoir comme celui d'aujourd'hui.

‘Ce n’est pas du tout une question qui fâche. Mais jusqu'ici, on pense que le président peut tout faire et doit tout faire. Or l'expérience que nous vivons, a montré qu'il est dangereux pour un pays de donner tous les pouvoirs à un seul homme. Tant que cet homme est responsable, il fait les choses normalement, c'est tant mieux pour le pays. Par exemple, je suis à l'aise pour en parler, j'ai été opposant à Senghor et à Abdou Diouf, cependant le pays fonctionnait normalement. Il y a eu des moments de crises graves, mais qui n'ont pas empêché le Sénégal de rester ce qu'il est, c'est-à-dire un pays de paix, un pays stable jusqu'à l'alternance de 2000. Mais aujourd'hui, ces mêmes pouvoirs donnés à un autre homme ont entraîné une situation qui met le pays en danger. Il faut donc bien réfléchir à la question des institutions. La question des candidatures ne peut pas nous fâcher. Au contraire. C'est simplement parce que ce n'est plus une question principale. C'est une question d'équipe, pas d'hommes. Nous n'allons plus confier notre destin à un seul homme.

‘Est-il plus judicieux de proposer plusieurs personnes pour que le peuple choisisse entre elles, qu'on ne lui impose pas nécessairement une seule personne parce que le peuple peut dire : ‘Je veux bien voter pour votre programme, envoyer votre majorité à l'assemblée ; mais pour la présidentielle ne me donnez pas un seul candidat, donnez-moi la possibilité de choisir…’. On ne peut pas dire que, puisqu’il y a un programme commun, il devrait y avoir une candidature commune. Si vous raisonnez comme cela, mais quelqu'un d'autre peut penser autrement. En 2000, il n'y a pas eu que notre candidat. Moi j'étais l'artisan du candidat unique, mais les gens ont dit non. Vous avez des gens qui sont aujourd'hui avec Abdoulaye Wade et qui disaient qu'il ne faut pas faire de candidat unique, et ce sont ces gens-là qui sont les plus grands soutiens de Wade aujourd'hui. Dès l'instant que la fonction du président n'est plus fondamentale, laissons au peuple la possibilité de dire : ‘Si vous avez un candidat, tant mieux, mais si vous en avez deux ou trois, je choisirai parmi ces gens-là’. Et celui d'entre nous qui arrive au deuxième tour, tout le monde s'engage à le soutenir pour que l'équipe soit complète. Il n'y a pas de formule absolue. La meilleure formule pour moi, c’est une multiplicité de candidatures au premier tour dans le cas où l'éventail est le plus large. Dans ces conditions, au second tour, tous les candidats de la Cpa vont soutenir celui qui arrivera en tête (...)’



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