Après le Sud, la ‘révolution orange’ a fait une victime dans le Nord. Et pas des moindres ! En ce sens qu'il s'agit d'un député, le seul du département de Podor sur la liste de la Coalition Sopi. Mamadou Amadou Sall a, en effet, quitté, avec armes et bagages, ses ‘frères’ pour rejoindre Idrissa Seck. L'intéressé lui-même a signé, hier, une déclaration dans laquelle il confirme son alignement sur les positions de Rewmi. Une déclaration lapidaire et laconique dans laquelle le natif de Guia trouve, tout de même, le temps d'‘affirmer (son) soutien à la candidature de M. Idrissa Seck’. Et comme pour titiller ses ex-compagnons, il déclare, sur le ton du défi, que ‘si le parti convoquait un congrès, la majorité des militants ferait comme moi’. Sur les raisons de son départ, il était impossible d'avoir un mot du député au bout du fil. Il était, en effet, injoignable sur ses trois numéros de portables.
Toujours est-il que, selon des sources bien informées, c'est après une entrevue avec Idrissa Seck dans sa retraite de Saly que Mamadou Amadou Sall, plus connu sous le sobriquet de Thioyri, s'est décidé à franchir le rubicond. Cela, après avoir tenté, en vain, de rencontrer le secrétaire général adjoint du Pds, Macky Sall, à qui une demande orale d'audience avait été adressée, par ses soins, au pavillon présidentiel de l'aéroport Léopold Sédar Senghor lors d'un retour de voyage de Me Wade.
Toutefois, pour qui connaît les conditions d'‘admission’ de Thioyri Sall à l'Assemblée nationale, sa défection en faveur de l'ancien Premier ministre ne devrait pas trop surprendre. En effet, suite à une audience qu'il lui avait accordée en 2003, ce militant des années de braise et président, en son temps, de la fédération départementale Pds de Podor, avait exprimé à l'ancien chef de l'exécutif l'ostracisme dans lequel il végétait, lui qui était là au moment où d'autres, bombardés ministres, directeurs généraux ou Pca, broutaient dans les vertes prairies du Parti socialiste. L'occasion faisant le larron, Idrissa Seck profita de la ‘démission-reconduction’ d'août 2003 pour le mettre sur orbite. En quoi faisant ? En proposant la nomination comme ministre de Yéro Hamet Diallo qui, de ce fait, libéra son poste de député en faveur de son suppléant qui n'était autre que Thioyri Sall. Pour ceux qui s'en souviennent, Yéro Hamet Diallo n'avait pas été, physiquement, consulté lors de ce remaniement pour devenir ministre de l'Elevage. C'est au téléphone et à partir de Saint-Louis où il séjournait que l'ancien président de la commission des lois de l'Assemblée nationale avait été sollicité pour faire partie du deuxième gouvernement d'Idrissa Seck. Ce qui permit à Idrissa Seck de faire, d'une pierre deux coups. Promouvoir Yéro Hamet Diallo dont la transhumance avait été démarchée par un de ses seconds, en l'occurrence Pape Diouf qui était, en ce moment, directeur des structures du Pds. Et, par la même occasion, favoriser la montée en puissance de Mamadou Amadou Sall que sa situation d'ancien militant laissé en rade dans la distribution des avantages et privilèges commençait à agacer.
Aussi, son ralliement à Idrissa Seck sonne comme un retour d'ascenseur en ce sens que c'est à une alchimie politique de ce dernier que Mamadou Amadou Sall doit sa propulsion au rang de député. Ceci expliquant peut-être cela, sa sympathie pour les Mouvements de soutien à Idrissa Seck (Msis) se murmurait. Son probable alignement derrière Idrissa Seck était, également, dans l'air. Par conséquent, son ralliement au grand jour en faveur d'Idrissa Seck n'est que la confirmation de cette information aux relents d'intox qui, déjà, circulait sous le boisseau dans le département de Podor.
Et c'est au pas de charge que ses anciens compagnons de la fédération départementale de Podor ont convoqué, hier, une réunion d'extrême urgence avec un objectif double et clairement affirmé : minimiser, bien sûr, ce départ, et verrouiller au mieux portes et fenêtres pour arrêter l'hémorragie.
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