A peine réélu, alors qu’il n’a même pas encore prêté serment, les promesses faites lors de la campagne électorale par son directeur de campagne, Macky Sall, sont en exécution. Les convocations à la Division des investigations criminelles (Dic) ont redémarré. Hier, c’était au tour du notaire Me Pape Sambaré Diop, par ailleurs vice président de la Commission électorale nationale autonome (Cena) et la notaire d’Idrissa Seck, Me Nafissatou Diop Cissé d’ouvrir le bal. Selon des sources variées l’enquête porte sur le protocole de Rebeuss.
Alternance 2, acte1 : Le protocole de Rebeuss se retrouve à la Division des investigations criminelles. Hier, le bleu éclatant qu’a sanglé la notaire de Idrissa Seck, Me Nafissatou Diop Cissé, en franchissant les locaux de la Dic situés dans le Bloc des Madeleines, n’a pas écourté son audition. En effet, convoquée avec Me Papa Sambaré Diop, vice-président de la Commission électorale nationale autonome (Cena), Nafissatou Diop s’est retrouvée à la Dic, jusque tard dans la soirée. Si Me Pape Sambaré Diop, a été libéré à 21 heures 30, la dame ex-épouse de l’imam de Médina Baye, elle, a été retenue dans les locaux de la police judiciaire jusqu’aux environs de zéro heure.
Pourtant apprend-on de source judiciaire, qu’il n’y a pas eu de confrontation entre les deux notaires, comme la presse parlée l’avait annoncée. A sa sortie de la Dic, en même temps que le Directeur de la police judiciaire, le commissaire Assane Ndoye, Me Papa Sambaré Diop n’a pas voulu faire de commentaire. Toutefois, il a été entendu par le commissaire Macodé Mbengue et l’officier de police Adramé Sarr, entre autres enquêteurs qui ont quitté le Bloc des Madeleines, à quelques minutes de 1 heure du matin. A cette heure, la notaire de l’ex-Premier ministre Idrissa Seck était encore à la Dic où elle a déféré à une convocation depuis 16 heures.
Un autre chapitre qui s’ouvre, depuis l’emprisonnement de Idrissa Seck, qui a été libéré en février 2006 grâce à un protocole signé à la Maison centrale d’arrêt et de correction de Dakar. Ce protocole dit de Rebeuss, fait aujourd’hui l’objet de polémique. En effet lors de sa rencontre avec la presse le 1er mars dernier, le Président Abdoulaye Wade avait brandi, avant de le distribuer aux journalistes, une copie d’un document supposé authentique : il s’agit du dépôt d’une attestation en date du 29 décembre 2005 par Mme Nafissatou Diop au cabinet du notaire Me Papa Sambaré Diop.
Moins d’une semaine après la sortie du Président Abdoulaye Wade qui avait donné à la presse une photocopie de son document attestant que le maire de Thiès devrait financer sa campagne électorale à coup de 7 milliards de francs Cfa, sans pour autant indiquer la provenance de ses fonds… politiques, la notaire Cissé Diop avait, en guise d’éclairage, démenti les déclarations du président nouvellement élu. «Non», réagissait-elle, «le document brandi par Me Abdoulaye Wade est faux». L’audition d’hier, était-elle alors une confrontation entre les deux notaires ou un dossier ouvert par les éléments de la Dic pour amener Nafissatou Diop Cissé à produire le vrai document ? En tout cas, la police s’est entourée de toutes les précautions pour garder le mystère des auditions en cours. Rien a filtré à leur niveau. Et du côté des interviewés, la police a camouflé leur sortie des locaux de la Dic, certainement pour éviter un contact avec la presse qui a fait le pied de grue jusque tard dans la nuit.
De toutes les façons, l’enquête sur les fonds politiques est ouvert, comme l’avait annoncé le chef de l’Etat. Reste à voir jusqu’où la police ira.
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