Accusations contre l’Anoci : le pouvoir travaille à renforcer le « maillon faible », Baldé

XIBAR.NET (Dakar, 30 Aout 2009) Il était parti pour être l’agneau du sacrifice pour tirer d’affaire le président de l’Anoci, Karim Wade, accusé de malversations financières. Mais, Dame Chance semble être du côté du Directeur exécutif de ladite agence, Abdoulaye Baldé. La raison, également, commande au pouvoir de renforcer ce maillon faible pour sauver le fils du président de la République.

 

Pour tasser toute la clameur et la passion jaillies après les malversations prêtées à l’agence qui avait organisé le sommet de l’Organisation islamique tenu à Dakar en mars 2008, les stratèges du régime ne voyaient que la vieille méthode : sacrifier le « colonel » pour permettre au « général » de s’éloigner loin des balles ennemies. Ils se donnaient bonne conscience ; d’autant que Abdoulaye Baldé, directeur exécutif de l’Anoci, avait commis beaucoup de bourdes et bévues. Un jeune Sénégalais expatrié en Belgique avait atterri à Dakar, pour l’accuser d’avoir planqué des sommes faramineuses dans des banques européennes. Le frêle et singulier Malick Ndiaye « le corbeau » sera par la suite logé à la maison d’arrêt et de correction de Rebeuss. Mais, on finira par l’y extirper. Depuis, il aurait reçu passeport et des liquidités pour retourner en Europe. On ne parle pas de quelqu’un qu’on ne voit plus.

Qu’est devenu Malick Ndiaye, qui l’a fait voyager ? Personne ne sait encore. Il est sûr que des autorités ont participé à le « faire exfiltrer du pays ». Abdoulaye Baldé est-il le cerveau de cette opération ? Toujours est-il qu’il avait commis une bourde en déclarant qu’il était devenu très riche, grâce aux « dons » que lui font ses « amis » Arabes ; comme s’il pouvait les rencontrer et sympathiser avec eux s’il n’occupait pas la place de numéro 2 de l’Anoci. Mais, en dépit de ses déclarations, on risque de pardonner et de chercher à sauver ce policier reconverti en politicien. Car, s’il tombait, il ferait plus qu’éclabousser le président de l’Anoci, par ailleurs fils du président de la République, Karim Wade, devenu ministre d’Etat. Lui et Karim sont comme les deux cornes d’une vache. Ce qui affecte l’une sera ressentie par l’autre ; tout comme la tête sur laquelle elles se dressent, qui est le pouvoir. Ainsi, la réflexion des « experts » commis par Karim Wade et ceux du pouvoir, suite à la publication de « Contes et mécomptes de l’Anoci », gravite désormais autour de la question de savoir comment entourer d’acier le maillon le plus faible de la chaîne de l’Anoci : Abdoulaye Baldé. Tombé comme un cheveu dans la soupe, il n’a pas l’expertise politique encore moins le charisme et la prudence de bien des leaders, qui lui en veulent.

Tout au début, il faisait le profil de l’emploi, pour permettre à Karim de faire ce qu’il veut. Mais aujourd’hui que la tempête s’est levée, il n’a pas l’étoffe d’un bouclier à toutes épreuves. Le temps de trouver la réponse, injonction lui aurait été faite d’avoir bouche cousue à propos des accusations contre lui et son « jumeau », pour s’occuper davantage de son rôle de secrétaire général de la présidence de la République et de maire de Ziguinchor ; le temps que les stratèges commis par Wade et fils trouvent la bonne formule, pour parer à la colère du peuple qui réclame des comptes chiffrés en milliards.