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Politique

Abdoulaye Faye, administrateur général du Pds et coordonnateur du directoire de campagne de la Coalition Sopi 2007 : «Ceux qui s’amusent à parler de succession prennent des risques qui leur seront fatals»

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Abdoulaye Faye, administrateur général du Pds et coordonnateur du directoire de campagne de la Coalition Sopi 2007 : «Ceux qui s’amusent à parler de succession prennent des risques qui leur seront fatals»

On les appelle les hommes du président. Ils sont sobres, efficaces, travaillent dans l’ombre, connaissent les faits et gestes du maître et obéissent au doigt et à l’œil. Ils sont de grands serviteurs la République, accomplissent les missions secrètes et (ou) officielles. Le dernier « cordon de sécurité » qui entoure les présidents constitue sa garde rapprochée civilement parlant. Les présidents apprécient leur loyauté et leur fidélité. A ce titre, on pourrait citer les James Baker auprès de la famille Bush des Usa. Jean Louis Debré, Dominique de Villepin, Alain Juppé auprès de Jacques Chirac. Robert Badinter, Jack Lang, Georges Kiejman, Roland Dumas, Michel Charasse pour feu François Mitterrand. Ce dernier appréciait leur compagnie et n’hésitait pas lors des fêtes de Pentecôte à arpenter la Roche de Solutré avec ce cercle de fidèles parmi les fidèles. Tarek Aziz pour feu Saddam Hussein en Irak.

On en dira autant pour Abdoulaye Faye. Militant de la première heure, Abdoulaye Faye a fourbi ses armes très tôt aux côtés de Me Wade. A 60 ans, il fait figure d’Eléphant dans le Pds, un parti qu’il connaît de fond en comble : « dans le parti, nous savons qui est qui et qui fait quoi ». Les bourrasques de tout acabit qui sont survenues l’ont laissé de marbre. Gardien du temple, il revendique avec Omar Sarr de Dagana, les premières victoires acquises devant le Ps alors au summum de sa toute puissance. Les responsabilités ne lui font pas peur, il cumule les fonctions, regarde d’un air amusé les gesticulations autour de la guerre de positionnement que se livrent les prétendants déclarés ou embusqués à la succession de Me Abdoulaye Wade pour asséner une terrible sentence : « ceux qui s’amusent à parler de succession prennent des risques qui leur seront fatals ». Après tout, c’est le président de la commission de discipline du parti ! Explications !

Abdoulaye Faye et ses débuts en politique !
« Je suis un militant qui a adhéré au Pds dès les premières heures. Ce long combat a abouti à l’alternance. Ma détermination a été mon arme principale pour atteindre cet objectif fixé non sans avoir consenti des sacrifices puisque c’était un sacerdoce pour moi. Au cours de cette période, j’ai eu à franchir les échelons du bureau national de l’Ujtl aux côtés des Serigne Diop, Joseph Ndong. Puis, ce fût le bureau politique, le secrétariat de la coordination régionale de Dakar, le secrétariat administratif, l’encadrement interne, la mobilisation, la direction du parti, l’administration générale du parti actuellement, le comité directeur et pour les besoins de la campagne la coordination du directoire de campagne. Au plan international, j’ai eu l’honneur de représenter Me Abdoulaye Wade à plusieurs rencontres internationales : le séminaire sur « le rôle des pays développés dans le processus démocratique en Afrique » à Ouagadougou, le forum sur « les leaders politiques africains » au Botswana et plusieurs rencontres de l’Internationale Libérale.
Au niveau des distinctions, j’ai occupé des fonctions de vice présidence et de présidence du Comité Interparlementaire de l’Uemoa, de l’Association mondiale des régions, de la Société de l’Information IT4 all régions. J’ai également présidé aux destinées de l’Association des présidents de Conseil régional tout comme la vice présidence du Conseil d’administration du Forum International des Régions francophones.
Présentement, je suis député avec rang de vice président, je siège à l’Assemblée nationale depuis 20 ans de façon discontinue. En 1996, j’ai conquis la première mairie du Pds en compagnie de Omar Sarr de Dagana, c’est la commune d’arrondissement de Dieuppeul Derklé.
Relativement aux études, je suis titulaire d’un DESS de Diplomatie option stratégies et défenses. »

Rencontre avec Me Abdoulaye Wade !
« C’est un homme que j’ai appris à connaître et que je pense connaître. C’est quelqu’un qui sait ce qu’il veut, comment y arriver. Il sait aussi qui doit faire quoi et quand ? Voila la justification des résultats obtenus après 26 années de lutte et 7 années de gouvernement d’alternance en termes de réponses aux besoins des populations. Ces réponses sont visibles dans les domaines de la santé, des infrastructures, de l’éducation, de l’agriculture. L’image de notre pays sur le plan international s’en trouve confortée de facto.
Pour ma part, j’ai connu Me Wade dans les années 50 lorsqu’il venait passer ses vacances au Sénégal en qualité d’étudiant. Il conduisait une Mustang rouge décapotable et nous rendait visite par moments. Nous passions des nuits blanches en compagnie de ses neveux chez lui à Colobane ou chez moi. J’ai vécu dans sa famille ce qui a fini par faire dire à son frère Moustapha que je n’étais pas un militant mais plutôt un membre à part entière de la famille. Porté par le même élan, je l’ai suivi sans considération idéologique ou doctrinale. Pour rappel, lors de la conférence de presse d’annonce de la création du Pds, il a informé l’opinion publique nationale et internationale en ces termes : le Pds ne sera ni dissout ni sabordé, il doit être considéré comme le nez au milieu du visage. Cela a été un déclic, l’observation était de taille surtout face à un parti unique de fait à savoir l’Ups/Ps qui avait tous les moyens pour briser et neutraliser ses adversaires politiques : dissolution, exil, emprisonnement... J’ai compris dès lors, que Me Wade savait où il allait, le reste m’a convaincu que c’était le bon choix. J’ai aussitôt intégré le milieu des jeunes du parti à l’époque, nous étions à la Rue de Thiong, ensuite à la Rue de Denain et puis c’était à Colobane. Autrement dit, j’ai passé plus de temps avec lui qu’avec ma propre famille. »

Etape nécessaire et plus que salutaire : une cure d’opposition avant de goûter au pouvoir !
« Si nous tenons compte de notre gestion des affaires après un combat de 26 ans, les résultats obtenus en si peu de temps, ce Me Wade représente auprès de ses pairs, il me parait pertinent de dire qu’il est souhaitable de passer par l’opposition, histoire de se forger, de s’aguerrir pour être confronté aux difficultés de gestion d’un parti politique. Nous, nous avons accepté de payer le prix qu’il fallait et cela a été une expérience politique, sur le plan pratique, cela nous a permis de connaître l’administration en nous préparant à l’exercice du pouvoir »

Jeunes tentés par les raccourcis qui veulent tout et tout de suite !
« Je leur dirais 2 choses, 2 leçons qui portent le sens du combat cher à Me Wade. Autant s’y abreuver à satiété :
-l’amour de sa patrie : la tendance pour certains c’est de vouloir aller trop vite. Or c’est tout le temps synonyme d’arriver mal puisque ceux là ne résistent pas et commettent beaucoup d’erreurs.
-n’abandonne jamais. Je suis sous-tendu par la conviction que j’aie de Me Wade car lorsque ma mère me disait : « une idée ne vaut rien si elle ne vaut pas assez parce que son porteur ne lui sacrifie pas sa vie ». En d’autres termes, il faut prendre le temps d’apprendre, de se forger, de s’outiller et de se confronter à la réalité. La politique est trop complexe pour prétendre gérer de grandes responsabilités. »

Stratégie à l’époque du Ps: isoler Me Wade de la base du parti et décapiter la tête !
« C’était impensable, ceux qui l’ont tenté ont su qu’ils ne pouvaient pas y arriver. Plusieurs tentatives aux fins de déstabilisation ont eu lieu. Néanmoins, l’histoire retiendra que nous avons connu la crise la plus grave avec la cascade de députés Pds démissionnaires. Il y eu ensuite, les départs de Serigne Diop, Ousmane Ngom, Fara Ndiaye, Jean Paul Dias, Cheikh Khoureychi Bâ, Idrissa Seck, Modou Diagne Fada. Pour Serigne Diop et Ousmane Ngom, je dirais qu’ils ont juste boudé la maison du père. Pour le reste, c’est beaucoup plus profond Idrissa Seck a décidé de renouveler les instances de base en l’absence de Me Wade c’était en 1998. Je fais partie en l’espèce de ceux qui se sont opposés à lui et le parti a fini par me donner raison. Idrissa Seck a voulu arracher de force le pouvoir (keuf en ouolof), c’est une sorte d’expropriation forcée. En réalité, il ne savait pas que Me Wade et le Pds faisaient qu’un seul puisque le secrétaire général national est le facteur de stabilité. Il s’est entouré de toutes les garanties institutionnelles en se reférant même à la constitution du Sénégal pour créer son parti.
Wade est un chef d’orchestre ; chemin faisant, il laisse à chacun le soin de jouer sa partition puisque sachant déceler les fausses notes. Les fausses notes, il sait les corriger mais pas au moment voulu par les autres tout au plus il déroule sa stratégie. En donnant à Idrissa Seck une grande partie des pouvoirs, il a fait preuve de responsabilités en misant sur la jeunesse ; seulement son message a été mal interprété. J’ai mené le combat frontal en compagnie de Doudou Wade, Abdou Fall. Aujourd’hui, tout le monde s’est rendu compte de la bonne lecture de la situation de l’époque. Ceux qui se réclament de lui se camouflent alors que nous connaissons leurs manœuvres. Qu’ils sachent que le parti a les moyens de les localiser et de les neutraliser. Leurs comportements du moment, leurs déclarations font qu’ils s’identifient à Me Wade, qu’ils sont acquis à sa cause mais rien de tout cela car nous savons au Pds qui fait quoi ! C’est dire que la bête bien que blessée n’est pas morte mais sa capacité de nuisance a été terriblement atténuée. Actuellement, Idrissa Seck puisque c’est de lui qu’il s’agit continue son bout de chemin politique, les adhésions vers le Pds se poursuivent ; preuve de la vitalité et de l’attrait de notre parti. Paradoxalement, c’est la déconfiture au sein de son parti. »

Awa Guèye Kébé et Pape Diouf, de retour au bercail !
« Je ne peux le dire de façon formelle, il y a plusieurs manières de s’assumer. Eux, ils ont leurs façons d’agir. Amadou Sall Thioyry a eu le courage de le dire. De grands honorables sont attirés par sa politique d’ouverture car c’est cela la vision de Me Wade. Son ambition est de voir se matérialiser ses options opérationnalisées. Ce discours s’adresse à tous les Sénégalais qui se sentent outillés et qui veulent travailler à ses côtés qu’ils soient dans la politique ou pas qu’ils soient ici ou à l’extérieur. Me Wade a horreur de la gestion solitaire du pouvoir. Il fera appel aux compétences, je connais l’homme.»

Massification, sécurisation tous azimuts
L’implication des compatriotes face à la chose politique a été constatée lors des dernières élections du 25 février dernier. Ceci constitue un motif de fierté et de satisfaction pour notre démocratie. Cela ne s’est jamais vu, le slogan Weddi Guiis Bokku Ci s’en trouve justifié, les populations ont adhéré et l’ont réélu à la tête de ce pays. Nous allons de ce fait élargir les bases de ce parti bien qu’il soit difficile de gérer les besoins exprimés et ceux qui sont en voie d’être satisfaits. A peine un besoin est-il satisfait qu’un autre se présente. Le parti s’agrandit, il y a des défections dans les autres formations politiques qui ont pris la décision de boycotter les élections législatives. Sachez que le boycott est anticonstitutionnel et qu’en conséquence, le Pds aura une marge de manœuvre assez large ce qui va accroître nos responsabilités pour mettre en place les réformes et gérer ce pays dans le respect des lois et des règlements.
Nous avons ajouté à la massification, la sécurisation qui est un ensemble de mesures prises destinées à atteindre des objectifs. Lorsque nous sommes arrivés au pouvoir, le Pds a constitué un attrait qui est plus lié à la personnalité qu’à autre chose, les nouveaux arrivants viennent bousculer des militants qui sont là, ceux là sont frustrés et ripostent de façon désordonnée ce qui amène des cassures. D’autres rêvent d’être dirigeants pour prendre en charge leur ambition propre. A ceux là, je dis : le parti a résisté avant, seulement si certains viennent pour développer d’autres idées, ils nous trouveront en face d’eux. Ceux qui travaillent pour Idrissa Seck et Modou Diagne Fada ne répondent pas du Pds puisque ces deux ne sont pas du parti. Ce dernier a été exclu puisqu’il est victime de l’art 5.
Art 5 du règlement intérieur du Pds, de l’Incompatibilité : « l’adhésion en droit ou en fait à une formation politique nationale concurrente entraîne ipso facto la perte de la qualité de membre.

Guerre de succession !
« J’ai beaucoup de scrupules pour évoquer la question, je me l’interdis même puisque cela ne correspond pas à l’esprit Pds qui est structuré autour du secrétaire général national et d’un certain nombre de principes. Lesquels principes lui donnent une certaine originalité excluant toute idée de travailler à sa succession. Dans un autre contexte, cela ne correspond pas au dogme religieux. Le Président de la République en est à son second mandat, il peut bel et bien briguer un autre mandat. Ceux qui s’amusent à parler de succession prennent des risques qui leur seront fatals. Pour ma part, ma vie politique n’a de sens que dans le Pds et avec Me Abdoulaye Wade.»

Abdoulaye Faye et les loisirs !
«J’aime le football. J’ai évolué à l’US Gorée. Je jouais arrière central ou attaquant. Nous avions l’équipe de juniors la plus talentueuse. Lorsque nous sommes montés chez les seniors, nous y avions trouvé Youssoupha Ndiaye qui en était le capitaine. C’était la fameuse période du tampon. En réalité, à chaque rencontre Gorée pulvérisait ses adversaires, le score était connu d’avance 4-0 à tous les coups. J’ai arrêté ma carrière lors des grèves de 1968. Dans les moments de détente, j’adore regarder les images à la télé. Ce sport a beaucoup évolué, les Sénégalais ont toujours la maîtrise technique et la même manière de jouer. »



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