Professeur Ndiack Fall, enseignant à la faculté des sciences juridiques de l’Ucad n’est pas du même avis que le procureur de la République Serigne Bassirou Guèye sur le cas de Oumar Sarr, le coordonnateur du Pds arrêté suite à une publication relativement à l’affaire du financement supposé de la campagne 2012 de Macky Sall, par les fonds russes de Lamine Diack. Intervenu dans le JT de la Rts, ce week-end, le procureur Guèye continue d’essuyer des critiques acerbes d’hommes politiques, mais aussi de spécialistes du droit. Pr Ndiack Fall estime que « C’est le jugement du flagrant délit qui devrait être applicable à Oumar Sarr ». En conséquence, si le délit est flagrant, on n’a pas besoin de passer par l’instruction, les faits ne méritant plus de débat, car l’individu étant considéré comme la main prise dans le sac explique le juriste, dans les colonnes de L’Observateur.
Professeur Ndiack Fall est appuyé par son collègue de l’Ucad, le pénalise Mady Marie Boiré. « Il y a une contradiction, car si l’infraction est flagrante, la personne va directement devant le tribunal de grande instance. C’est une anomalie qu’il faut noter », relève pour sa part le pénaliste qui tranche également sur la question de la levée de l’immunité parlementaire de Oumar Sarr. « Si le député commet une infraction, le procureur devrait demander la levée de son immunité. Car il se pourrait qu’à l’occasion de la commission de sa seconde infraction, que l’Assemblée ne lève pas son immunité, dit-il. Et d’ajouter : “Quand une immunité est levée, elle l’est pour une raison bien déterminée?; quand le député commet une nouvelle infraction, il faut nécessairement une nouvelle levée”.
Évoquant une violation de la loi dans le cas du coordonnateur du Pds, il conclut : “On ne peut pas prétexter la levée de l’immunité concernant les enquêtes de la Crei, pour envelopper les infractions commises strictement en 2015, c’est inimaginable”, réfute-t-il.
Pour rappel, Serigne Bassirou Guèye a soutenu l’argument selon lequel “Le député, pris en flagrant délit, en fuite après la commission des faits délictueux, peut être arrêté, poursuivi et emprisonné dans l’autorisation de l’Assemblée nationale”.
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