On n'a pas entendu parler de surfacturations avec la relance du dossier dit des chantiers de Thiès qui a vu Bara Tall et Salif Bâ placés sous mandat de dépôt et incarcérés à la Maison d'arrêt et de correction de Rebeuss. Au point que Mes Jacques Vergès et Dior Diagne, avocats du président directeur général de l'entreprise Jean-Lefebvre, croient savoir que ce délit, qui avait été au départ reproché à leur client, a été abandonné. Que nenni ! En effet, selon une source judiciaire très au fait de cette affaire, ‘la piste des surfacturations ne saurait être abandonnée’. Reconnaissant, a priori, que le dossier des chantiers de Thiès comporte des points forts, mais aussi des points faibles, notre interlocuteur dira : ‘Les surfacturations font partie des points forts du dossier’. Plus disert, il révèle l'existence d'un devis confidentiel. ‘Bien avant que les entrepreneurs ne présentent leurs offres de prix, un devis confidentiel avait été réalisé par les services de la Commission nationale des contrats de l'administration (Cnca)’, indique notre source qui précise : ‘Evidemment, les entrepreneurs n'étaient pas au courant de l'existence de ce devis. Et lorsqu'ils ont présenté leurs devis, il a été noté des différences énormes dans les prix proposés par les entrepreneurs et ceux figurant sur les tablettes de la Cnca’, fait-elle remarquer.
Mais, comment alors la Cnca a-t-elle pu accepter, sans trouver à redire, les ‘devis surfacturés’ des entrepreneurs ? ‘C'est parce que la Cnca avait invoqué l'urgence eu égard au délai’, répond notre interlocuteur. Mais, s'empresse-t-il de rappeler : ‘L'Inspection générale d'Etat avait rejeté cet argument, de même que les experts envoyés par la suite à Thiès pour procéder à des vérifications, les deux missions avaient toutes relevé des surfacturations alarmantes’. Non plus, le juge du 5e cabinet, Yakham Lèye, qui a ouvert une instruction sur le dossier des chantiers de Thiès à la suite d'une plainte de l'Etat contre X, ne semble être convaincu par cette explication. Selon notre source, le magistrat instructeur, qui est en possession du devis confidentiel, soupçonne une complicité entre les entrepreneurs, notamment l'entreprise Jean Lefebvre qui a eu la plus grosse part du marché des travaux de Thiès, et le Pcrpe. C'est, d'ailleurs, souligne notre interlocuteur, l'une des raisons qui ont amené Yakham Lèye à décerner un mandat de dépôt au Pdg de Jean-Lefebvre et à Salif Bâ, en sa qualité de directeur du Pcrpe au moment des faits. Et de promettre : ‘Sous peu, on entendra encore parler des surfacturations et d'autres têtes vont tomber’.
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