Ahmed Khalifa Niasse, leader du Front des alliances patriotiques avait récemment rué dans les brancards contre le président Wade, qu’il avait traité, tout autant que son fils Karim, de tous les noms d’oiseaux. Beaucoup d’observateurs avaient vu derrière les sorties de ce nom moins ancien ministre-conseiller du président de la République, un chantage pour revenir aux affaires. Ce qui s’est avéré, même si Abdoulaye Wade ne l’a pas encore nommé à un poste. D’où la rage de ceux qui avaient soutenu son faux combat.
Ahmed Khalifa Niasse avait juré que le président Wade faisait du cinéma, en annonçant qu’il est candidat à sa propre succession, parce que trop vieux pour un troisième mandat à l’âge de 86 ans. Il précisait que Wade était plus que sénile. Il ajoutait que le fils du président, Karim, était Chrétien jusqu’en l’an 2000, comme si appartenir à cette religion était un crime. Maintenant, Khalifa Niasse n’est « là que pour exécuter » les « ordres » de Wade. Il taxait le fils du président de mauvais élève devant « invoquer Jésus-Christ », son prophète, pour sa « résurrection politique ». Depuis, le jeudi 27 mai dernier, il a juré que « quiconque » attaquera Karim devra d’abord l’affronter.
Un revirement qui est même commenté par ses rares disciples, puisqu’il est fils de marabout. Ils se disent « déçus » d’avoir suivi « quelqu’un qui ne croit qu’en l’argent et aux honneurs ». Il avait annoncé la candidature de sa femme à la prochaine élection présidentielle. Ce qui était ridicule, aux yeux des militants de son parti, qui le trouvent, désormais, comme « le symbole même de la honte, le modèle d’homme politique qu’il ne faut pas offrir comme modèle aux jeunes générations, parce dépourvu de toute conviction ». Il avait l’idée d’une alliance avec l’opposant Moustapha Niasse et l’un des souteneurs du président Wade, Serigne Mamoune Niasse. À présent bon nombre de ses militants qui avaient cru à son discours se préparent à aller adhérer dans des partis prêts à en découdre avec « le régime qui favorise et alimente des contre-valeurs ».
En n’acceptant « l’allégeance » de Ahmed Khalifa Niasse, ont souligné nos interlocuteurs, le président Wade s’est remis avec « celui dont la tortuosité et la malhonnêteté dégoûtent tous les Sénégalais ». Et, pensent-ils, « Ahmed Khalifa avait entraîné la défaite de son allié le président Abdou Diouf, il sera le fossoyeur de Abdoulaye Wade ».
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