Depuis que la presse se faisant l’écho de propos prêtés à Ousmane Sy, conseiller du président de la République chargé des Technologies de l’information et de la communication, a expliqué à travers des articles comment le Parti démocratique sénégalais (Pds) a manipulé le fichier électoral pour faire gagner son candidat dès le premier tour de l’élection présidentielle, aucun membre du directoire de campagne de ce parti, ne s’était élevé pour apporter le moindre démenti.
PAR NETTALI.NET
Cette fois-ci, c’est le directeur de campagne du candidat Abdoulaye Wade, le Premier ministre Macky Sall lui-même qui sort de son mutisme sur la question et adresse un droit de réponse à l’hebdomadaire Jeune Afrique basé à Paris. Dans son numéro 2410 du 18 au 24 mars, Jeune Afrique se basant sur des propos de Ousmane Sy avec qui son journaliste Philippe Perdrix avait des entretiens téléphoniques, a fait allégation des fraudes qui sont prêtées au pouvoir. Suffisant pour que Macky Sall prenne sa plume et apporte des éclaircissements dans le numéro de cette semaine de l’hebdomadaire africain basé à Paris.
Le Premier ministre Macky Sall commence son droit de réponse en précisant que M. Ousmane Sy « n’avait aucun contact avec la direction des élections et le directoire de campagne du candidat Abdoulaye Wade ». Le directeur de campagne du candidat Abdoulaye Wade se veut formel. A aucun moment, la direction des élections de son parti n’a eu « un contact avec le fichier tenu par le ministère de l’Intérieur et ne pourrait par conséquent bénéficier d’informations privilégiées. Macky Sall qui se base sur le fait que sur les quatorze candidats en lice lors de l’élection présidentielle, seuls deux ont contesté sa validité en saisissant le Conseil constitutionnel, soutient que sur les dix griefs dont ces derniers se sont fondés, aucun ne tire sa source de « manipulations informatiques du fichier électoral ». Selon Macky Sall, c’est devant l’absence de consensus de la classe politique sur le fichier électoral que le président de la République a tranché dans le sens radical de sa refonte en introduisant le système biométrique et numérisé autant pour les cartes nationales d’identité. Un système qui, à ses yeux, est inaltérable et infalsifiable. Ce qui a permis aux délégués de partis et aux observateurs de la société civile de n’émettre aucune réserve de fond lors de l’audit du fichier électoral. S’y ajoute, argumente Macky Sall : « Les commissions, tant d’inscription que de distribution des cartes, ont travaillé sous la supervision de la Cena. Chacun des partis de l’opposition a désigné son représentant pour siéger dans les commissions d’inscription, comme de distribution. En ce qui concerne le scrutin, dans chaque bureau de vote, 14 représentants des candidats de l’opposition faisaient face à un seul représentant du candidat Wade et ils ont tous signé les procès-verbaux de dépouillement de vote ». Pour le Premier ministre, le Conseil constitutionnel qui s’est penché sur les requêtes de Ousmane Tanor Dieng et de Abdoulaye Bathily, n’a pas constaté de rupture du principe de l’égalité entre les citoyens, encore moins d’acte constitutif de discrimination. Aux yeux du Conseil constitutionnel, soutient Macky Sall, les faits dénoncés ne se sont reposés que sur les déclarations de Ousmane Tanor Dieng et par conséquent ne peuvent être tenus pour établis. Ce qui fait lui dire que « les propos de l’opposition contenus dans l’article accusant le Pds de modifier l’affectation des électeurs dans les bureaux de vote en fonction de la carte électorale dont on connaîtrait parfaitement les contours sont pure affabulation dans la mesure où le choix du bureau de vote se fait au moment de l’inscription et est gravé au verso de la carte d’électeur au moment de son établissement ».
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