Cheikh Yérim Seck revient sur les péripéties qui ont précédé la démission de Me Mbaye Jacques Diop le vendredi 19 octobre lors d’une réunion du Comité directeur du Parti démocratique sénégalais (Pds). Le journaliste révèle que la charge a été sonnée par le Palais avant même que le désormais ex-Président du Craes ne démissionne de son poste. C’est le Palais qui ouvre les hostilités. « Je n’ai pas de contentieux avec vous et ne souhaite pas en avoir… Mais j’ai besoin du poste que vous occupez », écrit sèchement le Président Wade. Mbaye Jacques Diop réplique pour exprimer son opposition au motif que « personne ne comprendrait que je démissionne », selon ses propres termes contenus dans une lettre exploitée par Cheikh Yérim Seck. Ce dernier révèle aussi des médiations initiées par le Professeur Iba Der Thiam qui sont restées vaines. Le pic de la crise sera atteint lorsque le Président Wade s’oppose à un déplacement de Me Mbaye Jacques Diop qui devait quitter le territoire national pour participer à une réunion de l’Association des conseils économiques dont il est le Président. En effet, poursuit Cheikh Yérim Seck, une interdiction de quitter le territoire lui a expressément été signifiée.
Le bras de fer se poursuit jusqu’au comité directeur du vendredi 19 octobre lors duquel Me Wade, prenant la parole a déclaré avoir beaucoup de griefs contre Me Mbaye Jacques Diop, évoquant des missions fantaisistes qui auraient coûté 300 millions de francs Cfa. Me Mbaye Jacques Diop démisisonne du Craes lors de la même réunion mais la Présidence maintient l’étau. C’est ainsi que Me Wade prend la décision de faire auditer le Craes par l’Inspection générale d’Etat. Un acte qui sera suivi de la descente de deux Inspecteurs généraux d’Etat, précisément, Assane Dianko (ex-directeur général des Impôts et Domaines) et M.Mayacine Diongue (ex-Receveur général du Trésor) au siège du Craes. Ces derniers munis d’un ordre de mission signé par le Directeur de cabinet du Président de la République, M Zakaria Diaw à la date du 5 décembre, ont débarqué dans les locaux du Conseil de la République pour les Affaires économiques et sociales (Craes). « Pour vérification financière et administrative », précise la lettre, selon J.A. Me Mbaye Jacques refuse, au motif que c’est la Cour des comptes qui est seule habilitée à l’auditer.
L’hebdomadaire Jeune Afrique évoque les affaires Idrissa Seck et Macky Sall, respectivement ancien Premier ministre et Président de l’Assemblée nationale pour pister des ressemblances dans la méthode utilisée par le Palais pour écarter des personnalités gênantes. C’est en effet un rapport de l’Inspection générale d’Etat qui avait permis d’inculper Idrissa Seck dans l’affaire dite des Chantiers de Thiès.
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