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Politique

APPEL AU SURSAUT PATRIOTIQUE - Réflexions sur la situation alimentaire au Sénégal

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APPEL AU SURSAUT PATRIOTIQUE - Réflexions sur la situation alimentaire au Sénégal

APPEL AU SURSAUT PATRIOTIQUE

Réflexions sur la situation alimentaire au Sénégal

 
    1. Contexte et Justification

Depuis l’alternance politique le 19 mars 2000, l’évolution de la situation socioéconomique du Sénégal fait l’objet d’une attention particulière des différents acteurs socioprofessionnels et surtout de la classe politique.

Au-delà des débats virulents autour de la gestion des chantiers de l’Etat, de l’instabilité du gouvernement, de la légitimité du Sénat, de la représentativité du parlement, etc., la croissance exponentielle du coût de la vie est sans doute l’œuvre la plus marquante du régime en place. Malheureusement encore, ceci s’est opéré sur fond d’une paupérisation  sans précédent des masses populaires et d’une gestion désastreuse des deniers publics utilisés à des fins de décorum, de clientélisme, de prestige ou de sinécures.

Au lendemain du sommet de l’OCI (13 – 14 mars 2008) qui aurait coûté, selon les autorités de l’ANOCI, près de 376 milliards dont 6% de contribution de l’Etat, le Sénégal traverse l’une des pages les plus sombres de son histoire caractérisée par des pénuries généralisées, d’abord de l’essence super puis du riz, base alimentaire des ménages sénégalais, etc. Compte tenu de la mauvaise campagne agricole (2007/2008) et de la conjoncture internationale marquée par la hausse régulière du prix du pétrole qui avoisine aujourd’hui les 120$ le baril, l’installation de la famine au Sénégal se précise inévitablement, et le gouvernement affiche non seulement son incapacité à inverser la tendance mais va jusqu’à nier que le peuple dans sa majorité crie famine.

La hausse insoutenable du coût de la vie combinée à la chute du pouvoir d’achat et l’inertie (et/ou l’incapacité) de l’Etat ont pour corollaire le réchauffement du front social et divers mouvements d’humeur des populations à la dimension de leur souffrance : marche des Associations de consommateurs, grèves des étudiants, des enseignants, des agents de santé, grèves de la faim des ex-agents de la SOTRAC, des sortants de l’ENSEPT, des agents d’AFRICAMER, pour ne citer que cela.  

C’est dans ce contexte que le FSD/BJ, en tant que structure politique soucieuse du bien–être socioéconomique des populations (surtout des plus vulnérables), a initié une réflexion sur la situation alimentaire et les dispositions urgentissimes à prendre. 
 
 
 

    1. La question du riz et la problématique des ressources vivrières au Sénégal

A l’image des autres facteurs de régulation sociale, le riz constitue aujourd’hui le principal symbole existentiel des ménages sénégalais. En effet, au-delà de sa forte connotation culturelle (base de l’alimentation), il porte en lui-même les piliers de l’équilibre et de la stabilité de notre système sociopolitique. Ainsi, sa raréfaction conduit inéluctablement à une crise alimentaire aux enjeux et conséquences incalculables.

En plus du pouvoir d’achat en perpétuelle baisse, la préoccupation centrale du FSD/BJ est la disponibilité et l’accessibilité des denrées de première nécessité, notamment du riz. Aujourd’hui, la survie des populations et la stabilité sociale sont en danger. Actuellement, la Chine consomme sa production de riz et importe même celle des autres pays asiatiques principaux fournisseurs du Sénégal (Thaïlande, Pakistan, Vietnam, Cambodge, etc.). Ainsi, les sources d’approvisionnement de notre pays se tarissent. Par ailleurs, ces pays utilisent leur production quasi incontournable comme arme dans le contexte de mondialisation aux enjeux multiples. Au même moment, le stock de riz de la vallée du fleuve Sénégal semble être épuisé, alors qu’on se situe à six (6) mois des prochaines récoltes au Sénégal.

La question cruciale est de savoir si oui ou non nous disposons d’un stock sécuritaire. Et si oui pour combien de temps ? Toutefois, compte tenu des productions vivrières catastrophiques de cette année (en mil, maïs, etc.), les signaux sporadiques actuels d’une famine imminente au Sénégal forcent la mise en œuvre de stratégies – réponses immédiates. Dans cette perspective, l’Etat a préconisé des mesures malheureusement peu créditées d’objectivité parce que contrastant nettement avec des pratiques très éloignées des préoccupations du peuple dont, notamment les déplacements excessifs de l’équipe présidentielle, l’envoi de 1400 personnes à la Oumra, l’opacité totale autour des fonds de l’ANOCI, l’augmentation injustifiée du nombre de ministres, pléthore d’agences de tout genre accusant des doublons et des conflits de compétence etc..).

L’analyse de ces mesures permet de déterminer les tenants et les aboutissants.   

  1. ANALYSE DES MESURES PRISES PAR L’ETAT

Les différentes mesures préconisées par l’Etat (Conseil présidentiel du 29 juin 2007, les 19 mesures issues du conseil des Ministres du 02 novembre 2007, la rencontre entre le Premier Ministre et les partenaires sociaux [patronat et syndicats] et le récent Conseil Présidentiel sur ce sujet) montrent, en réalité, le tâtonnement du gouvernement et son incapacité à trouver les solutions idoines face à la crise. Les multiples plans déjà mis en place tels que le Plan REVA, le Programme Maïs et aujourd’hui la Grande Offensive Agricole pour la Nourriture et l’Abondance la GOANA font ressortir les problèmes d’application de ces décisions : manque de suivi et d’évaluation mais aussi manque de sérieux sur la faisabilité de ces projets qui en réalité ne sont que des effets d’annonce pour faire diversion.  Le gouvernement doit prendre conscience que la crise est là et réelle et il ne sert à rien de se voiler la face ou de penser la résoudre à coup de slogans. En plus de l’inefficacité de ses propositions il ne fait aucun doute que les résultats supposés de la GOANA relèvent de l’utopie. En effet, comment est-il possible de relever un tel défi d’autant plus que ses objectifs ont été multipliés par 5 par rapports à ceux des plans précédents non atteints et que nous sommes seulement à quelques mois de l’hivernage. Au fait, l’absence de prévisions a conduit à une accentuation de la crise économique et alimentaire plus particulièrement . Aujourd’hui, la situation requiert des propositions sérieuses centrées sur le patriotisme.

    1. PROPOSITIONS ET RECOMMANDATIONS DU FSD/BJ

Devant cette situation gravissime, le FSD/BJ se veut concret et pratique pour une stratégie immédiate et efficace d’éradication de la faim sur l’ensemble du pays. En effet, l’urgence se situe dans la nécessité de réunir le montant nécessaire pour reconstituer le stock vivrier et assister les populations à traverser cette longue période de soudure. Le premier travail doit consister d’abord à identifier avec exactitude les besoins et mettre en place un système apolitique, populaire, participatif, démocratique et légitime de distribution de l’aide. A partir de là, l’adhésion des populations peut faciliter l’activation de certains leviers à dimensions socioculturelle, morale et humanitaire centrés sur la solidarité :

  1. Réduire le train de vie de l’Etat : restreindre la taille du gouvernement, supprimer les dépenses de prestige, surseoir à certains voyages et à de nombreux séminaires, rendre effectives les ponctions sur les salaires des autorités, restreindre certains chapitres budgétaires. En réalité il faudra opérer une révision de la Loi des Finances et dégager une cagnotte stratégique qui permettra de juguler la crise ;
  2. Suspendre les chantiers non encore engagés et réaffecter les montants au solutionnement de la crise;
  3. Restituer sine die au peuple sénégalais les 40 à 80 milliards dissimulées à l’étranger dont le Président avait fait état ;
  4. Faire la situation sur 200 millions de dollars que Sudatel a réglé pour sa licence et utiliser une partie de cet argent pour les urgences du moment. Il en va de même pour le surplus non consommé et réservé à l’Anoci.
  5. Organiser des manifestations de solidarité nationale (cas de téléthon), ouvrir une caisse populaire dénommée «Sursaut patriotique au secours de notre pays» en sollicitant les concours des entreprises bien portantes, en demandant une participation volontaire et anonyme de tout sénégalais (vivant au Sénégal ou à l’étranger) au nom de la survie de la patrie ;
  6. Mettre en place, lorsque la situation l’exige, dans les coins les plus vulnérables du pays un système d’aide et d’assistance proactif;
  7. Rendre effective la mise en place des magasins de référence sur tout le territoire ;
  8. Réduire les taxes sur les denrées alimentaires et les hydrocarbures, baisser les coûts de l’eau et de l’électricité dans des proportions acceptables sur l’économie nationale, et augmenter les taxes sur les produits de luxe et notamment sur le tabac et les boissons alcoolisées. Il s’agit ici en fait d’accorder la priorité aux besoins physiologiques ;
  9. Diversifier les régimes alimentaires en promouvant les productions agricoles locales et la consommation d’autres produits et denrées notamment les fruits et légumes;
  10. Réorganiser,  encadrer et multiplier selon la spécificité des régions, la formule de traite agricole pour l’arachide, le niébé, les pastèques, les fruits (mangues, oranges..) et mise en place de plateformes agricoles pour asseoir les solutions de lutte pour l’autosuffisance alimentaire;
  11. Recourir à la coopération internationale pour reconstituer le stock de sécurité alimentaire ;
  12. Toutes ces mesures d’urgence pour une disponibilité immédiate des vivres sont à coupler avec une réelle volonté politique de surproduction vivrière (mil – souna, maïs et sorgho). Ces céréales dont des variétés hâtives (exemple UBV 8004) sont identifiées et certifiées depuis plusieurs années (cf. ISRA, DRDR) sont à diffuser partout dans le pays.

Voilà quelques pistes de réflexion que nous estimons pertinente à approfondir pour trouver la juste solution à la situation alimentaire de l’heure au Sénégal. 
 

Le Directoire National du FDS/BJ



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