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Vendredi 01 Juin, 2018 +33
Politique

[ Exclusif ]* AFRIQUE, GOANA, DIALOGUE POLITIQUE, PDS, GRANDS PROJETS, ETC. : Me WADE DIT TOUT

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[ Exclusif ]* AFRIQUE, GOANA, DIALOGUE POLITIQUE, PDS, GRANDS PROJETS, ETC. : Me WADE DIT TOUT

En quittant Belfast où il a participé au congrès de l’Internationale Libérale, le président Wade a accordé dans l’avion une interview à l’envoyé spécial du Soleil Mamadou Sèye. Sur tous les grands sujets qui interpellent le Sénégal et même l’Afrique, il a répondu sans détours avec son franc-parler habituel.

Belfast, nouveau lieu de sacre. Patron honoraire de l’Internationale libérale signifie « figure emblématique » de cette organisation qui a réuni, la semaine dernière, une centaine de formations politiques en Irlande du Nord. Un sacre aussi bien apprécié que son discours était attendu. Une passion pour l’Afrique et une aversion pour la langue de bois, l’injustice sur une scène internationale sous la menace des nombreuses déstructurations des tissus économiques. L’onde de choc de la crise pétrolière. L’onde de choc d’une course au profit qui déshumanise. Pire que ces conclusions qui donnent au Libéralisme une face inhumaine. Le visage du Libéralisme est aussi celui d’un Africain soucieux de l’avenir de ce continent, porteur, depuis des décennies, des idéaux de toutes les luttes de libération, préoccupé par la concertation dans les espaces politiques sénégalais et continental, adepte des solutions innovantes pour relever les économies, apôtre d’une politique sociale qui ne milite pas en faveur des fatalités, etc. Voilà les principes d’un homme qui, dans l’avion qui nous ramenait à Dakar, vendredi dernier, a joué les prolongations d’un exercice de réflexion. Entre les sollicitations de ses collaborateurs et les parapheurs qui se suivent, l’homme ne se repose pas ! Un instant et c’est parti pour l’interview. La renonciation à un dialogue avec cette opposition qui fait dans la surenchère politicienne, la nouvelle carte industrielle du Sénégal, le procédé par lequel l’Etat financera la Grande offensive agricole pour la nourriture et l’abondance (Goana), les paradoxes d’une Afrique riche en potentialités, mais démunie dans la réalité, la réforme foncière, la gestion calamiteuse des collectivités locales dissoutes, la refondation du Pds... Grands axes d’un entretien avec un Sénégalais militant de la Grande Afrique et ouvert, dans une posture de liberté de ton, aux souffles du reste du monde.

Monsieur le Président de la République, rarement un chef d’Etat africain aura suscité une telle fascination sur le plan littéraire. Qu’est-ce qui, à votre avis, explique ce phénomène ?

Vous savez, je veux tout simplement dire que c’est devenu un phénomène social, comme on dit, qui intéresse les gens qui écrivent selon différentes perspectives. Je crois que c’est cela qui explique que des personnes essaient de creuser un ou plusieurs aspects de ma personnalité. En ce qui me concerne, moi aussi j’ai beaucoup à dire. Et je ne suis pas sûr que je trouverai le temps, pendant mon mandat, d’écrire tout ce que j’ai envie d’écrire. Je vous donne un exemple : en tant que président de l’Organisation de la conférence islamique (Oci), j’ai entamé un livre qui est terminé. Je vais vous le montrer dans mon ordinateur. Depuis quatre ou cinq mois qu’il est terminé, je n’ai pas eu temps de le relire simplement pour le donner à la publication. Ce livre porte sur la Oummah. Je dis : « la Oummah est à construire ». Elle existe, mais elle n’est pas construite. Il faut la construire du point de vue des structures et lui donner une vocation. C’est un très grand problème parce que je traite largement les problèmes économiques et les problèmes des finances au sein de la Oummah. Sur ça, par exemple, j’ai quelque chose à dire. C’est quelque chose qui n’a jamais été dit ! Par exemple, j’ai dit tout à l’heure que mon grand regret, c’est de n’avoir pas pensé à la diaspora quand j’écrivais le Plan Oméga. Sur la diaspora, j’ai beaucoup à dire ! Je vais écrire sur la diaspora. J’ai un point de vue à exprimer. Souvent, j’énonce certaines idées puis je m’aperçois que c’est plus ou moins bien compris. Alors, je sens la nécessité d’exploiter l’idée et de m’expliquer un peu plus parce qu’en lisant, on comprend mieux par rapport au verbe.

D’où est venue l’idée de la réalisation de « Une vie pour l’Afrique ? »

« Une vie pour l’Afrique » ? D’abord « Un destin pour l’Afrique ». J’étais à Paris, au siège du Parti démocratique sénégalais (Pds). Il y a beaucoup de jeunes du parti qui m’étaient proches. Ils me posaient des questions : « Où êtes-vous né ? », « qu’est-ce que vous avez fait dans votre vie ? » Finalement, Djibril Gningue m’a convaincu, comme j’étais panafricaniste, nkrumaïste, d’écrire une lettre à la jeunesse africaine qui était désespérée à l’époque. Les Africains ne croyaient plus à l’Afrique à l’époque. Je ne sais pas si vous vous rappelez. Donc, j’ai écrit une lettre à la jeunesse africaine. Je me suis dit : « Ça, il faut le reproduire ». Et j’ai trouvé un éditeur qui m’a dit : « Non, je suis désolé, il faut faire un livre ». J’ai fait un livre alors que c’était une lettre. Je voulais dire aux jeunes : « Il ne faut pas désespérer, il faut lutter pour l’Afrique ». Mais, par la même occasion, je me suis dit : « Il y a deux livres à faire, le premier il est doctrinal. C’est « Un destin pour l’Afrique ». Je dis que c’est un manifeste politique. L’autre était plus axé sur ma vie. Alors, j’ai rencontré Jean Marc Kalflèche qui était un journaliste très connu et un des meilleurs connaisseurs de l’Afrique. Il m’a dit : « J’aimerais que nous fassions un livre-interview ». J’ai tout de suite donné mon accord. Comme c’était un ami, nous étions ensemble à longueur de journée. Nous nous sommes mis à rédiger ce livre. Ce livre, nous l’avons écrit à la veille des élections de 1993, je crois. J’étais sûr de gagner les élections (la présidentielle et les législatives, ndlr). Nous devions donc terminer ce livre sur ma vie d’opposant pour commencer une nouvelle phase avec « Wade au pouvoir ». Mais les élections ont été controversées. En tout état de cause, je n’étais pas président de la République. Entre-temps, Kalflèche est mort.

Il y a toute une partie du livre qui concerne ma vie qui ne change pas. Cependant, comme, je n’ai pas continué le livre, la partie qui concernait ma politique étrangère et ma politique économique était devenue obsolète. Il fallait réécrire tout cela. C’est ce que Gilles Delafon a fait. Le journaliste est venu pour terminer le livre. Alors on l’a écrit en soixante-douze heures parce que j’avais rencontré une équipe de secrétaires qui travaille d’une manière assez extraordinaire, c’est-à-dire, il y a une femme qui est le chef de ces secrétaires et leur machine. Le journaliste qui fait l’interview, il est là. La secrétaire s’installe et prend cinq minutes d’interview et pas six. Après, elle part taper cette partie du texte et il y a une autre qui prend le relais et ça se suit comme ça. Nous l’avons fait pendant soixante-douze heures. Nous avons commencé le lundi, nous avons continué le mardi et le mercredi, à dix-neuf heures, le livre était prêt. La patronne corrige les parties enregistrées que lui remettent les secrétaires et les met dans l’ordinateur. Et finalement, on a un livre. Mais il fallait le corriger. Je pense qu’un livre, c’est pour s’exprimer. Je ne suis pas un écrivain. En quelque sorte, je m’exprime à travers l’écrit bien que j’aie commencé un roman. C’est aussi un livre militant. Je milite pour une cause et je n’ai pas trouvé mieux que de mettre des personnages en scène. Vous savez que moi, j’ai fait du théâtre. J’ai écrit une pièce de théâtre qui a été interprétée par les étudiants à Grenoble et avec beaucoup de succès.

Quelques livres qui vous sont consacrés ne sont pas à votre avantage. Y a-t-il, à votre avis, un acharnement contre votre personne, ou est-ce simplement que votre action est incomprise ?

Il y a des favorables et des défavorables. Quelqu’un qui écrit parce qu’il n’est pas d’accord avec mes idées, c’est très bien. Mais quelqu’un qui écrit pour insulter, çà ! Vous comprenez...

« Un destin pour l’Afrique », « Une vie pour l’Afrique », Nepad, Union africaine, médiations multiples en Afrique, etc. Qu’est-ce qui explique la fascination que l’Afrique exerce sur vous ?

D’abord, vous savez que le titre de ce livre, c’est l’éditeur. Le premier titre que j’avais arrêté avec Kalflèche c’est : « Wade, un libéral révolutionnaire », parce que je fais la révolution avec le libéralisme. Cela paraît contraire. Qu’est-ce qui fait ma fascination ? Là, c’est une option. C’est simplement que je sais que l’Afrique a des ressources matérielles, humaines... Tout pour devenir un grand pays des Etats-Unis d’Afrique ! Ça, c’est une conviction que j’ai eue et je l’ai expliquée dans « Un destin pour l’Afrique » depuis que, sortant des lycées, il y a un papier qui m’a volé sur le pied. Je l’ai pris et je l’ai regardé. C’était une déclaration de Kwame Nkrumah au congrès de Manchester, en 1945 ! Depuis ce jour, je suis devenu panafricaniste. Puis j’ai milité contre le colonialisme français d’abord, étant un des avocats du Fln (Front de libération nationale de l’Algérie, ndlr). J’ai aussi milité contre le colonialisme portugais en Angola. Je peux vous dire, par exemple, que pendant la colonisation portugaise - parce que le Portugal était l’expression la plus hideuse du colonialisme -, la Pide, la police portugaise, n’hésitait pas aller assassiner les gens à travers le monde, c’est-à-dire les opposants. Donc, les chefs d’Etat avaient peur de Salazar (Antonio de Oliveira Salazar, ndlr) et du général Spinoza qui venait souvent à Bissau. C’est lui qui avait une fois menacé le Sénégal ; c’est lui qui avait bombardé Samine. Donc, les gens du Mpla (Mouvement populaire de libération de l’Angola, ndlr), qui se battaient contre les Portugais, ne pouvaient s’arrêter nulle part en Afrique qu’au Sénégal et au Maroc. Quand ils allaient au Maroc, Sa Majesté Mohamed V, qui était anti-colonialiste, les recevait et les aidait. Mais, ailleurs en Afrique, aucun chef d’Etat n’osait les recevoir ou qui que ce soit. Avec mon indépendance d’esprit, je les recevais. Il y avait un hôtel à la Place de l’Indépendance qui s’appelait l’hôtel Magistic. J’avais mon cabinet d’avocat à côté de cet hôtel Magistic. J’y avais déposé un engagement. J’ai dit aux responsables de cet hôtel : « A chaque fois qu’une délégation de Mpla arrive, donnez-leur une chambre et l’alimentation jusqu’à leur départ et vous m’envoyez la facture ». Donc, ils étaient tranquilles. Quand ils passaient, ils allaient dans cet hôtel. Et si d’aventure j’étais à Dakar, je leur donnais de l’argent en plus. Donc, je finançais, avec mes faibles moyens, le Mpla, c’est-à-dire la révolution contre le Portugal. Le jour de l’indépendance, Agostinho Neto a appelé le numéro trois du régime qui était Saydi Mingas, grand combattant, ministre des Finances et lui a dit : « Avant la fête, tu appelleras toute la presse nationale et internationale et tu leur dis qui est ce monsieur et ce qu’il a fait pour l’Angola ». Alioune Badara Niang était là. Devant la télévision et l’Afp (l’Agence France Presse, ndlr), il a dit aux Angolais : « Regardez mieux ce monsieur (Me Wade). Quand nous étions dans le maquis, c’est lui qui nous finançait ». Cela m’a donné des rapports particuliers avec l’Angola. Vous avez aussi le Mozambique. Il serait intéressant d’interroger deux personnes : Paolo Georges, ancien ministre des Affaires étrangères d’Angola, et Marcelino Dos Santos, ancien président de l’Assemblée nationale. Il faut les filmer et les entendre. Ces messieurs me connaissent. Jeunes, nous nous battions ensemble contre le colonialisme de toute sorte. Eux peuvent parler de moi ! Pour l’Algérie, je vous donne un détail. Au G8 d’Evian, un soir, je dînais avec le président de la Confédération suisse qui était comme moi. Il y avait Bouteflika et, en face de moi, il y avait la ministre des Affaires étrangères de la Confédération de la Suisse qui est devenue présidente. On a commencé à dîner. A un moment donné, Micheline (Ndlr : Micheline Calmy-Rey) la ministre, dit : « Président Wade, il y a quelque chose qu’il faut m’expliquer. Vous êtes ami de Bouteflika, mais tout le monde sait que vous êtes aussi ami du roi du Maroc (Mohamed VI, ndlr). Comment expliquez-vous cela ? ». Bouteflika lui a dit : « Madame, c’est moi qui vais vous expliquer. Entre le président Wade et le roi du Maroc, c’est une histoire entre le peuple marocain et le peuple sénégalais qui remonte très loin. Aujourd’hui, ce sont les chefs d’Etat qui gèrent cette situation d’amitié très longue entre les deux peuples ». Il lui a dit : « Maintenant, pour l’Algérie, c’est une histoire entre le président Abdoulaye Wade en personne et le peuple algérien parce qu’il a soutenu le combat du Fln ». Je trouve la formule extraordinaire. Vous pouvez l’écrire. Pour moi, ce que vous appelez la fascination que l’Afrique exerce sur moi est le besoin d’exprimer beaucoup de choses et de transmettre des messages.

Monsieur le Président, avez-vous l’impression d’être bien compris ?

Si, cela m’arrive ! Mais, d’abord, je suis un professeur, c’est-à-dire je comprends parfaitement, quand je dis quelque chose, de ne pas être compris. Je cherche à m’exprimer mieux pour me faire comprendre. J’ai la patience de l’enseignant. Un enseignant qui n’est pas patient est un mauvais enseignant, parce qu’en principe, à l’université, lorsqu’on fait un cours, il y a à peu près un peu moins de la moitié qui comprend, les autres sont obligés d’aller consulter les livres pour savoir ce qu’il a voulu dire. Mais il y a certains qui comprennent tout de suite. Il y a d’autres qui ne comprendront jamais. C’est un peu ça. Parfois, peut-être, je dis les choses un peu trop rapidement, mais je ne me décourage pas. La vérité est que, quand on est un être humain, on ne peut pas parfois échapper aux sentiments du découragement. Mais, tout le problème, c’est dans la capacité de remonter. Je ne vous dirai jamais que je ne me décourage jamais. Ce n’est pas vrai. Quand je reçois un coup de massue, je vous assure, dans les instants qui suivent, je suis regonflé, je retrouve mes ressources.

L’actualité, au Sénégal, c’est la Grande offensive agricole pour la nourriture et l’abondance (Goana) que vous avez récemment lancée. Pourquoi avoir attendu ces moments pour initier la bataille pour la souveraineté alimentaire ?

Vous savez qu’on ne peut pas tout faire ! Vous savez que je m’étais installé dans ce que j’avais trouvé là tout en sachant beaucoup de choses. Dites-vous que ce que je fais avec l’Inde ne date pas de quelques jours. J’avais déjà importé des équipements. Farba Senghor était ministre de l’Agriculture. J’avais décidé un grand programme d’agriculture, mais dans le cadre du Plan Reva (Retour vers l’agriculture, ndlr). Alors, j’ai fait venir du matériel et nous avons signé un accord avec Kirloskar, une compagnie indienne venue nous encadrer. Mais, qu’est-ce qui s’est passé ? Le gouvernement a laissé ces machines au port pendant plus d’un an ! Il a fallu que je fasse un tour dire : « Sortez-moi tout cela et distribuez tout ! » Donc, je n’ai pas attendu la hausse des denrées de première nécessité. Ce qui est nouveau, c’est la forme et l’ampleur que j’ai données à ce combat pour la nourriture et l’abondance, c’est-à-dire l’appel à toutes les populations. La Goana m’a été inspirée par la gravité de la situation. Je me suis dit : « Je pars avec le gouvernement cultiver et planter des arbres. » Je me suis encore dit : « Je mobilise le peuple sénégalais ». Je pense que j’étais bien inspiré. La réponse est globale. Tout le monde veut aller cultiver quelque chose !

Monsieur le Président, ce programme nécessite un financement très lourd, de l’ordre de 334 milliards de francs Cfa. Où le Sénégal compte-t-il trouver cet argent ?

Je peux trouver de l’argent. Je peux le financer. Je peux absolument le financer ! Dans ma thèse, en 1959, en étudiant les phosphates, j’avais découvert un produit qui s’appelait le phosphalte et qui était directement assimilable par les plantes. C’était un engrais. Ce produit a été caché par ses exploitants. Ils l’exploitaient la nuit pour le mettre dans des wagons au profit de leurs cultures. Parallèlement, ils nous vendaient de l’engrais qui coûtait plus cher. Pourtant, le phosphalte est une ressource précieuse pour minorer les coûts. Pourquoi ? Quand vous regardez le Plan Goana, il y a les spéculations : le manioc, le maïs, le riz, le mil, etc. Il y a aussi les objectifs, les quantités qu’on doit produire. Vous avez les semences, des engrais et des produits phytosanitaires. Il y a des tracteurs et tout le matériel. Donc, c’est un plan scientifique. On ne peut pas dire que je l’ai lancé comme ça en l’air. Si on réalise ces colonnes, on aboutit à ces résultats. Regardez maintenant le coût total qui fait 815 milliards ; regardez la part des engrais. Cela représente 193 milliards de francs Cfa ! Je fais déjà une économie qui n’était pas loin du quart. Pour le matériel, je négocierai avec des pays comme l’Inde et la Chine. Je m’adresse aussi au secteur privé. Il y a des gens qui veulent me vendre ce matériel. Je suis prêt à acheter à crédit pour le peuple, puisque le Plan est lancé à la veille de l’hivernage. Si je cultive pendant l’hivernage et en contre-saison, après l’hivernage, nous devrons arriver à cet objectif.

Malgré la loi sur le domaine national, les modes de propriété traditionnels dominent au Sénégal. Où allez-vous trouver des terres pour tous ceux qui en demandent ?

J’ai créé une commission de la réforme foncière. J’ai d’ailleurs indiqué les grandes lignes. Nous avons dit aux communes, aux communautés rurales et aux sous-préfets de donner les terres à ceux qui veulent travailler. Il ne faut pas que le gouvernement ou les collectivités locales apportent le moindre obstacle à une demande. Si quelqu’un demande dix hectares, on les lui donnera ; s’il demande mille hectares, on les lui donnera. Pour la mise en valeur et les résultats, on verra bien. Il n’y a pas de problème de terre. Il y a trop de terres, déjà, par rapport aux populations sénégalaises. Dans ce tableau (voir le document que nous reproduisons en annexe), il y a une partie qui a été réalisée par des privés. Si quelqu’un prend une certaine superficie, nous lui assurerons l’accès à l’eau. S’il y a une rivière ou bien un forage, nous lui donnerons la pompe pour extraire l’eau. Nous lui trouverons des moteurs pour pomper l’eau et le matériel d’irrigation, par exemple du goutte-à-goutte. Tout cela, nous l’assurons à celui qui prend une terre à crédit. Nous ne lui demandons pas de le faire. Mais s’il peut le faire, ce sera très bien. Notre programme, c’est de consacrer toutes nos ressources pour que la personne réussisse son projet. Nous lui donnons à crédit. Ce sont des projets à rentabilité immédiate. Donc, ils n’ont pas besoin de crédit de dix ans. On peut leur faire des crédits d’un an. Une fois qu’ils récoltent, ils vendent et ils paient avec une partie de la récolte. Par exemple, on peut leur dire de payer en cinq ans.

Quelle est votre stratégie pour convaincre tous ces jeunes tentés par l’aventure à accepter le retour à la terre que vous préconisez ?

Une stratégie ? Il y a d’abord le Plan Reva. Vous avez vu avec la ferme de Djilakh (dans le département de Mbour, à 80 kilomètres de Dakar, ndlr) ? C’est ce que nous voulons faire. Maintenant, dans le cadre de la Goana aussi, il y a des jeunes qui veulent se mettre ensemble pour faire l’agriculture. On le fait.

Maintenant, quelle sera l’articulation entre la Goana, le Plan Reva et la politique agricole globale de l’Etat ?

Le Plan Reva, dans la politique générale de l’Etat, avait pour objectif de procurer des fermes aux jeunes qui avaient tendance à partir à l’étranger dans des conditions dangereuses. Il était alimenté, en partie, par nous et, en partie, par l’Espagne. C’est aussi une incitation, une manière de demander aux Sénégalais de retourner à la terre. La Goana, elle, est un plan global. Elle incarne tout ce qui peut sortir de l’agriculture et on engage toutes les populations, tous les cadres, tout le monde, dans une offensive pour résoudre d’abord un problème immédiat, c’est-à-dire la nourriture et, au-delà, nous avons l’ambition d’exporter. Je vous donne un exemple : l’Egypte importe 6 millions 500.000 tonnes de maïs par an. Donc, l’Egypte était prête à acheter notre maïs et nous avons voulu le lui vendre lorsque nous avons fait de grandes récoltes. Mais, ce sont les paysans qui n’ont pas voulu vendre. Ils ont gardé leur maïs de telle sorte que je n’ai pas eu un quintal à vendre à l’Egypte. L’Egypte, en ce moment, nous avait proposé un prix qui était très faible. Maintenant, comme l’Egypte produit du riz, nous pouvons donner du maïs contre le riz. En Egypte, on mange du riz, mais pas comme au Sénégal. Le riz et le maïs sont bien cotés au plan international.

Produire c’est bien, mais il faut aussi transformer pour créer de la plus-value. Que compte faire le gouvernement dans ce sens ?

Il faut le faire. Mais, là, il y a un grand danger parce que les gens qui ont de l’argent, des Sénégalais ou des étrangers, viennent me dire : « Moi, je veux travailler dans la transformation ». C’est un peu trop facile parce qu’ils vont capter la plus-value. Ils sont très malins. Alors que moi, je leur ai dit d’aller cultiver, ils me disent être prêts, dès que d’autres cultivent, de payer la transformation. C’est pourquoi nous avons signé avec l’Inde. Nous avons déjà reçu une partie du matériel pour équiper le milieu rural, les communautés rurales ou les groupes dans la transformation. Ainsi, ces groupes captent la plus-value au lieu de la céder à des gens qui, très facilement, vont investir 1 million et vont se retrouver avec 1million 500.000 francs. Maintenant, le problème qui n’est pas résolu et qu’il nous faut résoudre rapidement, c’est celui du transport. Les paysans peuvent collecter dans les champs, mais, pour emmener ces produits quelque part, il faut des transporteurs et il faut des commerçants. C’est ce que nous sommes en train de discuter avec les commerçants de l’Unacois pour qu’ils prennent en charge la partie « transport » des produits vers les marchés. Je dois d’ailleurs les rencontrer incessamment.

Comment placer cette réponse sénégalaise à la crise alimentaire (Goana) dans le contexte global africain (Nepad, Ua, Uemoa...) ?

Je crois à la force de l’exemple. Déjà, beaucoup de chefs d’Etat ont lancé un appel à leur pays. Lorsqu’ils verront comment nous avons fait, l’exemple va se propager rapidement. Et vous savez qu’il y a eu un sommet spécial africain sur l’agriculture. Résultats : zéro. On a fait des discours et après, tout le monde a oublié. Kadhafi avait développé la thèse de spécialisation de certaines régions. Il n’y a pas eu de suite.

Sur le plan politique, Monsieur le Président, nombre d’observateurs tirent la conclusion d’un blocage du fait de l’absence de dialogue entre la majorité et l’opposition. Qu’est-ce qui, objectivement, s’oppose à ce dialogue ?

D’abord, il faut dire qui est l’opposition. Il y a une opposition qui est à l’Assemblée, une opposition qui a des députés, qui joue le mécanisme parlementaire et le mécanisme démocratique. A côté, il y a des partis qui ne veulent pas jouer ce rôle et qui disent qu’ils ne reconnaissent pas ma légitimité. Je ne dialogue pas avec des opposants qui ne veulent pas reconnaître ma légitimité. Là, je suis formel. Pour moi, c’est terminé ! J’ai clos ce chapitre. A un moment donné, j’étais même tenté de faire des concessions à la demande de certaines personnes. Dès que j’ai commencé à faire des concessions, ils ont fait de la surenchère. Ils disent qu’il (Me Wade) a des problèmes, il est fatigué, etc. Je dis que si c’est ça, maintenant, je ne dialogue plus avec cette opposition là, je ne dialogue plus.

La perspective de la tenue des assises nationales de l’opposition n’est-elle pas un facteur de blocage ?

Ces assises nationales ne m’intéressent pas ! Qu’ils fassent ce qu’ils veulent, ça ne me dérange pas, pourvu qu’ils respectent l’ordre public. Là, je suis intransigeant. Moi je trouve ces assises, c’est bien, mais on verra ce qu’ils pèsent, qui sera là, qui fera quoi, qui dira quoi...

On vous prête aussi l’intention de dissoudre l’Assemblée nationale en 2009. Qu’en est-il exactement ?

C’est tout à fait exclu. C’est hors de question ! Je ne sais pourquoi je vais dissoudre l’Assemblée nationale pour faire des élections. Vous savez, quand Chirac a dissous l’Assemblée nationale, un de mes amis m’a dit qu’il s’est tiré une balle dans le pied. J’ai une Assemblée où nous avons une majorité qui gouverne. Il n’est pas question. Ce sont des opposants qui espèrent une dissolution de l’Assemblée pour aller recommencer des élections. Vous savez, des élections coûtent cher !

Où en êtes-vous avec la refondation du Pds ?

Là, effectivement, c’est un problème. Nous avons beaucoup de partis qui veulent fusionner avec le Pds. D’autres partis veulent se rapprocher du Pds. Nous avons beaucoup de gens qui sont venus individuellement au Pds que nous n’arrivons pas à intégrer réellement. Vraiment, c’est un problème sur lequel nous réfléchissons. Je dois dire que je n’ai pas encore trouvé la solution. Nous ne pouvons pas créer une autre formation politique. J’ai même réfléchi à ça, mais ça serait perdre tous les acquis du Pds, parce qu’une formation politique, il faut qu’elle réussisse à acquérir la légitimité. Il faut qu’elle ait la renommée et que ça soit connu. Le Pds, il y a toute une histoire pendant vingt-cinq et trente ans. Les gens savent ce que c’est. Mais, demain, si vous créez un parti avec un sigle plus ou moins connu, il faudra tout recommencer. J’ai essayé de bâtir un sigle autour du Pds, pour vous dire ma bonne volonté, mais c’est le parti qui n’a pas accepté. J’avais proposé « Pds mou magg », le Pds qui a grandi.

Le retour de Modou Diagne Fada au Pds a été interprété comme une volonté de recomposition de la grande famille libérale. Jusqu’où irez-vous dans votre démarche ?

Je pardonnerai beaucoup de choses pour réunir cette grande famille. Il y a des erreurs. Il faut laisser passer. Je vais élargir les rangs du Pds à d’anciens Pds qui étaient et qui veulent revenir à mon niveau. Parce qu’il y a mon niveau et il y a le parti ! Je vais élargir les bases en récupérant les anciens du Pds. On est en train de discuter avec certains actuellement.

Idrissa Seck est-il dans votre schéma ?

Tous les conseillers des collectivités dissoutes, les dirigeants surtout, devraient être aujourd’hui en prison. Je suis formel. On ne parle pas de ce qu’ils ont fait. Il y en a ceux qui ont vendu des terres, alors que ni le maire, ni le président de conseil rural n’ont le droit de vendre des terres. En dehors de cela, il y a des détournements de deniers publics, il y a des détournements d’aides étrangères. Il y a des blocages. Ça c’est prévu par la constitution. Maintenant, ceux qui ne sont pas d’accord peuvent aller devant les tribunaux.

Monsieur le Président, Dakar a changé de visage avec les différents travaux entrepris un peu partout. Où en êtes-vous avec vos autres grands projets ?

Dakar a changé et changera encore plus parce que nous avons de grands axes à construire à l’intérieur de Dakar pour rendre encore plus fluide la circulation. Par exemple, la route du Méridien, jusqu’à l’aéroport, va être élargie en quatre voies. Nous avons des financements. La route qui traverse Ouakam va être élargie à trois ou quatre voies. L’ancienne route de Rufisque va être construite. La route de Rufisque, elle-même, jusqu’à Bargny, va être élargie à quatre voies. Ce sera la plus belle avenue du Sénégal, je l’espère, si nous y arrivons. Donc, il y aura d’autres changements. Maintenant, les autres grands projets se poursuivent. La réalisation du parc culturel est en cours, à travers la construction du théâtre national. Nous avons sélectionné six œuvres et la septième le sera peut-être sur concours. Je dois vous dire que c’est par référence aux sept merveilles du monde. Ce parc culturel comprendra des œuvres essentiellement culturelles. Pour le septième projet, je veux qu’on me fasse un penseur. Dans la culture française, le penseur de Rodin est connu (Auguste Rodin, sculpteur, ndlr). La plupart des tribus africaines qui sculptent, proposent des penseurs. C’est l’attitude d’un vieillard qui pense. Je ne sais si je vais le faire en béton ou d’une autre manière. En tout cas, c’est le regard vers le futur dans ce parc où on va trouver six grandes œuvres !

Et sur le plan industriel, Monsieur le Président ?

Ce que nous allons faire sur le plan industriel, je l’espère avant la fin de mon mandat, sera plus important que tout ce que j’ai fait depuis que je suis au pouvoir. Par exemple, la zone économique Jafza, avec Dubaï. J’ai reçu Monsieur Mittal (Lakshmi Niwas Mittal, numéro un de l’acier, ndlr), à Paris. Son groupe et lui ont déjà commencé le minerai. Ils vont construire un port. Dans cette zone qui va de Sendou vers le bas, il va y avoir deux ports, parce que Mittal pense que la spécificité de son activité, le minerai brut, est telle qu’il ne peut s’associer à d’autres. Mais les autres vont faire un grand port qui sera le plus grand port de l’Atlantique pour d’abord servir Jafza. Il y a des pays comme la Chine qui voudraient s’installer dans cette zone qui est la zone franche. Du point de vue industriel, tout ce territoire va être un grand centre industriel. Maintenant, nous allons construire, au Sénégal, les gros-porteurs, les transports de liquide de pétrole. Je suis en train de réfléchir sur un terrain. J’ai pensé le faire à Tambacounda. Je me dis qu’il faut décentraliser et là, si on prend des camions pour les vendre aux pays voisins, ils prennent la route. Mais, par la suite, je me dis que c’est un peu loin. J’ai pensé à Diourbel et, finalement, je vais le faire entre Dakar et Mbour pour être à côté du grand port que nous sommes en train de construire. De ce fait, le constructeur peut mettre les camions dans le bateau pour les emmener dans les différents pays. Ça fait partie des grands projets. Parmi les grands projets, je vais aussi construire un grand hôpital de dimension internationale pour remplacer le Dantec qui est d’une vétusté extraordinaire. En matière d’automobile, l’Iran a construit l’automobile Saman. Les Indiens ont pris mon idée de construire une voiture populaire. Nous allons lui trouver un nom. Ils vont faire une usine au Sénégal pour la construction. Et puis, nous allons construire, au Sénégal, de petits avions de deux places. C’est un vieux projet. Un jour, j’étais dans un pays. Je crois que c’était le Canada. Quand j’ai vu tous ces petits avions, j’ai dit que l’Afrique en a besoin. J’ai contacté le fabricant qui m’a dit : « Si vous m’assurez l’achat de vingt-cinq avions, je m’installerai à Dakar ». J’aurais pu m’engager pour ces avions, en prendre pour le Sénégal et les proposer à la Mauritanie et à tous les autres pays. Ce sont des avions pour deux personnes. Deux personnes peuvent entrer dedans pour se déplacer, pour aller en mission ! Ce dossier, je l’avais donné au colonel Mbarick Diop, alors conseiller à la Présidence. Le document a été perdu. A quelque chose malheur est bon, parce que dans un autre pays, j’ai vu qu’on fabrique un avion de deux places qui a la particularité d’avoir un moteur derrière. C’est une grande stabilité qui fait mille kilomètres de rayon d’action et c’est à 250.000 dollars. Cela veut dire qu’un monsieur peut acheter cet avion pour aller en Mauritanie ou ailleurs. C’est évident que si vous mettez un pilote, il n’y a qu’une place. Mais il peut servir à l’épandage.

Vous avez connu Césaire et vous vous vouiez un respect mutuel. Un mot sur ce grand poète de la Négritude ?

La différence entre Senghor et Césaire, c’est que Césaire était un poète militant, parce qu’il disait ce qu’on ressentait, exprimait les contestations que nous avions envie de dire. Senghor, c’est l’esthétique. Au congrès des écrivains noirs, j’étais appelé à collaborer avec Présence africaine. J’étais même membre du comité. J’écrivais un peu. C’est là que j’ai connu Césaire. Il venait souvent à Présence africaine et, au congrès, on m’a demandé d’intervenir. Je n’étais qu’un étudiant, là il y avait les grands comme Césaire, Price Marche, les poètes haïtiens, les poètes de la Diaspora, le poète Senghor... C’était assez bizarre qu’on donne la parole à un étudiant. J’ai donc parlé, et lorsque je suis sorti, Césaire m’a suivi, il m’a pris par la main et m’a dit : « C’est bien ». Je lui ai dit : « Vous croyez ? » Il me dit : « Non, non, c’est bien ! » On a commencé à bavarder et on s’est pris de sympathie. Après, je le retrouvais à Présence africaine. Quand il est venu à Dakar, je l’ai rencontré un jour à l’Ifan. Je lui avais promis de m’arrêter en Martinique juste pour le saluer. Je n’avais pas fixé la date de mon voyage, contrairement à ce que d’autres lui ont fait comprendre. Il a été très déçu, mais la vérité, c’était que j’avais un programme indicatif : « journée 1, J 2, J3 ». Mais je n’avais pas mis les dates ! Césaire m’attendait. D’ailleurs Hamidou Dia connaît bien l’affaire. Nous allons organiser une grande cérémonie dédiée à Césaire. Maintenant, j’ai créé une commission et c’est à elle de me proposer ce qu’on doit faire. Les Martiniquais m’attendent. C’est Hamidou Dia qui le dit, parce qu’ils pensent que je peux, pour eux, jouer le rôle qu’occupait Césaire. Je ne dirai pas dans la négritude, mais en assumant nos valeurs culturelles et cette croisade de la diaspora. J’irai en Martinique. J’essayerai de programmer quelque chose avec eux, indépendamment de mon voyage dans les Caraïbes.

Décrié à cause de sa face supposée « hideuse », le Libéralisme peut-il jouer un rôle dans la construction de l’Afrique ? Et comment ?

Vous savez, chaque époque a ses aspirations. Je pense que l’aspiration de construire les Etats-Unis d’Afrique, c’est-à-dire un pays avec des infrastructures, des routes, des chemins de fer, comme les autres pays, et pas la littérature, pas l’exaltation du moi nègre, pas l’exaltation d’une spécificité noire quelconque, était, une époque, une sorte de révolte de Noirs qui avaient vécu dans un milieu blanc. Ils ne pouvaient s’appuyer sur aucune formation politique, mais ils ont laissé parler leur cœur. Ils ont contesté : « On est très bien, on est des amis, mais je suis nègre comprenez cela, comprenez ma culture parce que nous apportons des valeurs à la civilisation de l’universel comme disait Senghor ». Senghor ne s’est jamais intéressé à l’économie, il a continué à s’intéresser à la poésie. Cela était une époque. Aujourd’hui, nous menons un combat d’existence. On gagne, on vit ; on perd, on disparaît. Ce que je dis, je le crois fermement. Il ne faut rien exclure dans ce monde ! Si vous lisez les dernières pages d’« Un destin pour l’Afrique », j’ai dit qu’on ne peut même pas exclure le retour du colonialisme, peut-être pas sous la forme ancienne. Qu’est-ce que c’est le colonialisme ? C’est une domination économique, culturelle, etc. Cela ne sera pas ce qu’on a connu avec le travail forcé. Si les Africains ne s’assument pas vers un destin, qu’ils choissent, qu’ils se mobilisent vers ce destin, si cette bataille est perdue, cela sera une catastrophe. C’est la raison pour laquelle je suis convaincu qu’il nous faut aller vers les Etats-Unis d’Afrique. Et pour trouver un compromis avec les hésitants, j’ai fait le projet qui va être discuté bientôt, soit à Arusha, soit à Syrte, par le comité des dix mandatés par les chefs d’Etat. Il est très simple. Je mets la commission de gouvernement continental et je mets le ministre du Travail public, le ministre de la Santé, etc. Ce que je propose, c’est que chaque ministre fédéral soit le président du Conseil des ministres de son département. Le ministre de la Santé doit être le président du Conseil des ministres de la Santé. Donc, les gens ne vont pas dire qu’on s’approprie la Santé. Il y aura simplement une coordination. Je vais d’abord proposer ce compromis dans une première étape jusqu’à ce que les gens n’aient pas peur. Il y en a qui ont peur. Là-dessus, j’ai demandé à Kadhafi, qui était d’accord avec moi, de me demander de faire une proposition qui aura l’unanimité, parce que je vais leur montrer qu’on ne veut pas les débarrasser du pouvoir. Je pense que cela sera une bonne base, un premier pas vers les Etats-Unis d’Afrique et votre génération fera le reste !

INTERVIEW RÉALISÉE PAR MAMADOU SEYE, ENVOYÉ SPÉCIAL À BELFAST (IRLANDE DU NORD)



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