Au lendemain des incidents qui ont opposé ses taliblés aux partisans de Idrissa Seck, Cheikh Béthio Thioune a décidé de rompre le silence. Pour condamner la violence et appeler ses disciples à se ressaisir. Mais également pour pointer un doigt accusateur à l’endroit de Idrissa Seck et exhiber « l’arsenal de guerre » des assaillants qui, sous ses ordres, ont provoqué les talibés, devant son domicile. Les lutteurs Moustapha Guèye, Gris Bordeau et Malal Ndiaye qui figurent parmi la garde rapprochée de Idy sont dans le collimateur des « thiantacounes » Confortablement assis dans un fauteuil et entouré de quelques talibés, Cheikh Béthio Thioune s’est expliqué hier sur les incidents malheureux qui ont émaillé l’après-midi de la journée de mercredi dernier, entre ses talibés et les partisans de Idrissa Seck.
Le marabout qui a d’emblée regretté et condamné la violence, a tenu à préciser que ses disciples ont été provoqués sur toute la ligne. Pour étayer son argumentaire, Cheikh Béthio a exhibé devant les journalistes tout un arsenal composé de coupe-coupe et d’une crosse, censés appartenir aux « assaillants à la solde de Idy ». Jurant que ses disciples étaient en train de faire un « thiante » devant son domicile, le marabout rappelle à qui veut l’entendre que depuis 1987 (date de sa consécration comme Cheikh par Serigne Saliou Mbacké), personne n’a jamais entendu son nom mêlé à des actes de violence. « C’est contraire aux valeurs de l’Islam et du mouridisme et je suis intellectuel et administrateur civil », précise-t-il.
La leçon aux journalistes
Cheikh Béthio Thioune ne s’est pas contenté de faire une profession de foi. Il a également donné des leçons aux confrères venus couvrir sa conférence de presse. En les invitant à le respecter comme il se doit (Ndlr : il y avait du grabuge lorsque des talibés du marabout ont voulu dicter leur loi aux journalistes). Le « cheikh » s’est aussi insurgé contre la « désinformation véhiculée par une certaine presse ». Il en veut pour preuve « les titres des journaux d’hier qui n’ont pas relaté la vérité des faits ». Cheikh Béthio a souligné aux journalistes qu’ils ne sont pas plus instruits que ses disciples. Le marabout a par ailleurs rappelé qu’au moment des incidents, il n’était pas chez lui. Autrement dit ce sont ses talibés qui lui ont relaté les événements. Les mêmes talibés disent avoir identifié parmi leurs assaillants les lutteurs Moustapha Guèye, Gris Bordeaux et Malal Ndiaye qui étaient dans la sécurité de Idy. Certains talibés excédés, ont juré de leur régler leurs comptes.
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