BABACAR GAYE, PORTE-PAROLE DU PDS : « Notre ordonnancement législatif n’interdit pas à un malade de briguer le suffrage universel »

Le porte-parole du Pds, Babacar Gaye, se veut formel. Il est indécent de parler de la santé de l’autre, fut-il le chef de l’Etat. Il soutient aussi, dans cet entretien, que rien dans notre ordonnancement législatif n’interdit un malade de briguer le suffrage universel.

Quelle est votre réaction après la sortie de Mame Marie Faye, mettant en cause la santé du chef de l’Etat ?

Un sentiment de dégoût. Dans notre culture, c’est indécent de parler de la santé de l’autre, fut-il le président de la République. Qui plus est, la personne que vous citez, ophtalmologue, n’est pas le médecin de Me Abdoulaye Wade. Et Même si c’était le cas, la morale et la déontologie lui interdisent de s’épancher en public sur des raisons médicales qui empêcheraient Me Wade de briguer les suffrages des Sénégalais. Au demeurant, rien dans notre ordonnancement législatif, rien n’interdit un malade de briguer le suffrage universel. Mais là n’est pas le débat, car notre candidat se porte comme une fleur printanière. Le parti démocratique sénégalais se félicite de la diligence avec laquelle le ministère public s’est saisi de ce dossier pour lui donner le traitement de rigueur qu’il mérite.

Certains responsables libéraux voient derrière cette sortie de Mme Faye, la main de l’ex Premier ministre Idrissa Seck. Qu’en pensez-vous ?

C’est à eux de donner les raisons de leurs positions. Peut-être ont-ils assez d’éléments qui corroborent leurs déclarations. En tout cas, l’on peut retenir que Mame Marie Faye, si elle reste membre du Pds, n’est pas une militante d’un comportement modèle. Ceux qui se ressemblent s’assemblent.

Le vendredi dernier, le Comité directeur du Pds a jugé recevable la candidature de Me Wade, malgré l’opposition d’Idrissa Seck. Croyez-vous le débat sur la question clos ? Ne craignez-vous pas un désaveu de la base ?

Idrissa Seck ne peut pas s’opposer à la candidature de Me Wade ni politiquement, ni juridiquement. Ce débat n’a jamais intéressé les instances du parti. C’est l’ouverture d’esprit du Secrétaire général national, Me Abdoulaye Wade, qui avait permis d’ouvrir des discussions sur la question de l’irrecevabilité de sa candidature lors du dernier Comité directeur. Donc, nous pouvons considérer qu’il est définitivement clos en ce qui concerne le Parti démocratique sénégalais qui ne l’a jamais considéré comme sérieux.

Il n’y a aucun risque. Car aucune fédération, aucune section, je pèse bien mes mots, ne soutient la thèse de l’irrecevabilité.

Si Idrissa Seck se présente à la présidentielle, cela ne risque-t-il pas de compromettre vos chances de victoire ?

Il l’a déjà fait et cela ne nous a pas empêchés d’élire le candidat de la coalition Sopi au premier tour avec 56 % des suffrages. Nous sommes dans les mêmes dispositions de rééditer ces performances de 2007, avec nos alliés de l’Alliance Sopi pour Toujours (Ast) et les Sénégalais qui soutiennent le président. Au demeurant, le candidat Abdoulaye Wade voudrait rassembler le maximum d’électeurs autour de son programme de développement économique et social dont la mise en œuvre a démarré en 2000. Idrissa Seck et ses amis de Rewmi y ont leur place.