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Politique

Babacar Gaye, ministre Directeur de cabinet politique : « Après Wade, il n’y aura pas d’homme providentiel »

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Babacar Gaye, ministre Directeur de cabinet politique : « Après Wade, il n’y aura pas d’homme providentiel »
LE POPULAIRE - « Après Wade, il n’y a pas d’homme providentiel ». Telle est la conviction de Babacar Gaye, ministre, Directeur de cabinet politique du président de la République. L’ancien président du groupe parlementaire « Libéral et démocratique » va même plus loin, en indiquant clairement ne pas sentir ailleurs « les balbutiements et les prémices » de ce qu’il a appris aux côtés de Me Wade. Dans l’entretien qu’il nous a accordé, hier, ce proche collaborateur du président Wade explicite les raisons pour lesquelles il est contre la refondation du Parti démocratique sénégalais (Pds), non sans s’engager à faire de sorte que l’on ne parle plus de rupture du dialogue politique au Sénégal.

Vous êtes le Directeur de cabinet politique du président de la République, quel est le contenu de la fonction que vous occupez ?

La fonction de Directeur de cabinet politique est une innovation dans l’organisation de la présidence de la République. Je voudrais préciser au passage que le cabinet de Monsieur le président de la République est un et indivisible, du point de vue de ce qu’on pourrait appeler la structure ou l’organe chargé de s’occuper des affaires du président de la République. Le président Wade a estimé innover, comme c’est le cas dans beaucoup de pays, d’avoir un cabinet qu’on pourrait appeler administratif et un cabinet politique. Pour mieux rationaliser le travail au sein de ce que je peux toujours appeler ce cabinet unique. Je tiens à le préciser, il n’y a qu’un cabinet du président de la République. Et pour ce cabinet, il a nommé deux collaborateurs pour les élever à la dignité de ministre, Directeur de cabinet. La spécificité du cabinet politique procède de la volonté du chef de l’Etat de rendre beaucoup plus accessible son environnement. Il a constaté qu’aussi bien les Sénégalais citoyens ordinaires que les organisations de Sénégalais avaient beaucoup de difficultés à sentir le feed-back de leurs interpellations. C’est en cela qu’il faut comprendre cette nouvelle dynamique créée pour que justement toute l’information qui part de la base de la pyramide puisse arriver au sommet de l’Etat, à travers le filtrage du Directeur de cabinet politique. Il va sans dire, si je m’en remets à l’entretien que j’ai eu avec Monsieur le président de la République, avant ma nomination, qu’il lui est loisible, en tant que seul détenteur de ce pouvoir de manière discrétionnaire, de m’imputer tout dossier pour lequel il estime devoir utiliser mes compétences.

Quels sont les objectifs que le président Wade vous a assignés ?

En l’état actuel de ma prise de service, Monsieur le président de la République n’a pas encore fixé de manière formelle les objectifs. Ces quelques jours de repos seront mis à profit, j’en suis sûr, pour finaliser évidemment la lettre de mission qui me concerne. Ce que j’en retiens découle toujours de l’entrevue que nous avons eue. Entretien à la suite duquel le président a estimé devoir insister davantage sur des aspects qu’on pourrait appeler autrement plus politiques et sociaux, dans le cadre de son action. Me Wade n’aime pas être isolé. Il ne peut d’ailleurs pas l’être. C’est pourquoi il a estimé devoir avoir des collaborateurs qui soient plus proches de certaines de ses préoccupations qui concernent surtout le bas peuple. Voilà un objectif que je sens déjà être déterminant ou essentiel dans cette volonté de créer un environnement beaucoup plus propice pour que les Sénégalais le sentent davantage.

Comment avez-vous vécu votre migration de la station de Directeur de cabinet technique à celle de Directeur de cabinet politique ?

Je l’ai vécue de manière naturelle. J’ai considéré que ce qui importe pour moi, c’était que le 18 juin, un soir, le chef de l’Etat a cherché un collaborateur ou a cherché un très proche collaborateur. Nous étions plus de onze millions de Sénégalais, il a pensé à moi. Si par des contraintes liées à une législation existante, à une réglementation, à la loi, je ne pouvais pas occuper le poste de Directeur de cabinet technique ou administratif, le président, pour me garder à ses côtés, a estimé me nommer à cette fonction de Directeur de cabinet politique, avec rang de ministre. Me Abdoulaye Wade n’avait pas besoin, si vraiment c’était pour simplement me donner une raison de penser que je compte parmi les éléments du Parti démocratique sénégalais, de me nommer à ce poste. Je fais de la politique par devoir. Et le devoir, aujourd’hui, m’appelle à accepter les fonctions que l’on me propose pour le devenir de ce pays. J’aurais été choisi collaborateur sans titre du président de la République, j’aurais accepté, à plus forte raison, aujourd’hui, ce poste éminemment important, innovant. C’est à moi de trouver le contenu essentiel à cette fonction de ministre, Directeur de cabinet politique. Je souhaite, et c’est mon vœu le plus ardent, que quand un autre décret mettra fin à cette fonction, que tous ceux qui ont des ambitions d’exercer une fonction d’Etat, pensent être nommés Directeur de cabinet politique.

Le débat autour de la refondation ou pas du Pds fait rage. Quelle est votre position sur cette question qui déchaîne les passions au sein de votre formation politique ?

Je suis contre une refondation. Pour la simple et bonne raison que refonder un parti politique, c’est le reconstruire sur de nouvelles bases, sur de nouveaux principes. Je ne suis ni pour l’un, ni pour l’autre. Je suis pour un Pds toujours fort dans ce qu’il y a de plus noble dans le libéralisme social, dans ce qu’il y a de plus charmant dans ce qu’on pourrait appeler, aujourd’hui, l’adhésion des masses les plus démunies de notre pays à l’idéologie proposée par Me Abdoulaye Wade. Le Parti démocratique sénégalais doit rester tel qu’il est. Je veux dire, en tant que parti politique, je suis pour une organisation ou une réorganisation du parti. Parce que refonder, c’est toucher les structures du parti, c’est les casser, c’est les reconstruire. Je ne suis pas pour cette refondation. Je suis pour un élargissement du parti, pour sa réorganisation, de nature à créer une certaine attractivité pour que nous puissions ingurgiter de manière très facile les afflux de militants qui nous viennent des partis politiques adverses, qui nous viennent de la société civile, et aussi de l’apport des partis politiques qui ont décidé d’aller avec nous en alliance. Créer un grand parti présidentiel devrait être la seule ambition de cette équipe qui, aujourd’hui, travaille à côté du Secrétaire général national du parti. Je suis pour cette forme de restructuration. Assurer au parti une pérennité, parce qu’étant très organisé, très structuré, ayant une démarche beaucoup plus moderne. Si c’est ça la refondation, je suis d’accord. Mais, je ne suis pas pour une modification substantielle de l’idéologie et des structures. Ceux qui ont fait le Parti démocratique sénégalais ont du mérite. Et je pense qu’on doit partir de ces acquis, en ayant un esprit d’ouverture, pour bâtir un parti moderne, un parti qui puisse survivre naturellement à son fondateur. Et c’est ça l’ambition, de mon point de vue, de cette équipe qui, aujourd’hui, est autour du président Wade.

Est-ce à dire que vous invitez les partis alliés à se fondre dans le Pds ?

Mais, absolument. Le grand parti présidentiel ne peut pas être le Pds. Le Pds en tant que tel existe. Nous souhaitons avoir un parti politique beaucoup plus ouvert, plus attrayant, qui puisse, en relation avec les autres partis politiques alliés, trouver des convergences de nature à créer un grand parti fort, une certaine unité organique autour du noyau dur qui est le Parti démocratique sénégalais. Voilà ce que, moi, j’appelle refondation du parti. Et je pense que ce message a été bien transmis par le Secrétaire général national, qui souhaiterait, avant d’en arriver à cette phase ultime de création du grand parti présidentiel, que déjà le Pds s’organise pour aller à ce rendez-vous du dialogue et de l’unité, que le Pds soit fort, que le Pds puisse y venir avec des arguments politiques cohérents. Voilà le message qu’il a transmis. Et voilà les termes de référence de ceux qui sont chargés de réfléchir sur la réorganisation du parti. C’est ça qui est plus juste que la notion de refondation.

Donc, vous êtes pour les retrouvailles de la grande famille libérale…

Sur le principe oui. Je suis d’accord pour le retour de tous les fils du parti. Si le président Wade estime devoir créer un grand parti, il faudrait que l’on commence d’abord par organiser le noyau central, ensuite qu’on puisse faire revenir tous les atomes qui, à un certain moment de la marche naturelle de notre histoire politique, ont eu à s’éloigner du centre. Et enfin, créer un grand ensemble avec d’autres partis politiques avec qui nous partageons un même idéal : la construction et le développement de notre pays. Je pense donc que toutes les forces politiques avec qui nous avons des ressemblances, des convergences politiques, sont invitées au banquet.

Par rapport à la notion de principe que vous avez évoquée, ne pensez-vous pas qu’il faut d’abord que le contentieux financier qui opposerait Me Wade à Idrissa Seck soit réglé, d’autant plus que le président l’avait accusé publiquement ?

Je pense que le retour d’Idrissa Seck dans la grande famille libérale a été une volonté d’abord exprimée par l’intéressé lui-même, acceptée par le Secrétaire général national du parti. Dans le principe qui souhaite évidemment que les instances du parti se réunissent pour donner une décision politique, c’est-à-dire pour dire, comme nous l’avions fait au niveau du Comité directeur et pour respecter le parallélisme des formes : « Oui, nous sommes d’accord pour le retour ». Permettez-moi de signaler le dédoublement fonctionnel qu’il y a entre le président de la République, Abdoulaye Wade et Abdoulaye Wade, Secrétaire général national du parti. Il arrive qu’il soit obligé de se prononcer en tant que président de la République ou en tant que Secrétaire général national du parti. Pour ce qui concerne les affaires de l’Etat, de mon point de vue, il faut qu’on laisse à l’Etat le temps, les moyens de faire son travail, c’est-à-dire d’exercer la plénitude de ses responsabilités. Le Parti démocratique sénégalais n’est pas l’Etat, il peut bel et bien réfléchir sur les conditions de retour d’un de ses militants égarés. Mais, il appartient à l’Etat d’assurer évidemment un bon fonctionnement de la République. Dans ce cadre précis, en tant que politique, permettez-moi de ne pas m’immiscer dans le fonctionnement de la Justice, pour la simple et bonne raison qu’il y a la séparation stricte des pouvoirs. Compte tenu aussi de ma position en tant que Directeur de cabinet politique du président de la République, un commentaire allant dans le sens de cette affaire pourrait donner sujet à polémique inutile.

Nombre de libéraux pensent que l’ancien Premier ministre Idrissa Seck a intérêt à se blanchir avant de réintégrer le Pds…

Écoutez, je ne gère pas les intérêts d’Idrissa Seck. Peut-être que cette question, vous la poserez à ses amis de Rewmi ou à lui-même qu’une réponse adéquate serait trouvée.

Mais, c’est le président de la République qui l’a accusé publiquement, ne pensez-vous pas qu’il y a là un problème…

Vous savez, il appartient aux autorités administratives et judiciaires de prendre en charge toutes les questions qui interpellent la République. Sous ce rapport, le Pds ne peut pas de mon point de vue s’immiscer dans une question qui concerne le Sénégal.

Si le Comité directeur accepte la demande d’Idrissa Seck de réintégrer le Pds, le débat sur la succession de Me Wade serait alors relancée ?

La succession du président Abdoulaye Wade n’est pas ouverte en soi pour plusieurs raisons. Du point de vue du droit, la succession du président n’est pas ouverte. Dans les faits, la succession n’est pas ouverte. C’est pourquoi, de mon point de vue, je ne comprends pas comment aujourd’hui ce débat sur la succession du président Wade se pose en des termes aussi ténus. Le Pds, c’est vrai, le Sénégal avec, doit réfléchir sur l’après-Abdoulaye Wade. C’est ça la problématique. L’après-Abdoulaye Wade n’est pas forcément de réfléchir sur la succession d’Abdoulaye Wade. Je fais partie des éléments qui pensent que nous avons intérêt, nous, au Parti démocratique sénégalais, à créer des conditions d’une synergie, à créer une certaine convergence autour d’un idéal unique : la pérennisation de l’œuvre d’Abdoulaye Wade. Et pour ça, il urge de s’organiser d’abord en tant que parti politique, ensuite de créer les conditions pour que toutes les forces, je ne peux pas dire alternatives, qui peuvent contribuer à renforcer cet idéal puissent être invitées à ce débat. De nature à ce que l’homme du 19 mars a pu démarrer comme œuvre au Sénégal, que nous puissions le poursuivre. Parce qu’il est évident que toutes les idées qui bouillonnent dans la tête du président ne peuvent pas être, un jour, mises en œuvre par lui-même. Cela n’a pas de sens. Et par essence, les idées survivent à leurs créateurs. L’idée de l’après-Wade est une idée qui devrait être analysée aujourd’hui en termes de prospective, aussi ben pour le Sénégal et pour l’Afrique surtout. Et ainsi, vous vous rendrez compte qu’il est réducteur de parler de succession autour de personnalités politiques. Car, il me semble que ce qui est essentiel, c’est que celui qui a créé le Pds, celui qui a créé le libéralisme social, l’homme qui rêve de l’unité africaine ou des Etats-unis d’Afrique doit être plus préoccupé par le comment parvenir à réaliser toutes ses ambitions pour le Sénégal et l’Afrique. Que son enseignement puisse lui survivre, de nature à ce que toutes les personnes, demain au Sénégal, comme partout en Afrique, puissent dire un jour : Me Abdoulaye Wade a pensé à une Afrique organisée de cette manière. Voilà ma contribution à cette œuvre grandiose, c’est comme ça que moi, je vois les choses, plutôt que qui sera là après lui.

Est-ce à dire que vous considérez ce débat-là comme un faux débat ?

Naturellement, lui-même il ne l’a pas encore posé, pourquoi voulez-vous que moi je puisse m’impliquer dans une approche qui n’en est pas une ?

Non, monsieur le directeur de cabinet politique, le président Wade n’a-t-il pas publiquement posé le débat à la suite de la proclamation des résultats du scrutin présidentiel par la Commission nationale de recensement des votes ?

À chaque question, une réponse, il est évident, je n’étais pas là, qu’un journaliste a dû lui poser la question de savoir : « monsieur le président, est-ce que vous pensez à votre succession ? » Naturellement, connaissant Me Abdoulaye Wade, il donne la réponse qu’il lui faut. Celui qui doit le succéder doit être ainsi. Les critères sont lancés, c’est tout à fait normal. Je ne suis pas aujourd’hui dans la situation du président Abdoulaye Wade parce que je ne suis ni président, je crois ne pas avoir créé quelque chose qui pourrait peut-être me suivre, je ne pense pas. Mais, avouez quand même qu’une fois qu’on a des enfants, on commence déjà à penser : qui va me succéder ? Qui va gérer la maison après moi ? Me Wade a créé quelque chose, il a créé un parti, il a créé une idéologie, il a une ambition pour l’Afrique. Naturellement, il faut qu’il pense à demain. Et pour nous, demain, c’est après lui.

Peut-on vous considérer comme un postulant quand la succession sera ouverte ?

Pas du tout, je ne suis pas postulant pour être successeur. Parce que je vous l’ai dit pour moi la question ne se pose pas. Par contre, je suis un soldat au service de la pérennisation de l’action de Wade. L’équipe qui s’occupera de cette ambition, j’aimerais bien en faire partie. Parce que je l’ai déjà dit, pour moi, après Wade, il n’y a pas d’homme providentiel. Mais peut-être parce que ce que j’ai appris à ses côtés, je n’en sens pas les balbutiements ailleurs, je n’en sens pas les prémices ailleurs. Forcément, il faut que les gens s’organisent, et que nous puissions nous constituer en une équipe très forte, soudée, qui puisse s’inspirer de son enseignement pour pouvoir tenir le Sénégal comme il le souhaite.

Et le camp Karim Wade, qu’est-ce que vous en pensez ?

Qu’est-ce que je pense de Karim Wade ?

Nous voulons dire de son camp ?

Quel est son camp, Karim Wade (rires). Non je ne le sais pas parce que vous ne le dites pas.

Karim Wade avancerait encagoulé pour succéder à son père. Qu’en pensez-vous ?

Mais attendez qu’il se prononce, comme ça on va faire un commentaire, comme moi je ne suis pas fort en spéculation politique…

Que pensez-vous de la Génération du concret qu’on taxe d’être une association politique qui vise à atteindre le sommet ?

La réponse que je vais donner sera celle que le président avait sortie un jour. La définition de génération, c’est un ensemble de personnes qui ont à peu près le même âge. Et que forcément, la liberté est accordée à chacun de s’organiser en fonction des affinités. Je pense aujourd’hui qu’on ne peut pas reprocher à des Sénégalais de s’organiser en association et que cette association s’appelle Génération du concret.

Mais, cette association a des relents politiques. Ne le constatez-vous pas ?

Par essence, toute association a des objectifs. Je n’ai pas vu les statuts de la Génération du concret, je n’ai pas aussi lu dans les journaux une déclaration d’intention de la Génération du concret pour affirmer comme vous que c’est une association d’obédience politique ou qui a des objectifs de se hisser au sommet de l’Etat. Ce que je retiens, c’est leur liberté, leur droit de s’organiser en association en tant que citoyens sénégalais. Les objectifs maintenant ça viendra, on fera le commentaire quand on les saura.

Le dialogue politique entre le pouvoir et l’opposition dite significative est en panne. En tant que directeur de cabinet politique, ne pensez-vous pas qu’il est temps de renouer le fil du dialogue ?

Ce qui est plus juste, c’est de dire des partis de l’opposition. Parce que je ne comprends pas aujourd’hui que l’on veuille toujours s’accrocher à la notion d’opposition significative. Significative par rapport à quoi, par rapport à leur taille ? Si tel est le cas, de mon point de vue, elle a cessé d’être significative. Disons qu’il y a aujourd’hui une certaine partie de l’opposition qui est en rupture de ban démocratique. Il y a certains partis de l’opposition qui refusent de faire leur devoir constitutionnel, ils devraient d’ailleurs être dissous. Parce que dans la loi fondamentale, il est dit que les partis politiques concourent à l’expression du suffrage. Ne pas aller aux élections, c’est refuser de faire son devoir constitutionnel. Mais, bref, il n’est pas de notre volonté de museler ou de faire disparaître des partis politiques par des décisions administratives ou politiques. On laisse aux citoyens le soin d’en décider à notre place. Et, je pense que ce qui s’est passé à l’élection présidentielle, comme aux législatives et lors des sénatoriales le prouve nettement. Parce qu’il y a des bastions de l’opposition qui ont voté massivement pour nous. Le dialogue politique, il n’est pas bloqué, il existe à l’Assemblée nationale où il y a des débats démocratiques sur les marches de l’Etat et de la République. Maintenant, le dialogue politicien, c’est-à-dire des rencontres entre la majorité et des partis d’opposition autour de questions stratégiques, importantes ou d’intérêt national, nous sommes très ouverts. Et, le président de la République n’a fait qu’appeler à ce dialogue. Il appartient à certains partis de l’opposition de décoder le message et d’accepter les termes de ce dialogue. Ce n’est pas à l’opposition d’imposer les termes de référence du dialogue.

Mais, le président refuse toujours de les recevoir ?

Comment voulez-vous que le président reçoive des gens qui ne le reconnaissent pas en tant que président de la République ? Ça pose problème. Peut-être qu’après les vacances, nous allons essayer d’ouvrir des chantiers allant dans le sens de renouer le fil du dialogue entre ceux qui gèrent le pouvoir et certains partis de l’opposition. En tout cas, en ma qualité de directeur de cabinet politique du président, je suis très ouvert à ça, et je m’emploierai autant que faire se peut à faciliter les contacts pour qu’on ne parle plus de rupture de dialogue politique, parce que simplement le président n’aurait pas reçu tel ou tel leader politique. Mais, en démocratie, quand on perd les élections, on laisse les autres gouverner.

En tant que responsable du Parti démocratique sénégalais, si vous aviez à faire un diagnostic de votre parti, quel serait ce diagnostic ?

Qu’à l’état actuel des choses, nous n’avons pas atteint notre optimum d’organisation, que nous sommes un parti massif, que nous avons intérêt à cultiver la fraternité dans nos rangs, que nous avons aussi le devoir de préserver nos symboles qui sont des valeurs d’abord : dignité, justice, fraternité. Que nous soyons plus attentifs aux préoccupations de nos concitoyens, surtout en matière comportementale. Je rêve d’un parti politique très attrayant, qui puisse concilier enfin cette légitimité qui a fait le parti depuis 1974 et l’apport fécondant d’autres majorités. Pour qu’ensemble nous puissions bâtir ce grand mouvement dont rêve le président Abdoulaye Wade et qui doit continuer à gérer le pouvoir au-delà de cinquante ans comme il le dit.



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