Cas de conscience ou bluff ? Nul doute que la convocation de l’ex-N°2 du Jëf Jël, ce lundi, par le Procureur de la République va susciter une lueur d’espoir dans les rangs de la formation de Talla Sylla quant à une probable réouverture du dossier judiciaire relatif à l’affaire portant le nom de ce dernier. Nombre de nos compatriotes avaient été estomaqués de voir que, malgré une avancée significative dans l’enquête de la gendarmerie qui avait même révélé des présumés coupables tapis sous les lambris du palais, l’affaire ait été pratiquement classée sans suite. D’aucuns avaient même vu, à travers la mort accidentelle du capitaine et ancien calot bleu, Ismaël Mbaye, un assassinat ayant le dessein d’effacer toutes traces qui pourraient être compromettantes contre certaines personnes perçues comme étant les commanditaires de l’agression contre Talla Sylla. A-t-on, du côté du pouvoir, la volonté de clarifier cette ‘affaire’ en espérant que, avec le temps, les Sénégalais soient moins sensibles à son dénouement ?
Rebondissement dans l'affaire Talla Sylla : Moussa Tine passe devant le juge lundi
On croyait l’affaire Talla Sylla classée sans suite et enterrée à jamais. Que nenni ! Par le biais d’un huissier de justice, Moussa Tine, l’ex-député du Jëf Jël a reçu, à son domicile à Thiès, une citation le sommant de se ‘trouver le lundi 30 juin 2008 à 8 heures du matin à l’audience de la chambre des Appels correctionnels du Bloc des Madeleines de la Cour d’Appel de Dakar’. Le motif invoqué par le Procureur général près la Cour d’appel de Dakar pour justifier cette ‘citation à prévenu’ dont nous avons reçu copie est d’amener l’ancien vice-président du Jëf-Jël à ‘venir voir statuer sur l’appel qu’il a interjeté et le Ministère Public, par acte du Greffe en date du 28 Mai 2004, du jugement du Tribunal Correctionnel de Dakar en date du 27 Mai 2004 qui l’a condamné à déclarer l’action publique irrecevable pour : diffamation’.
Pour rappel, Pape Samba Mboup, ministre-chef de cabinet du président de la République avait saisi le Procureur de la République d’une plainte en diffamation contre Moussa Tine. Cette plainte de Mboup faisait suite à une déclaration de l’ancien benjamin de l’Assemblée nationale relative à la présence suspecte à l’hôpital du proche collaborateur du président Wade le jour même de l’agression physique du leader du Jëf Jël. Arrivé sur le lieu d'évacuation du blessé, Moussa Tine avait posé des questions troublantes quant à la présence du ministre-chef de cabinet du président de la République et avait, dans une intonation dubitative, cherché à établir un rapport de connexion entre la présence ‘suspecte’ de Papa Samba Mboup et l'agression de Talla Sylla. Réagissant à une accusation qui ne disait pas son nom, l’ex-chef de protocole de l’ancien pape du Sopi avait laissé entendre que sa présence à l’hôpital Principal ce jour-là se justifiait par le fait qu’il avait été mordu par un chien. Cependant, dans un premier temps, Pape Samba Mboup se heurtera à un vice de procédure. En effet, avant de saisir le parquet du tribunal correctionnel de Dakar, l’avocat du ministre chef de cabinet, Me Ciré Clédor Ly et son client avaient directement saisi le bureau de l’Assemblée nationale aux fins de voir Moussa Tine privé de son immunité parlementaire dans le but de l’attraire devant la juridiction pénale. Une telle démarche était vouée à l’échec dans la mesure où elle était juridiquement impossible car seul le procureur de la République est habilité à saisir l'Assemblée nationale d'une procédure de levée de l'immunité parlementaire d'un député.
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