Après les deux sorties à travers les ondes de l’ancien Premier ministre Idrissa Seck, le porte-parole du gouvernement, Bacar Dia, de passage à Saint-Louis, a réagi. Le ministre de l’Information est revenu sur les fonds politiques, la tentative de tourner en dérision le bilan du président Wade, etc.
Monsieur le Ministre, quel sens le porte-parole du gouvernement donne-t-il à l’appel du président Wade à l’opposition pour un gouvernement d’union nationale ?
Je prie le bon Dieu, au sortir de ce mois béni de Ramadan, pour un Sénégal prospère, de paix, résolument engagé avec le président Wade dans la voie du développement. Ma conviction profonde est que le président de la République, Me Abdoulaye Wade, est un homme de dialogue et de consensus, qui a toujours défendu que le pays devra se construire avec l’ensemble de ses fils et filles. Je pense que cette volonté de construire le pays et l’Afrique avec tous ses fils a toujours ponctué son discours, bien avant son avènement à la magistrature suprême. Elle s’est renforcée et s’est matérialisée depuis 2000. Celui qui a même eu la générosité de faire appel aux Africains de la diaspora ne peut qu’être un homme de rassemblement.
Cet appel va, à mon sens, même au-delà de la classe politique. Il s’adresse à tous les secteurs de la société : pêcheurs, artisans, commerçants, enseignants, société civile, etc. Et ces catégories socioprofessionnelles n’ont sans doute cessé de répondre positivement à l’appel du président Wade. Ce n’est donc pas le premier appel et ce ne sera pas le dernier.
Idrissa Seck a résumé, dans un entretien radiophonique, les réalisations du gouvernement de Me Wade aux échangeurs et à l’embellissement de la Corniche. Que lui répondez-vous ?
Chacun a son modèle, sa méthode. La mienne est différente de celle d’Idrissa Seck. Je ne cherche jamais à ironiser les actions des hommes politiques. C’est pourquoi je respecte ce qu’il pense faire, mais à la vérité, la méthode ironique ne résiste pas au béton. Comment lui, qui a été avec Me Wade, peut-il résumer l’action du président à l’échangeur et a l’embellissement d’une avenue. C’est très grave de sa part, parce qu’il est mieux placé que quiconque pour savoir que s’il y a un domaine dans lequel a excellé le président Abdoulaye Wade, c’est bien celui des infrastructures. Vous me permettrez de lui expliquer, parce que je suis convaincu qu’en tant que croyant qui visite régulièrement les versets du Livre Saint, s’il le fait, ce n’est pas dans le but d’ironiser ou tenter de nier les bonnes actions d’autrui, ce qui est banni par l’Islam. Je pense donc que c’est par ignorance qu’il a fait ces déclarations.
S’il y a un élément qui a intégré nos habitudes, c’est la prise en charge concrète des infrastructures en Afrique et dans nos pays. Nos partenaires ont compris, grâce au combat du président Wade et de ses pairs africains, qu’on ne peut pas développer nos pays sans une politique volontariste dans le domaine des infrastructures.
C’est dommage de voir un homme politique aspirant à diriger le pays chercher à minimiser le rôle central des infrastructures dans le processus de construction nationale. Le président Wade a donc permis d’enlever ce goûlot d’étranglement que constitue le déficit d’infrastructures.
L’ancien Premier ministre a l’obligation, ne serait-ce par sa religion, de reconnaître que d’une Sotrac à genoux, on est passé à Dakar Dèm Dikk qui règle en grande partie la mobilité urbaine en plus des cars Sen Bus et des taxis urbains de qualité qui vont venir bientôt, etc.
S’il a l’ambition de redresser par son concept de redressement national, force est de reconnaître que pour le transport public urbain, le président Wade a beaucoup redressé dans ce secteur. J’ai remarqué que l’ancien Premier ministre a une limite conceptuelle perpette de la mondialisation, car il manque de vision prospective. C’est dans cette dynamique que le président a lancé les grands chantiers comme les échangeurs, l’autoroute à péage, l’aéroport de Diass, le pont de Médina Diathbé, etc. C’est ça la vison futuriste qui dépasse le redressement national, la gestion du quotidien. Quand on n’est pas capable de projeter son peuple dans l’avenir, on ne peut plus alors avoir la prétention de mener la bataille de la mondialisation. Car il s’agit dans la vison du président de la République de redresser, mais aussi d’anticiper sur l’avenir.
Par ailleurs, il faut qu’on ait du respect pour les populations qui ont droit à une amélioration de leurs conditions de vie, surtout dans le domaine aussi important que celui des infrastructures, etc.
Quelle est votre position sur le débat sur les fonds politiques ?
Nous savons éviter de banaliser des questions extrêmement sérieuses comme les fonds secrets. Un État qui se respecte, c’est le respect de la confidentialité, du secret. Et les fonds secrets font partie de ces questions qui relèvent, dans une certaine mesure, de la stratégie, de secret d’État. À mon sens, l’homme d’État, c’est celui qui meurt avec les secrets d’État. Le Sénégal en a connu de très grands qui ont mené leur combat politique, fait de la prison sans jamais en dévoiler un seul de ces secrets qui constituent un des fondements de l’État. Je voudrais lancer un appel pour que les hommes politiques ne soient pas les premiers à scier les fondements de la République, même si on utilise des boutades pour en parler. Je m’interroge d’ailleurs. Comment un homme qui a occupé des fonctions aussi importantes que celles d’un Premier ministre peut-il dire qu’on m’a confié des fonds politiques qu’on pourrait confier à n’importe qui ? Chaque jour, on confie des missions à des hommes d’État, mais je ne crois pas que la radio soit la place la mieux indiquée pour en parler. Le qualificatif de boutade n’excuse pas cette faute grave. Fort heureusement, l’auteur de ces déclarations a si vite compris la portée de ses propos si graves qu’il a vite fait de présenter ses excuses aux Sénégalais. Cependant, il ne peut pas justifier ses déclarations par le besoin de choquer un peuple suffisamment mûr.
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