Vendredi 19 Avril, 2024 á Dakar
Vendredi 01 Juin, 2018 +33
Politique

Babacar Gaye, ministre d'Etat, chargé des affaires politiques « En acceptant l'audit du fichier, Wade enlève toute possibilité de dérobade à l'opposition »

Single Post
Babacar Gaye, ministre d'Etat, chargé des affaires politiques « En acceptant l'audit du fichier, Wade enlève toute possibilité de dérobade à l'opposition »

C'est avec une sérénité déconcertante, que Babacar Gaye accueille sa nomination au poste de ministre d'Etat, en charge des affaires politiques. Expérience oblige, le président du Conseil régional de Kaffrine, dans l'entretien qu'il nous a accordé, compte tirer tous les enseignements de sa fonction de Directeur de Cabinet politique dont il ne garde pas que de bons souvenirs. Celui qui, dans sa vie, a eu la malchance d'être toujours pionnier : Groupe Parlementaire Libéral et Démocratique, Directeur de Cabinet Politique du chef de l' Etat et Président de Conseil Régional d'une toute nouvelle région, révèle qu'il n'est jamais évident de démarrer une mission.

Le Messager : Le chef de l'Etat vient de vous nommer au poste de ministre d'Etat, en charge des affaires politiques. Quelle est la lecture que vous en faites ?

Babacar Gaye : Une volonté du Chef de l'Etat de me rappeler à ses côtés. Permettez-moi de profiter de vos colonnes pour le remercier de cette marque de confiance renouvelée à mon endroit. Je considère cette nomination comme un challenge. La tâche est énorme, mais je n'ai pas de doute que je pourrais réussir avec son soutien qui ne m'a jamais fait défaut.

Quelle est la différence entre cette fonction et celle de directeur de cabinet politique ?

Je n'ai pas encore reçu ma lettre de mission. Cependant, mes attributions ne s'éloigneront pas beaucoup de celles qui auraient du être les miennes quand j'étais Directeur de Cabinet politique. La différence pourrait procéder de l'importance que le Président attache à ces nouvelles fonctions en m'élevant à la dignité de Ministre d'Etat.

En quoi votre expérience de directeur de cabinet politique peut-elle vous être utile dans vos nouvelles fonctions?

Ne serait-ce que par expérience, je pourrais tirer tous les enseignements de ma fonction de Directeur de Cabinet politique, dont je ne garde pas que de bons souvenirs. Ensuite, il est toujours intéressant de partir de quelque chose. Dans ma vie, j'ai eu la malchance d'être toujours pionnier : Groupe Parlementaire Libéral et Démocratique, Directeur de Cabinet Politique et Président de Conseil Régional d'une toute nouvelle région. Ce n'est jamais évident de démarrer une mission.

Il y a déjà un ministre conseiller, chargé du dialogue politique, en l'occurrence Serigne Mbacké Ndiaye. N'y a-t-il pas risque de doublons sur certains dossiers?

Pas du tout. Je ne pense pas que mon rôle consistera à m'occuper uniquement du dialogue politique. Il ne saurait y avoir de doublons. Nous sommes dans un Etat bien organisé où les fonctions étatiques sont prédéfinies par des règles d'administration. La lettre de missions qui découlera de ma nomination, fixera mes prérogatives et par conséquent les rapports que j'aurais avec les conseillers de Monsieur le Président de la République. En tout état de cause, seul la volonté du Chef de l'Etat compte. Les institutions sont, ce que leurs animateurs en font.

Le président Abdoulaye Wade vient de donner son accord pour renouer le fil du dialogue avec l'opposition. Et il dit accepter toutes les conditions posées par cette classe politique. Quelle est votre position sur la question?

Je n'ai pas de position personnelle à défendre à propos du dialogue que Monsieur le Président de la République entend promouvoir avec l'opposition. Il est la clé de voûte des institutions. Il décide, seul, de l'opportunité de nouer le dialogue avec son opposition, loin de toute contrainte politique. Personnellement, j'approuve sa constance à rechercher le plus large consensus. Cette attitude renforce notre système démocratique.

Le fait d'accepter toutes les conditions ne risque-t-il pas de poser problème, quand on sait qu'il a y a eu des points de désaccord entre les 2 camps.

Il n'existe pas deux camps qui s'affrontent sur cette question. L'instauration d'un dialogue avec toute la classe politique est du ressort exclusif du Président de la République. Cependant, il ne faut pas vendre la peau de l'ours avant de l'avoir tué. Il reste quelques réglages à faire entre les plénipotentiaires de l'opposition et les mandataires du Chef de l'Etat. De notre côté nous soutenons totalement l'orientation que Me Abdoulaye Wade donnera au dialogue politique.

L'opposition réclame la mise en place d'une commission cellulaire pour abriter les débats sur la revue du code électoral. Comment jugez-vous cette requête ?

Pour ma part, elle est sans objet. Mais enfin, laissons au Chef de l'Etat la prérogative d'en déterminer la pertinence et l'utilité d'une telle commission.

L'opposition dit craindre un hold up électoral. Qu'est-ce que vous lui répondez en tant que porte-parole du parti au pouvoir.

Sur cette question, l'opposition n'a aucune raison de s'inquiéter. Le Code électoral en vigueur a permis à « Benno Siggil Senegaal » et à d'autres coalitions électorales qui n'étaient pas avec le pouvoir de remporter les élections locales dans plusieurs communes et pas des moindres : Dakar, Pikine, Rufisque, Guédiawaye, Kaolack, Kaffrine, Saint-Louis, Louga, Podor, Fatick, ainsi que dans plusieurs Communautés rurales et dans trois grandes régions. Partout où les électeurs ont voulu sanctionner les listes de la Coalition Sopi, l'opposition a gagné. Malheureusement, elle est inexistante dans beaucoup de localités du pays. Il n'empêche, en acceptant l'audit du fichier et la réforme du processus électoral, le Président leur enlève toute possibilité de dérobade.

Le choix porté sur Abdoul Aziz Sy Al Ibn pour rapprocher les deux camps ne risque-t-il pas de constituer un blocage pour le processus déjà enclenché par le ministre-conseiller, chargé des Questions politiques, Serigne Mbacké Ndiaye ?

Absolument pas. Le Ministre Conseiller Serigne Mbacké Ndiaye, agissait sur instructions de Monsieur le Président de la République. Il n'a pas d'initiatives propres. Alors que le choix de Serigne Abdoul Aziz Sy Al Ibn, procède d'une volonté de Serigne Mansour Sy, Khalife général des Tidjanes, de s'impliquer dans le jeu pour faciliter le rapprochement des deux camps. L'acceptation du Président de la République ne peut influer en rien sur le travail du Médiateur social choisi pour son statut et la considération et le respect que toute la classe politique doit aux chefs religieux, qui sont des facteurs de stabilité et une chance pour le Sénégal.

Votre position sur la publication des bulletins de santé des candidats à la présidentielle ?

Méfions-nous des mimétismes. Pour le principe et par souci de transparence, la publication des bulletins de santé des candidats à l'élection présidentielle aurait pu être inscrite dans nos lois et règlements. Qu'en serait-il des autres fonctions électives ? Franchement, je trouve ce débat macabre et inopportun. Le Sénégal a d'autres priorités.

Le Parti démocratique sénégalais (Pds), va passer Parti démocratique Sénégalais libéral (Pdsl). Qu'est-ce qui va changer avec une telle mutation ? Pas grand-chose. Car, il ne s'agit pas d'un processus de mue du Pds en Pdsl. Les opérations de vente des cartes et de renouvellements des instances du PDS/L concernent les militants du Pds et toutes les forces politiques qui ont accepté de rejoindre Maître Abdoulaye Wade dans sa croisade contre l'obscurantisme, les intolérances, le sous-développement et l'afro-pessimisme. Le PDS garde son idéologie libérale, ses statuts, son règlement Intérieur, ses structures et son mode de fonctionnement. Donc il n' y a point de refondation ou de renoncement à des valeurs auxquelles les responsables et militants continuent de consacrer leur engagement. Au demeurant, notre grand parti a besoin d'être mieux organisé. Ce qui lui permettra de retrouver son esprit conquérant et son lustre d'antan, qui ont fait la fierté des compagnons du Secrétaire général national.

Les opérations de placement des cartes du Pdsl sont source de beaucoup de tensions et de violence. Est-ce de bon augure pour votre parti ?

Les opérations de vente de cartes qui doivent déboucher sur le renouvellement des structures de base du parti ne doivent pas donner prétexte à l'indiscipline et à la violence sous quelque forme que se soit. Alors, aucune ambition ne saurait justifier cette violence gratuite et aveugle. Heureusement, de tels comportements n'ont été observés que dans quelques localités où le message du Secrétaire Général National n'a pas été bien expliqué aux militants. Il faut davantage communiquer sur cette question.

Comment se porte le Pds à Kaffrine ?

Pas au mieux de mes attentes. Un leadership éclaté n'a jamais profité à une organisation. Naguère, certains avaient une fausse lecture de mon départ du Cabinet de Monsieur le Président de la République, qui avait été jugé comme une disgrâce ou un désaveu. C'était une erreur d'appréciation. Je pense que mon retour dans le Cabinet du Président, comme Ministre d'Etat, va contribuer à remettre de l'ordre et réduire les divergences. Je ne cherche pas l'unanimisme, qui n'est pas de ce monde. Mais nous pouvons nous entendre sur un consensus minimal pour certaines questions, laissant à chacun toute la latitude de se déployer en toute démocratie, tout en sauvegardant les intérêts du Parti.

Après un an passé à la tête de la nouvelle région de Kaffrine, quel est le bilan que vous pouvez tirer de cette année de gestion ?

Il sera très sommaire. Le Conseil régional de Kaffrine a été mis en place sans moyens adéquats pour une région où tout est à construire. La dimension de la tâche a été à la fois un challenge et un facteur inhibiteur. Nous venons de recevoir du Gouverneur, l'affectation d'un local très vétuste pour abriter le siège de l'institution. Depuis 8 mois, je travaille chez moi à Kaffrine. Ces difficultés ne nous ont pas empêchés de rechercher des partenaires pour le développement de la région. C'est ainsi que nous avons signé avec une douzaine d'entreprises italiennes qui ont décidé d'y investir, un protocole dont la mise en œuvre sera assurée par Copper Africa, une Organisation non gouvernementale (Ong), comme agence d'exécution du Programme que nous avons défini ensemble. Le Conseil régional a aussi participé aux diverses activités traditionnelles dédiées aux collectivités locales. Comprenez qu'il soit difficile de faire un bilan à travers une interview.

L'ancien directeur de l'Artp qui avait été placé sous mandat de dépôt vient d'être libéré. Et l'Anoci a été citée comme bénéficiaire des primes spéciales. Votre commentaire ?

Aucun, sauf que pour lutter contre la corruption et la mal gouvernance, je soutiens fermement les politiques de répression initiées et mises en œuvre par le Gouvernement sur instruction de Monsieur le Président de la République.



0 Commentaires

Participer à la Discussion

  • Nous vous prions d'etre courtois.
  • N'envoyez pas de message ayant un ton agressif ou insultant.
  • N'envoyez pas de message inutile.
  • Pas de messages répétitifs, ou de hors sujéts.
  • Attaques personnelles. Vous pouvez critiquer une idée, mais pas d'attaques personnelles SVP. Ceci inclut tout message à contenu diffamatoire, vulgaire, violent, ne respectant pas la vie privée, sexuel ou en violation avec la loi. Ces messages seront supprimés.
  • Pas de publicité. Ce forum n'est pas un espace publicitaire gratuit.
  • Pas de majuscules. Tout message inscrit entièrement en majuscule sera supprimé.
Auteur: Commentaire : Poster mon commentaire

Repondre á un commentaire...

Auteur Commentaire : Poster ma reponse

ON EN PARLE

Banner 01

Seneweb Radio

  • RFM Radio
    Ecoutez le meilleur de la radio
  • SUD FM
    Ecoutez le meilleur de la radio
  • Zik-FM
    Ecoutez le meilleur de la radio

Newsletter Subscribe

Get the Latest Posts & Articles in Your Email