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Politique

Après le plébiscite de WADE : Le grand déballage

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Après le plébiscite de WADE : Le grand déballage
Après avoir pris de court bien des analystes qui ne le donnaient pas gagnant au premier tour avec son plébiscite consacré hier par la Commission nationale de recensement des votes, le président Abdoulaye Wade était très attendu sur sa première déclaration. Mais là également, il a dribblé tout son monde. Alors qu'on s'attendait à ce qu'il lance un appel à l'opposition pour l'instauration d'un dialogue constructif, à défaut de retrouvailles, pour ouvrir une nouvelle ère, il s'est laissé aller dans un grand déballage dirigé contre Idrissa Seck, Ousmane Tanor Dieng, Moustapha Niasse et Amath Dansokho. Paradoxalement, trois des quatre personnalités ainsi ciblées par le président Wade sont arrivées respectivement deuxième, troisième et quatrième, à l'issue du scrutin de dimanche. Et la presse n'a pas été épargnée dans ce règlement de comptes.

Analyse des résultats

‘Je voudrais remercier les Sénégalais, tous les Sénégalais sans exception, qui se sont donné la peine d'aller voter pour faire apparaître le choix de la volonté populaire. Ils ont accompli un devoir national. Remercier, également, ceux qui ont voté pour moi et m'ont permis d'obtenir le score que vous savez et qui a été proclamé par la Cour d'appel. Il a fallu une très forte mobilisation des Sénégalais. Il est important de comprendre que cette participation est ex-tra-ordinaire (c'est lui qui détache les syllables). Dans les élections passées, ne s'inscrivaient que ceux qui ont l'intention de voter. Pour ces élections, nous avons mis en place un système qui enregistrait et établissait et la carte d'identité et la carte d'électeur. Beaucoup de personnes qui s'étaient inscrites uniquement pour la carte d'identité, se sont vu délivrer, en même temps, une carte d'électeur. De sorte que cela aurait dû se refléter, normalement, dans ce qu'on appelle le taux d'abstention. Mais, il se trouve que tous ont voulu voter. Le taux de votants de 71 % est beaucoup plus significatif que le même taux qui s'est produit dans les élections passées. Ce qui est significatif de l'intérêt que le peuple sénégalais a voulu accorder à ces élections.

‘Globalement, les résultats sont favorables à la Coalition Sopi. Exception faite du département de Thiès. Encore que dans ce département, une analyse plus fine aurait pu montrer que nous avons remporté certaines communautés rurales. Mais, cela n'a pas d'importance. L'opposition a, également, remporté Nioro. Quoiqu'il en soit, nos résultats sont très importants. L'écart qui nous sépare du candidat qui vient après nous, est de plus de 40 %.

‘Les leçons qu'il faudrait tirer de ce scrutin, c'est d'abord de constater la surprise de beaucoup de personnes qui pensaient que je serais mis en minorité et contraint d'aller à un second tour. Pourquoi ces personnes se sont trompées aussi lourdement ? C'est parce qu'elles étaient mal informées. Parce que la presse nationale avait donné l'impression, depuis quelques années, que j'étais minoritaire. D'aucuns pensaient que ce que disait, presque unanimement, la presse traduisait l'opinion nationale. Donc, la leçon que l'on va tirer de cette élection, c'est que ce ne sont pas les journalistes qui font les élections. Parce que l'opinion des journalistes n'est pas l'opinion des Sénégalais. Donc, il faudrait qu'il y ait un changement de mentalités. Parce que le fait de vendre de l'information fausse, c'est très grave. Je sais que certaines personnes sont venues de l'extérieur pour assister à la chute d'un président. Elles étaient convaincues que j'allais être battu. C'est tout le contraire qui s'est produit. Je pense qu'il y a là, quand même, un certain nombre de leçons à tirer’.

Déroulement de la campagne

‘L'autre leçon qui me semble évidente, c'est le calme qui a prévalu lors de la campagne. J'ai conduit ma caravane et je n'ai pas vu un seul incident. Nous n'avons attaqué personne et personne ne nous a attaqués. Nous n'avons même pas été chahutés. Le seul incident est celui intervenu entre les militants d'Idrissa Seck et les taalibe de Serigne Béthio Thioune. En l'état actuel de l'information, il me semble qu'il y a eu une provocation de M. Idrissa Seck. Qui, sorti de l'Université, au lieu de prendre l'avenue Cheikh Anta Diop, est allé devant le domicile de M. Béthio Thioune. On ne peut pas tirer la conclusion que ce sont les gens qui étaient en position statique qui ont attaqué. Mais, nous en tant que Coalition 2007, nous n'avons pas eu de problème’.

Scrutin

‘Une autre conclusion, c'est que le scrutin lui-même s'est passé dans le calme. Je n'ai pas connaissance de bagarre quelque part. Après la fermeture des bureaux de vote, les gens sont partis tranquillement chez eux attendre. Ce n'est pas toujours la même chose qui se passait avant’.

Interprétation des résultats

‘J'ai une fois comparé la situation à l'époque du parti de Senghor et des autres entre 1960 et 1965. C'était l'image entre le barracuda et les petits poissons. C'est celle qu'il y a aujourd'hui entre le Pds et les autres partis. Le fait que l'opinion ait pu croire que nous étions en situtation de faiblesse est venu aussi des démarches faites par des gens de l'opposition à l'étranger (France, Etats-Unis, certains pays africains, etc.) pour dire que j'étais minoritaire. Reçus par l'Union européenne, ils ont présenté le Sénégal comme étant à la veille d'une révolte, d'une insurrection, etc. C'est très regrettable que, pour arriver au pouvoir, des Sénégalais se sentent obligés d'aller discréditer leur pays. Nous avons, aujourd'hui, la preuve que tout ce qu'ils racontent, est faux. Je me demande comment ces gens vont pouvoir se re-présenter devant leurs interlocuteurs, avec tout ce qu'ils leur ont dit sur le Sénégal et qui ne correspond pas à la réalité. Mais enfin, cela les regarde, eux et leurs interlocuteurs.

‘Je pense à ceux qui n'ont pas voté pour moi. C'est-à-dire les 32 ou 33 %. Je leur poserai la question ultérieurement dans des séances purement nationales. Je ferai aussi une enquête. Car, étant à la tête de l'Etat, je travaillerai pour tout le monde. Donc, tout le monde devrait être satisfait de ce que je ferai. Au même moment, je m'aperçois de l'ignorance de la situation du Sénégal par la presse étrangère, en général. Je ne connais pas un journal parmi ceux qui parlent du Sénégal qui, pendant tout ce temps là, a fait une observation juste sur le Sénégal et sur l'opinion sénégalaise. C'est très grave pour l'information. Là aussi, on sait qu'il y a des gens qui sont spécialisés dans les contacts extérieurs pour aller dans les rédactions présenter du Sénégal un visage qui n'est pas le sien. Cela est valable pour le Parti socialiste. Cela l'est, également, pour Idrissa Seck qui a crié, partout, qu'il avait la majorité au Sénégal et qu'il suffisait d'organiser des élections. Là, on a organisé des élections. On sait ce qu'il représente aujourd'hui. Nous sommes en position de dire que la démocratie a fait des progrès au Sénégal.

L'alternance de 2000

‘En l'an 2000, il y a eu l'alternance démocratique, certes. Mais on oublie que l'alternance de 2000 était imposée par la pression populaire. M. Abdou Diouf m'a téléphoné le mardi à 11 h pour prendre de court ses partisans pour me dire : ‘Abdoulaye, je sais que tu as gagné. Dès que je raccroche, je vais appeler la presse pour donner l'information’. Ce qui a surpris ses camarades qui avaient commencé à apposer sur les bureaux de vote des faux résultats.

Parce qu'ils comptaient pouvoir s'appuyer sur l'armée pour proclamer de faux résultats. Abdou Diouf les a pris de court. C'est pourquoi je ne cesse jamais de reconnaître le courage d'Abdou Diouf : le courage d'affronter son entourage. C'est très important. Parce que, derrière l'ambition politique, il y avait, quand même, le patriotisme. Cela ne sert à rien de sortir des résultats qui ne reflètent pas la réalité. Si les gens ne veulent pas de vous, il faut partir. Sinon, vous allez gouverner dans la contrainte. Et personne ne sait où cela peut mener’.

Félicitation aux jeunes et aux femmes

‘Je voudrais féliciter les jeunes et les femmes. Toutes les prédictions se sont révélées fausses. On a dit que dans les banlieues, il y a des pauvres, des chômeurs, des rapatriés d'Espagne, etc. C'est prendre les jeunes comme étant un autre genre humain. Mais, ce sont des gens doués de raison. J'ai parlé raison avec eux. Ce sont ces gens là qui ont voté pour moi. La seule manifestation de rapatriés d'Espagne, c'était à Kayar. Ils ont écrit une lettre d'excuse à M. Farba Senghor pour dire qu'ils n'avaient pas compris.

J'aurai pu dire : ‘Votez pour moi ; l'année prochaine, je prends 30 mille d'entre vous, je les amène en Espagne’. Ce n'est pas honnête. Je leur ai dit que l'Espagne est un pays indépendant. Je ne peux pas imposer à ce pays d'accepter les Sénégalais. Mais, je peux discuter avec ses dirigeants. Ils ont besoin de la main d'œuvre sénégalaise. Ce sont des pays importateurs de migrants. Je leur ai dit qu'ils vont devoir aller dans ce pays en toute régularité. Nous avons fait la démonstration avec les 70 autorisations que nous ont fournies les autorités espagnoles. L'enseignement à en tirer, c'est la maturité de la jeunesse’.

Promesses

‘Les gens me reprochent de faire beaucoup de promesses. J'aimerais qu'ils me disent une seule promesse que j'ai faite et que je n'ai pas tenue. J'ai réalisé même au delà de mes promesses. Le seul grand projet que je n'ai pas encore réalisé, c'est l'aéroport de Ndiass. La construction sera lancée le 4 avril, jour de l'indépendance. Le financement est bouclé ; le constructeur a été désigné. Un aéroport, cela demande du temps, des études, etc. Je peux dire que j'ai fait tout ce que j'avais à faire. Qu'on me dise quelle promesse j'ai faite et que je n'ai pas tenue. Les Sénégalais qui ont quand même beaucoup de bon sens, ne confondent pas affirmation et réalité. J'étais en terrain facile à l'intérieur du Sénégal. Parce que chaque fois que j'allais dans un village, dans le discours d'après, c'étaient des remerciements. C'est parce que pendant que l'opposition spéculait ici ou faisait la cour aux journalistes, moi, je faisais des réalisations à l'intérieur du Sénégal. Je suis le chef de l'Etat du Sénégal, de tous les Sénégalais. Je voudrais les aider (les opposants, Ndlr) à être réalistes. S'ils continuent à se comporter de la même manière, ils disparaîtront. Il faut qu'ils aient le courage d'aller à l'intérieur du pays pour parler aux gens le langage de la vérité’.

Scandales financiers

‘Je voudrais profiter de l'occasion pour répondre à certaines graves accusations contre mon régime. Il est insupportable de voir des gens faire des affirmations, parler de scandales financiers alors que nous avons, au Sénégal, une commission de lutte contre la corruption que n'importe qui peut saisir. La presse siège dans cette commission. Cette commission n'a jamais été saisie par un journaliste. Si cela a été, qu'on nous le dise, parce que j'aurais contraint la commission à faire son travail. Ensuite, l'opposition est à l'Assemblée nationale. Elle peut demander la mise en place de commission d'enquête. Nous, on l'a fait quand on était dans l'opposition. Nous avons présenté des résolutions qui étaient rejetées. Aujourd'hui, l'opposition ne peut pas présenter une seule demande d'enquête qu'on lui a refusée.

‘S'ils parlent de corruption, je peux parler de ce que j'ai fait pour combattre la corruption. Je peux comparer mon action contre la corruption avec n'importe quelle action d'un Etat africain ou même occidental. La corruption existe partout. Ce qu'il faut voir, c'est la volonté de combattre la corruption. Là, j'ai fait autant ou plus que les autres. Nous avons fait emprisonner huit inspecteurs du Trésor ; nous avons poursuivi un Premier ministre pour détournement de deniers publics. Quel pays l'a fait ? C'est révélateur. D'abord, il y a une presse libre qui peut écrire et qui, parfois même, écrit trop. Je voudrais, sur ce plan là, que l'on soit juste.

‘Je voudrais vous présenter un journal qui n'est pas ami (il exhibe l'édition du jour du Quotidien) où on parle de ‘172 milliards délestés du Trésor’. Une ambassade va voir et transmettre cela à Paris. Vous savez de quoi il s'agit ? Ce n'est pas de l'argent déposé au Trésor. La Banque mondiale fait une revue en disant d'un pays, combien il a reçu d'argent, comment il l'a utilisé. Elle a fait une enquête dans 25 pays donateurs. Ces pays ont donné des chiffres. La Banque mondiale s'adresse au Sénégal pour lui demander comment il a utilisé ce qu'on lui a donné. Cette enquête n'est pas terminée. Elle est comparée. Parce que ce n'est pas parce qu'un pays dit avoir donné de l'argent que c'est vrai. (...) Ce que je déteste c'est cette méthode qui consiste, toujours, à mettre notre pays en accusation’.

Karim Wade et l'argent

‘Mon fils n'est dans aucun poste où il a affaire directement avec l'argent.

Sauf, peut-être, la direction de l'Agence nationale de l'Organisation de la conférence islamique qui n'est pas prévue pour durer dans le temps. Il a deux grands projets. Le premier, il l'a conçu : c'est la corniche financée simplement sur la base de l'amitié que j'ai pour l'émir du Koweit et pour le Premier ministre qui est ami de Karim et qui me considère comme son père.

L'autre, c'est la Vdn. Le Koweit a décidé de financer la corniche. J'ai voulu faire une belle corniche, la plus belle de l'Afrique de l'Ouest que le Koweit a accepté de financer pour 19 milliards.

‘Mais le Koweit ne donne pas l'argent. J'ai demandé, d'ailleurs, au ministre des Finances de me faire une note sur le mécanisme. Le Koweit dépose les 19 milliards au Trésor du Sénégal. C'est une entreprise kowéitienne sélectionnée par appel d'offres qui fait cette réalisation. Vous croyez que les Kowéitiens ne savent pas compter ? Lorsque l'entreprise sélectionnée qui est l'entreprise El Kharafi fait des réalisations, elle fait un relevé de compte comme n'importe quelle entreprise. Mais elle est contrôlée par l'agence dirigée par mon fils pour savoir si tout cela correspond à des exécutions réelles. Ce relevé est envoyé au ministère des Finances qui, lui aussi, apprécie la réalité des prestations par rapport à la demande dans l'appel d'offres. C'est en ce moment seulement, quand le ministre des Finances est d'accord, qu'il envoie le relevé au Fonds koweitien. Ce dernier fait un chèque pour l'entreprise koweitienne. Dans ce schéma, dites-moi où on peut détourner de l'argent. Le garçon qui a fait des accusations a été traduit devant le tribunal. Il a dit au président (du tribunal) : ‘J'avais une information, je l'ai publiée’. Le président lui demande s'il a vérifié l'information, il dit : ‘moi, je publie, après, je vérifie’. Le président était scandalisé.

Voilà comment on accuse des gens.

‘L'autre projet que dirige mon fils, c'est l'aéroport. C'est lui qui a conçu le financement de l'aéroport. Il a quand même un diplôme d'ingénierie financière de la Sorbonne. Il a été banquier à la City. Avec ces qualités, il doit pouvoir concevoir le financement d'un projet. On a contacté la Bmce qui a financé l'étude du projet. Cela a créé une taxe aéroportuaire qui a été approuvée par la Banque mondiale et le Fmi. Ces taxes sont versées à l'Iata. Ce sont ces taxes qui permettent de payer le coût de l'aéroport. Le gestionnaire, c'est l'aéroport de Francfort. C'est ce qu'il gère dans ce pays’.

Origine des rumeurs

‘Les rumeurs viennent, principalement, de M. Idrissa Seck. Parce qu'il a la conviction que je veux mettre mon fils au pouvoir. Il dit que Karim, c'est le fils naturel, lui est le fils adoptif. Il a des officines au Sénégal et à Paris où il distille ces fausses informations. Permettez-moi de vous dire que dans quelques jours, on vous donnera d'autres preuves. Je m'en arrête là.

Mais, j'ai dit que j'ai pardonné à tout le monde : tous ceux qui m'ont causé un tort personnel. Idrissa Seck, je le considère comme un gamin. Tout ce qu'il a pu me faire, individuellement, je le lui pardonne. Au grand dam de mes collaborateurs, d'ailleurs. Seulement, je ne peux pas pardonner les griefs faits à l'Etat’.

Activation des dossiers contre Dansokho, Niasse, Tanor

‘Quand, j'ai été élu, j'ai lancé des enquêtes. On a jugé beaucoup de gens.

Pour certains leaders politiques, les enquêtes étant longues, j'ai dit qu'il faut suspendre, provisoirement, les poursuites. Parce qu'ils vont déclarer partout qu'on veut les empêcher d'aller aux élections. On a suspendu les poursuites, mais elles existaient déjà. Je ne veux pas que l'on dise que le président Wade, une fois élu, fait la chasse aux sorcières. Ces sorcières, elles étaient là. Ce ne sont pas de nouvelles sorcières. Maintenant qu'on a fait des élections et élu un président de la République, il faut que la vie de l'Etat continue ; que la justice fasse son travail.

‘Je voudrais que vous ne soyez pas surpris si M. Amath Dansokho est poursuivi. Etant ministre de l'Urbanisme, il a vendu des terres aux abords de l'aéroport et même à l'intérieur. Maire de Kédougou, il a fait une mauvaise gestion financière. L'inspection générale d'Etat m'a remis le dossier. J'ai demandé de le transmettre à la chambre de discipline financière. Si les délits sont établis, cette dernière va lui infliger des amendes. Elle peut, également, demander au gouvernement de traduire l'individu en justice. Dans le cadre de la coopération décentralisée, il a reçu d'une petite commune française 17 millions de francs. Cet argent a disparu d'après ce que l'on m'a dit.

‘Moustapha Niasse a deux dossiers. Le premier, c'est l'achat de sa maison qui se trouve sur la Corniche. Il a expliqué, il y a deux ou trois ans, à la presse sénégalaise qu'il l'avait achetée. Le patrimoine national, quelqu'un se l'approprie, on me dit que c'est un homme politique, on ferme les yeux. C'est Senghor qui, en un moment donné, avait décidé de vendre des maisons qui étaient occupées par des assistants techniques français. Il a pris un décret et a attribué ces maisons. Certains en ont profité pour les acheter. A quel prix ? Onze millions payables en 19 mensualités ! C'est un don. L'Etat doit être défendu.

‘En tant que ministre des Affaires étrangères, il avait ouvert un bureau consulaire à Hong Kong pour vendre des passeports aux Chinois. Un jour, les Français se sont réveillés et ont trouvé le cadavre d'une Chinoise dans la Seine qui avait, par devers elle, un passeport diplomatique sénégalais. La presse sénégalaise en a parlé. Moustapha Niasse vendait des passeports à des Chinois qui voulaient se rendre aux Etats-Unis ou ailleurs. Il l'a reconnu. Il n'a pas reversé l'argent au Trésor. Je lui demande, seulement, de rapporter la preuve. Et quand on lui demande cela, il dit qu'aux Etats-Unis, on vend des passeports.

‘MM. Tanor Dieng et Habib Thiam (respectivement, ancien ministre d'Etat, ministre des Affaires et Services présidentiels et ancien Premier ministre sous Abdou Diouf, Ndlr) avaient vendu des licences de pêche aux bateaux chinois pour une valeur de 20 milliards de francs Cfa. Ils l'ont reconnu dans un procès-verbal de police. Ils reconnaissent avoir acheté des véhicules pour leur parti avec le produit de la vente’.

Le cas Idrissa Seck

‘M. Idrissa Seck, étant en prison, nous étions dans une sorte de jeu d'échecs à distance. Quand, à un moment donné, il a demandé que je l'aide à sortir, je lui ai dit à la condition qu'il rembourse l'argent qu'il a détourné. Il a déclaré à la presse que ce sont des fonds politiques et au juge d'instruction qu'il a également pris d'autres fonds provenant de nos amis qui se trouvaient à l'extérieur. Je lui ai dit que s'il rembouse, nous allons demander au procureur d'être indulgents et on va trouver une solution. Et dans un document qu’il a signé, il déclare : ‘Je soussigné M. Idrissa Seck, ex-Premier ministre du Sénégal m’engage dès ma libération, à remettre à Me Ousmane Sèye et à Me Nafissatou Diop pour le compte de Monsieur Abdoulaye Wade, président de la République du Sénégal, la somme de 7 milliards à titre d’acompte sur les fonds politiques pour l’organisation des élections législatives et présidentielle de 2007. Les élections de 2012 seront financées sur le reliquat des fonds.’ Et c'était signé par le cabinet du notaire Me Pape Sambaré Diop. Donc, ce que moi je voudrais dire, si Idrissa Seck déclare que les fonds qu’il détient sont des fonds politiques d’abord, je ne sais pas combien il a. Je pense qu’il y a 40 milliards et plus déposés dans un compte trust à New York. On a mis en place une commission rogatoire. La banque a donné un rapport complet.

‘De la France d’ailleurs, nous avons obtenu toutes les informations. Il reste le Luxembourg et la Suisse. Mais en Suisse, c’est tellement compliqué, une fois qu’on met de l’argent, de le retirer. Nous avons déterminé qu’il a viré de l’argent au Luxembourg et la Société générale de banques de Luxembourg a demandé à la Société générale du Sénégal : ‘Qui est ce monsieur qui veut virer autant d’argent chez nous ?’ Quand ils ont compris, ils ont refusé d’encaisser. Alors, ce que je voudrais demander à Monsieur le Premier ministre (Ndlr : il se tourne vers Macky Sall), c’est d’aller récupérer l’argent mal acquis qui se trouve à l’étranger. Il doit être possible de récupérer cet argent qui servait quelque part dans notre pays. Et j’écrirai officiellement à ces pays. Ne soyez pas surpris quand la machine judiciaire reprendra son service normal. Ce n’est pas également une chasse aux sorciers ou à des concurrents qui n’existent même pas’.

Conséquences politiques des élections

‘Il y a, déjà, le départ des ministres d'And Jëf. Mais, dans l'immédiat, il n'y aura pas de remaniement. Cela se fera après les législatives’.

Succession

‘Je ne me représenterai pas en 2012. Parce que la Constitution ne me permet pas de faire plus de deux mandats’.

Portrait-robot de son successeur

‘En tout cas, ce ne sera pas Idrissa Seck’.

Cherté du coût de la vie

‘J'en suis conscient et j'ai demandé au gouvernement d'étudier très rapidement la question de la baisse des denrées de première nécessité’.

Contestation par le Ps des résultats

‘Ce sont des fanfaronnades auxquelles ils nous ont habitués. Ils ont demandé à la population de prendre ses responsabilités. Moi, je leur demande de prendre les leurs’.



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