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Politique

ABDOULAYE NDAO, ANCIEN DIRECTEUR DE CABINET ADJOINT DU PRÉSIDENT WADE : « La suppression du second tour permettra d'assainir l'espace politique»

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ABDOULAYE NDAO, ANCIEN DIRECTEUR DE CABINET ADJOINT DU PRÉSIDENT WADE : « La suppression du second tour permettra d'assainir l'espace politique»

L'ancien directeur de cabinet du président de la République, M. Abdoulaye Ndao croit fondamentalement à l'idée de la suppression du second tour de la présidentielle, qu'il juge opportune. Dans une interview qu'il nous a accordée, le porte-parole de « l'École du Wadisme » estime que, pour plusieurs raisons, le scrutin présidentiel doit être ramené à un seul tour. Par ailleurs, le responsable libéral du département de Koumpentoum est revenu sur l'émergence des mouvements citoyens notée depuis un certain temps et sur l'affaire des militants libéraux de Tambacounda qui ont déposé armes et bagages dans l'Apr de Macky Sall ; parce qu'ils seraient frustrés.

Le Matin : Le Sénégal a célébré ses 50 ans d'indépendance qui ont coïncidé avec le dixième anniversaire de l'accession de Me Abdoulaye Wade au Pouvoir. Quelle lecture avez-vous de ces deux événements majeurs ?
 
M. Abdoulaye Ndao : Le cinquantenaire de l'accession de notre pays à la souveraineté internationale, coïncidant avec l'arrivée de Wade à la tête de notre nation, c'est le devoir de tout Sénégalais, de tout militant de le célébrer parce que ça constitue un tournant historique dans l'évolution de notre pays.  

Et cela a constitué un moment, pour nous, de se poser des questions, de revoir le parcours qui a été déjà fait, de dégager des perspectives. En réalité, aujourd'hui, il est incontestable que le Sénégal est sur la rampe de l'émergence, si nous tenons comptons des réalisations que la vision de son Excellence Me Abdoulaye Wade nous a permises.  

Au-delà de ces réalisations physiques il y a des réalisations qui sont immatérielles. J'aime bien le rappeler. Par exemple, les 40% du budget national que le président de la République a voulu allouer à l'éducation. Nous avons les immenses efforts que le président est train de faire pour justement imprimer à notre conscience une nouvelle démarche, une rupture dans l'approche des problèmes. 

 Avec l'arrivée de Me Wade à la tête de ce pays, nous avons assisté à l'émergence d'une conscience de génération. Celle-ci est la conscience des femmes et des hommes qui aspirent à un mieux-être. C'est la conscience des femmes, des hommes et des jeunes qui sont attachés à sa vision. C'est cette vision qui nous a permis aujourd'hui de ne plus avoir peur de l'avenir, de croire qu'il est possible de rendre meilleur notre destin.  

Parce qu'avant l'alternance, en tout cas, cette jeunesse qui était là n'avait plus de perspectives. J'aime souvent le rappeler les 50 ans du Sénégal, ce sont les 40 ans du Parti socialiste et les 10 ans du régime de l'alternance. Pour le bilan, regardons secteur par secteur. Posons-nous des questions. « L'Ecole du Wadisme » avait saisi cette occasion pour formuler 50 questions adressées à la nation. 

 Ces 50 questions, symboliquement, renvoyaient aux 50 ans du Sénégal. Parmi ces 50 questions, nous avons les 10 années de Me Wade qui ont permis, aujourd'hui, au Sénégal d'avoir une image respectée et respectable tant au plan national qu'international.

Le débat sur la suppression du second tour de la présidentielle est remis au goût du jour depuis un certain temps. À votre avis, cela est-il vraiment opportun ?

 
Je tiens à préciser  que cette question a été, dès le mois de septembre, posée et théorisée par « l'Ecole du Wadisme ». Et à cette occasion, il faut rendre hommage au ministre Aliou Sow qui avait eu le courage de nous appeler à réfléchir sur l'opportunité et la pertinence de supprimer le second tour de la présidentielle.  

Donc, « l'Ecole du Wadisme » croit fondamentalement qu'il est opportun de supprimer le second tour. Pourquoi ? pour plusieurs raisons. D'abord sur le plan économique, pensez-vous que le Sénégal, un pays en voie de développement, peut continuer dans ce contexte de crises internationales à dépenser des milliards pour organiser un second tour. Nous disons non.  

Que dans ce contexte de crises cycliques nous pensons qu'il est important d'imaginer, de mettre en place de nouvelles formules. Parce que les anciens principes et les  mécanismes qui nous permettaient de prendre en charge les questions, les problèmes, il y a 50 ans, ne sont plus d'actualité.  

Donc, il faut imaginer de nouvelles formules, les allier avec de l'audace pour prendre en charge l'ensemble de ces problèmes. Au plan politique, la suppression du second tour nous permettra d'avoir un espace politique assaini. D'habitude le second tour constitue un moment de combinaisons, de marchandages de partis politiques.  

Et avec la suppression du second nous aurons un espace politique modernisé. Nous n'aurons plus un foisonnement de partis.  Mais nous aurons deux ou au maximum trois blocs de partis. Et nous pouvons même aller jusqu'au financement intégral de ces partis. Maintenant il restera une autre question à savoir qu'est-ce que le citoyen gagne dans la suppression du second tour ? Le citoyen sera au cœur du système électoral.  

Parce que quand il pense que, dès le premier tour, il pourra élire son leader, il va aller voter. Il y aura un engouement. Et cela peut même augmenter le taux des électeurs. À partir de ce moment, le citoyen va devenir l'élément central du processus électoral.  

Maintenant il y a d'autres raisons. Regardons la présence du second tour dans le système électoral. En 40 ans d'indépendance, le second tour n'est intervenu qu'une seule fois. Le caractère peu récurrent du second tour  dans le système électoral fait en sorte c'est un mode  qui est inefficace et inopportun.  

En plus, la suppression du second tour nous permettra de faire des économies d'échelle ; parce que les organisateurs des élections (Ndlr : le ministère de l'Intérieur ou la Cena) pourront désormais ne plus travailler dans des perspectives de dépense du second tour. Ils pourront faire des économies. Pourquoi l'opposition qui dit qu'elle a la majorité aujourd'hui a peur pour qu'on aille vers le premier tour unique.  

J'ai entendu Ousmane Tanor Dieng dire que la suppression du second tour va poser un problème de légitimité pour celui qui sera élu. Mais il a tout faux. La question de la légitimité est consubstantiellement liée à la représentativité de celui qui va être élu. Il s'agit simplement de tomber d'accord et de voir que la suppression du second tour permettra de savoir, pour ces leaders de partis politiques, qui est qui et qui représente quoi.

 
Que pensez-vous de l'émergence de mouvements citoyens notés depuis quelque temps dans notre pays ?

 
Nous constatons effectivement depuis quelques temps le foisonnement des mouvements citoyens lancés par des personnalités qui ne sont pas politiques en termes d'action sur le terrain.  

Ces mouvements citoyens, pour nous, ont été créés non pas dans une volonté, en tout cas, de prendre en charge les préoccupations collectives de citoyens, mais ils constituent l'expression d'un sentiment de frustration.  

Que ça soit Youssou Ndour ou Bara Talla. S'ils ne s'étaient pas sentis quelque part frustrés, s'ils étaient toujours dans cette même dynamique qui les avait habités depuis le début, en fréquentant les salons du pouvoir, est-ce qu'ils allaient créer aujourd'hui ces mouvements-là ? 

 C'est la question que nous leur posons. Mais la frustration n'est qu'un sentiment personnel, ce n'est pas un sentiment collectif qui est mu par une volonté de prendre en charge les préoccupations collectives des populations. Donc, ce n'est pas objectif.

 
En quoi consistent le symbole et la pensée de « l'Ecole du Wadisme ? »

 
L'école du Wadisme était théorisée depuis 2003 par le ministre Aliou Sow.À cette époque, il avait attiré notre attention sur la pertinence à travailler à faire émerger un nouveau type de militant fondamentalement wadiste qui ne pose aucune condition à l'expression et à la perpétuation du Wadisme.  

Parce que Me Wade, en permettant à la jeunesse de se réconcilier avec elle-même, a rendu crédible notre histoire, notre avenir.C'est la raison pour laquelle « l'Ecole du Wadisme » est un laboratoire d'idées. Elle est une structure de réflexion autour des grandes questions qui interpellent notre devenir.  

Elle a pour objet de perpétuer, de diffuser largement la vision économique, sociale, politique et intellectuelle de l'homme Wade qui est un enseignement. C'est pourquoi, nous pensons que nous devons nous battre pour être digne de l'héritage qu'il va nous laisser.

 
En tant que responsable politique de la localité, pouvez-vous nous dire ce qui est à l'origine du départ du Pds des militants libéraux de Tambacounda, conduits par Mme Ndèye Marième Diarra, au profit de l'Apr de MAcky Sall ?

Les militants que notre sœur Ndèye Marième Diarra dit avoir fait rallier l'Apr sont de l'opposition. Elle leur a demandé de venir à Dakar, une fois. M. Farba Senghor leur a remis trois millions au nom du président de la République. Ils sont repartis, ils reviennent encore. On leur donne encore un million. Ils reviennent encore une troisième fois. Donc, ça montre que c'est une volonté de chercher de l'argent. Ce sont des préoccupations purement mercantilistes.  

À Tambacounda, il est incontestable qu'aujourd'hui M. Khouraïchi Thiam constitue un leader charismatique autour duquel se trouvent tous les militants et sympathisants du président Wade et du Pds. Tout le monde est d'accord qu'il assume cette responsabilité de leader, il a une envergure régionale. Sa présence sur le terrain, sa disponibilité et sa capacité d'écoute sont à saluer. 

 Il est en train de faire des efforts immenses sur le terrain, il y a eu la pose de la première pierre d'un complexe frigorifique d'une valeur de 400 millions et quelques. Conformément à la vision du président de la République, il a donné des contrats de travail à des jeunes et des femmes qui ont commencé à percevoir au mois de mars. 

 Il descend dans les villages les plus reculés pour leur apporter le message du président de la République. Nous considérons que notre sœur Ndèye Marième Diarra n'a pas compris ce message-la. Donc, il faut savoir raison garder et nous lui demandons de revenir au bercail.  

L'espoir n'est pas là où elle est partie. Si elle pense que c'est Macky Sall qui peut abréger les souffrances des populations, c'est parce qu'elle n'a rien compris. Macky a une part dans le bilan de Abdoulaye Wade. Le président de la République l'a sorti de l'anonymat, et il fait partie des jeunes qu'il a aidés, à qui il a donné des positions d'influence.

Vous êtes commission à Linguère pour les opérations de  ventes du Pdsl. Quelle lecture faites-vous des tiraillements et des querelles internes notés un peu partout ?

Nous avons un parti fort parce que l'évocation simple du nom de son leader suscite, dans l'esprit et dans le cœur des militants, un engouement extraordinaire. Maintenant, il faut que les responsables et les militants tirent cette occasion pour apporter une rupture qualitative dans la démarche et la méthode d'exercer la concurrence politique. 

 Au-delà du fait qu'il faut accepter le principe démocratique, il faut avoir l'intérêt supérieur du parti au-dessus de tout. Les opérations de placement des cartes et des renouvellements nous permettrons de savoir qui est qui, qui représente quoi, dans quelle localité. Le parachutage, le copinage ne sera plus possible.  

Parce que nous avons un rôle historique à jouer, c'est de conserver le pouvoir. Et pour y arriver, il faut l'écoute et le questionnement sur soi. Il faut aller vers les populations, leur parler et les écouter. C'est ce que le président Wade nous demande tous les jours.



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