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Politique

ABDOULAYE FAYE, administrateur du Parti démocratique sénégalais (Pds) : «Ce que fait Idrissa Seck ne nous regarde pas»

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ABDOULAYE FAYE, administrateur du Parti démocratique sénégalais (Pds) : «Ce que fait Idrissa Seck ne nous regarde pas»

Un an après sa nomination comme administrateur du Parti démocratique sénégalais (Pds), Abdoulaye Faye dresse le tableau de la formation libérale qu’il présente comme la première force politique du pays. Avec, comme toile de fond, un mépris déguisé envers les partis qui composent la Coalition populaire pour l’alternative (Cpa). M. Faye révèle que la page Idrissa Seck est tournée tout en prévenant les responsables du Pds qui se réclament de l’ancien Premier ministre. Ces derniers n’ont qu’à se tenir car, avertit-il, le Pds a les moyens de sa sécurisation contre toutes formes d’infiltration et de sabotage. Seulement, sur l’avenir du Pds après le retrait de son secrétaire général du terrain politique, Abdoulaye Faye invite les responsables de son parti à réfléchir déjà à l’après-Wade.

M. l’administrateur, comment se porte le Pds ? Le Pds se porte très bien, comme tous les Sénégalais le constatent. Les activités qu’il déroule par le biais de ses responsables et de ses instances de base, les manifestations, les réunions obligatoires des instances de base, les conférences de presse à l’initiative du Cis (Cellule Initiatives et stratégies : ndlr) sont autant de manifestations qui attestent de la vitalité du parti, tant au niveau du territoire national qu’à l’extérieur.

Malgré le tableau reluisant que vous dressez, il reste que le Pds est miné par des conflits et des querelles intestines… Vous avez raison, mais il faut en avoir la bonne lecture. Ces divergences et querelles intestines attestent de la vitalité du parti. C’est le signe de sa massification et l’élargissement de ses bases. C’est l’expression d’adhésions de compatriotes venant d’autres partis et qui, dans une démarche structurée ou individuelle, adhèrent à la vision et aux options de notre leader, Me Wade. Et ces compatriotes sont convaincus, depuis février, que le Sénégal est en train de se transformer. Tout cela, dans la perspective des élections. Cela ne fait aucun doute que le Pds, avec son leader, va gagner ces élections. C’est un espoir certain. C’est ce qui explique les querelles de positionnement que nous connaissons. Les anciens, en toute légitimité, souhaitent occuper des positions et ceux qui viennent d’arriver, jouissant pleinement de leur statut de militants, aspirent à être quelque chose. C’est cela qui est constaté par l’opinion. Mais, le Pds fonctionne comme cela. Nous avons des mécanismes qui permettent au parti de gérer, au mieux de ses intérêts, les problèmes qu’il connaît. Il ne s’agit nullement de conflits ouverts de nature à casser et à déstabiliser le parti ; c’est plutôt un signe de vitalité.

Ce conflit entre les anciens et les nouveaux avait commencé à connaître des solutions avec les renouvellements alors entamés par Macky Sall. Mais, voilà que le secrétaire général national décide de les arrêter… Je voudrais, à ce sujet, vous donner la bonne lecture de la note de Me Wade. Dans cette note, datée du 8 mai, il dit que les renouvellements sont placés sur l’autorité du secrétaire général national adjoint, Macky Sall et selon la démarche suivante : l’autorité de supervision se contente de faciliter le consensus sur le bureau de la Fédération et le constate, ensuite l’autorité installe le comité électoral mixte. S’il n’y a pas de consensus, le renouvellement est différé jusqu’à nouvel ordre, et l’on installe le comité électoral. Donc, dans ce texte, il n’existe nullement de décision suspendant les renouvellements.

Donc, l’on peut s’attendre à la poursuite des renouvellements ? Absolument !

A partir de ce moment, quel est l’intérêt de la vente des cartes ? C’est une décision du Comité directeur. C’est une initiative qui respecte le principe de fonctionnement et d’organisation du parti. Et, aujourd’hui, les militants qui adhèrent au Pds ont une carte de mem-bre ; c’est une exigence faite à tout le monde. C’est l’expression de la détermination militante à acheter le maximum de cartes. Pour les responsables, cela veut dire qu’on est plus représentatif et majoritaire dans sa localité.

Est-ce que cette compétition ne fausse pas le jeu ? Je ne pense pas car, il ne s’agit pas de renouvellement, mais de placement de cartes. Nous n’en sommes pas aux renouvellements par les cartes.

N’est-ce pas aussi une stratégie, pour le Pds, de compter ses militants et de tester sa population électorale ? C’est, peut-être, une voie, mais nous en avons d’autres à partir desquelles le Pds peut compter ses militants. Il y a les cartes, mais il y a aussi les fiches d’adhésion à partir desquelles les militants sont régulièrement identifiés, localisés en tant que citoyens avec tout ce que cela comporte comme modalités : numéro de carte d’identité, de carte d’électeur, etc.

L’on constate depuis quelque temps une prolifération des mouvements de soutien à Me Wade. Cette tendance n’est-elle pas contraire aux statuts du Pds et une entrave à la bonne marche de ses structures légales ? C’est une question très importante, mais il faut situer ces mouvements de soutien dans le contexte politique actuel. L’analyse que nous avons faite et qui nous a permis de dégager, dans le cadre d’une typologie, plusieurs mouvements sociologiques, socio-culturels qui ont exprimé leur volonté de soutenir le Président Wade. Certains de ces mouvements s’inscrivent dans une forme de collaboration avec le Pds, d’autres réclament leur autonomie. Il faut, ainsi, tenir compte de l’un comme de l’autre pour cerner le phénomène des mouvements de soutien. En effet, le Pds fonctionne sur la base de principes et de règles précis qui organisent son fonctionnement et que tout militant doit respecter. Ce même principe ne s’applique pas aux mouvements de soutien. En tant qu’administrateur du parti et président de la commission chargée d’accueillir et de coordonner les activités des mouvements de soutien, je suis bien placé pour éviter les risques que vous venez d’évoquer.

Le khalife général des mourides, Serigne Saliou Mbacké vient d’interdire l’organisation de manifestations politiques à Touba. En votre qualité d’administrateur du Pds, quelle lecture en avez-vous faite ? Véritablement, je n’ai pas de commentaires à y faire. Je suis administrateur du Pds et fervent talibé mouride. L’un dans l’autre, je suis dans l’obligation de respecter cette décision. Je l’approuve d’ailleurs.

Cette décision n’affecte-t-elle pas la marche de vos instances locales ? Le Pds a toujours existé à Touba et lors des dernières élections, nous l’avons gagné. Je ne pense pas que cette décision prise dans le cadre de circonstances, dans une localité et à partir de considérations religieuses précises, puisse affecter le fonctionnement du Pds à Touba. Les responsables locaux vont s’accompagner et continuer leurs activités en tenant compte de la décision du khalife.

Le Pds est actuellement confronté à la résolution de l’équation liée à Idrissa Seck. Ce dernier dit que le Pds est son parti et que ses hommes doivent y rester tout en soutenant sa candidature à l’élection présidentielle. Avez-vous les moyens de contrôler les hommes qui se réclament de lui en public, comme en cachette ? Ce que vous appelez équation ne l’est plus en ce qui me concerne. L’affaire Idrissa Seck est derrière nous. Du point de vue politique, son problème est pris en charge par le Pds et est réglé définitivement.

Comment ? Les instances de base locales à Thiès n’existant plus, l’homme en question est exclu du parti. Il peut développer, en dehors du Pds et là où il veut, toutes les initiatives politiques qu’il souhaite. Qu’il le fasse, cela ne nous regarde pas ; le contentieux qui l’oppose à la Justice également ne me regarde pas. Qu’il veuille s’appuyer sur des éléments du Pds pour dérouler son programme, c’est une autre affaire. Le Pds a suffisamment de ressources qui le rendent aptes à se défendre et à se sécuriser. Si je prends le cas de Thiès, le parti connaît des activités intenses émanant de la base. Cela montre que le parti ne souffre pas. Tout au contraire, on se met en ordre de bataille en perspective des élections à venir.

Le Pds se met en ordre de bataille, mais en ordre dispersé compte tenu des problèmes qu’il y a entre les responsables avec Abdoulaye Dramé et Mbaye Diouf… On peut comprendre que des responsables se positionnent par apport à d’autres, mais nous avons des mécanismes qui permettent de régler toutes ces questions entre les responsables qui ne s’entendent pas. Cela ne nous inquiète pas.

Malgré ces mécanismes, il y a des responsables détenteurs de mandats du Pds qui continuent à se réclamer du camp de Idrissa Seck, sans que des sanctions ne soient pas prises à leur rencontre ? Des mesures avaient été prises et elles s’appliquent à certains de ces responsables qui bénéficient de mandat grâce au parti. Des sanctions du type d’exclusion avaient été prises. Mais, malgré cela, certains de ces responsables continuent de s’activer sans démissionner du Pds. D’ailleurs, ils ne sont pas nombreux dans ce cas. Ce sont des militants qui s’excluent de fait à partir de comportements et de propos qu’ils tiennent. Ce qu’ils font ne gène en rien le schéma du parti. Le parti se développe dans tous les départements.

Vous manifestez un optimisme quant à l’élection présidentielle, mais l’on prête au Pds l’intention de repousser les élections… C’est vous qui me l’apprenez, mais nous sommes optimistes. Je puis vous dire que le Pds est en ordre de bataille et a déjà huilé sa machine électorale.

Mais, la question des investitures à l’élection législative ne risque-t-elle pas de vous causer des problèmes si l’on sait que tous les responsables veulent être sur les listes… Les problèmes relatifs aux investitures ne sont pas nouveaux au Pds. Nous les avons toujours connus à l’occasion des investitures, aux élections législatives, mais cela a été toujours réglé. Au terme du processus de gestion de ces conflits, le Pds, en rang serré et uni, a toujours gardé le bon cap.

Pensez-vous que cela puisse être le cas cette fois-ci avec d’autres nouveaux responsables qui se sont joints au Ps et ne veulent pas jouer les seconds rôles ? Chaque responsable et militant jouera le rôle que lui demandera de jouer le parti. Nous avons un mécanisme de réglage et de règlement des conflits, dans lequel le secrétaire général du parti, Me Wade, joue un rôle déterminant. Il faut être au Pds pour s’en rendre compte. C’est tout cela qui fait que le parti n’aura pas de problèmes majeurs dans ce sens.

A vous entendre parler, l’on sent que tout tourne autour de Me Wade et revient à lui. Pensez-vous que le parti survivra à Me Wade. En clair, que sera le Pds après lui ? (Une longue hésitation). Là (il hésite)... C’est une question. Je vais prendre mes responsabilités en disant que l’homme politique Wade dépasse les limites du Pds comme en attestent les adhésions et les mouvements de soutien qui poussent un peu partout pour soutenir son action. Vous venez de poser une question très importante qui doit inciter à la réflexion. Cela doit pousser les responsables à la réflexion liée à l’après-Wade. Il est temps d’y penser.

En votre qualité de président de la commission de discipline du Pds, vous est-il arrivé d’entendre un responsable, de produire un rapport et de proposer des sanctions au comité directeur ? Je travaillais tout à l’heure sur ce dossier et j’ai à en connaître et à proposer des sanctions à la direction nationale du parti. C’est une structure interne que les gens ne connaissent pas ou essaient seulement de connaître à partir de sanctions négatives. (Ndlr : Il montre une chemise cartonnée contenant des feuilles blanches). J’ai plusieurs propositions de la commission de discipline et qui concernent beaucoup de responsables : des jeunes, adultes, femmes, etc. Certains ont été, à l’époque, étiquetés pro-Idy. Pour d’autres, ce sont des rappels à l’ordre quand leurs comportements ternissent l’image du parti. Par contre, si le comportement est militant, nous proposons des sanctions positives.

Peut-on savoir les localités qui posent plus de problèmes dans la gestion des conflits entre responsables ? Il y a des localités qui présentent des cas de situation conflictuelle remarquable. Elles sont toutes identifiées. Il y a Rufisque, Tambacounda, à la Fédération rurale de Kaolack, entre autres. Parfois, nous avons des conflits ouverts et même heurtés, mais les tâches sont identifiées et sont en train d’être gérées.

Comment vous appréhendez la candidature unique annoncée par la Coalition populaire pour l’alternative. Ne risque-t-elle pas d’être fatale au Pds ? Que reste-t-il véritablement des différentes composantes de la Cpa ? (Eclats de rires). Du point de vue du poids politique, il faut que les membres de la Cpa règlent le problème du choix de cette candidature. Ils sont en proie à des considérations partisanes internes et à des divergences politiques, telles que la candidature unique sera difficile. Mais, qu’ils choisissent le candidat qu’ils veulent, le peuple sénégalais se rendra compte que la plus grande formation politique, c’est le Pds. La somme des forces des partis de la Cpa sera insignifiante par rapport à la dynamique que constitue le Pds. Pour résumer, c’est un pôle qui, politiquement, est insignifiant et ne peut être une source de perturbation.

Où en est le projet de fusion entre le Pds et l’Urd ? L’Urd (Union pour le renouveau démocratique) appuie le président de la République. A partir de ses positions, elle porte les choix et options du président de la République et invite le parti à toutes ses manifestations. Nous sommes en train de cheminer ensemble dans le respect des principes des uns et des autres ; ne considérant que l’intérêt, non seulement de notre parti, mais du pays. C’est que l’Urd est en train de faire de même que le Pds. Tout cela est à saluer et à renforcer en attendant que l’évolution politique fasse le reste. En tout cas, l’Urd et le Pds font bon ménage et portent, de façon solidaire, les choix, les aspirations et les décisions de Me Wade.

Macky Sall a été nommé directeur de campagne du Pds ; en même temps, il reste le Premier ministre. Est-ce que ce cumul ne peut pas créer des manquements ? Je ne le pense pas. D’abord, il y a que la pertinence d’un choix relève du secrétaire général national, mais je peux attester que Macky Sall est un homme engagé du côté du président de la République, qui est en train de jouer le rôle de secrétaire général national adjoint. Un rôle que lui a confié Me Wade et il s’en acquitte avec toute la rigueur et toute la sérénité requises. Sur ce rapport, Macky porte les options politiques de Me Wade. Au plan gouvernemental, il faut constater et reconnaître que, depuis qu’il est à la tête de la Primature, il s’attèle à matérialiser les visions à travers les réalisations que nous connaissons. Je me rappelle qu’en le nommant directeur de campagne, le président lui avait dit : «Je pense que tu ne vas pas t’essouffler entre temps.» Physiquement, moralement et politiquement, il est armé et suffisamment outillé pour porter ce choix.

Les militants ont tendance à dire que le Pds est son propre ennemi. Cela se matérialise par des crocs-en-jambe et autres coups bas donnés par des responsables de haut niveau, des attaques par voie de presse entre autres. Quelles actions vous avez entreprises pour faire régner l’ordre ? Il faut aussi avoir la même lecture de la question. Si les adversaires s’arrêtent sur de tels actes pour signer l’arrêt ou la mort du Pds, ils se trompent. Le Pds a toujours survécu à ces genres de problèmes. Ces déclarations sont le signe, encore fois, de la vitalité du parti. Maintenant, obligation sera faite aux responsables et aux militants de respecter les directives données par la direction nationale du parti et d’user des mécanismes mis en place pour gérer ses conflits. Toutes les mesures seront prises pour amener les uns et les autres à être respectueux des règles qui régissent le fonctionnement de notre parti.

Nombre de militants et responsables s’étonnent de la cooptation de trois nouveaux membres au Comité directeur alors que leur complicité avec Idrissa Seck avait été établie… De qui s’agit-il ?

Daour Niang Ndiaye, Bocar Seddikh Kane et Ndiawar Touré En matière de nomination de membres à des postes politiques, surtout au sein des instances, c’est du ressort du secrétaire général national du Pds, Me Wade. C’est lui qui en a les pouvoirs. Il l’a fait à partir d’éléments d’appréciation qu’il a, et je ne voudrais pas faire de commentaires à ce sujet. Par contre, le Pds a les moyens de sa sécurisation interne, et un militant, quelles que soient sa force et sa représentativité, ne peut déstabiliser le Pds.



1 Commentaires

  1. Auteur

    Allons Y Molo

    En Octobre, 2010 (18:37 PM)
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