AMATH DANSOKHO SUR SA CONDAMNATION A 2 MOIS AVEC SURSIS : «J’aurais pris 20 ans, si mes accusations étaient fausses»

Mardi 20 juin 2006. Tribunal correctionnel de Dakar. Verdict dans l’affaire Amath Dansokho. Le leader du Parti de l’indépendance et du travail (Pit) écope de deux mois d’emprisonnement avec sursis. Un verdict qui ne dompte pas pour autant le «sursitaire» qui, depuis les bords de la Seine, persiste et signe sur ses accusations qui, dit-il, sont «exactes», «vérifiables et vérifiées».

Le verdict de deux mois avec sursis prononcé par le juge, le mardi dernier, paraît n’être que broutille et roupie de sansonnet pour Amath Dansokho, le secrétaire général du Pit. Depuis Paris, sa réaction traduit l’état d’esprit d’un homme sûr de son fait. «Je récuse les peines que m’ont valu les terribles accusations que j’ai portées.» C’est là la réaction on ne peut plus claire de M. Dansokho. Ce dernier ne retire rien de ses accusations relayées, à l’époque, par les journaux et les radios Fm ; des propos selon lesquels, «les Sénégalais sont scandalisés par le silence du pouvoir sur les 280 milliards légués par l’ancien régime du Ps et sur le sort de 440 milliards transférés à l’étranger en 2005». En effet, Amath Dansokho, interrogé par nos soins depuis Paris où il séjourne, soutient que «ces accusations sont bien exactes» ; autrement, ajoute-t-il, il aurait «écopé de 20 ans de prison et de milliards de Cfa de dommages et intérêts». Des soupçons qui pèseraient sur lui ? Que non ! Le leader du Pit défend que, «personnellement, (il a) été lavé de tout soupçon». La peine de deux mois avec sursis qui plane sur sa tête et que d’aucuns, à l’instar de son avocat Me Jacques Baudin, ont considéré comme un «verdict d’apaisement», Amath Dansokho, en a sa lecture : «Les juges ne pouvaient pas aller au bout de leur constat. Les chefs d’accusation étaient fantaisistes ; ils sont tous tombés à l’eau.» Et qui plus est, en dépit de sa condamnation par la Justice à deux mois assortis d’un sursis, le chef de file des «cocos de Khar Yalla» persiste et signe, en déclarant notamment : «Tout ce que j’ai dit est vérifiable et vérifié.» Tout juste, lie-t-il sa condamnation à son refus de «se rendre à (sa) seconde convocation à la Dic (Division des investigations criminelles)».

Mais, pourquoi donc ? Parce que, pour Dansokho, «ils se sont sentis humiliés». Il persiste et signe ; d’autant plus, fait-il remarquer, qu’il avait «les preuves de ce qu’(il disait) et (ses) avocats l’ont démontré devant le tribunal». Et puis, Amath Dansokho n’éprouve aucune mauvaise conscience par rapport à ses déclarations, à ses accusations. «J’ai la conscience tranquille», répond-t-il. La peine prononcée par le juge du Tribunal correctionnel de Dakar n’ébranle pas le secrétaire général du Pit, qui entend, précise-t-il, poursuivre avec son parti, le Pit, leurs «actions pour que les ressources publiques soient bien gérées et qu’il n’y ait pas de détournement de fonds». Cela, non sans avertir : «Les personnes qui s’en rendent coupables seront traquées jusqu’à leur démission et le remboursement des fonds.» A ceux qui pensent ainsi le dompter, Amath Dansokho lance : «Je continue mon combat avec détermination.»