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Politique

Bamba Ndiaye un allié du Pds pas très emballé par l’idée de voir Karim, le fils, succéder à Wade

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Bamba Ndiaye un allié du Pds pas très emballé par l’idée de voir Karim, le fils, succéder à Wade
Le fait d’être un fervent allié politique de Wade n’a pas empêché à Mamadou Bamba Ndiaye de se déclarer , farouchement , opposé à l’idée  de dynastie , faisant allusion à la possibilité de voir Karim succéder, lors de la prochaine présidentielle , à son père . Le député , par ailleurs , secrétaire général du Mps Selal , déclare  , aussi, que la floraison des mouvements citoyens est , juste , la preuve la plus palpable de cette crise qui gangrène le quotidien des partis de l’opposition. Cette opposition qu’il attaquera jusqu’à la moelle de ses os , traitant leurs  leaders de mauvais perdants et  leurs formations politiques de  partis dem-dikk .
 
Le parlementaire reviendra , au cours de l’interview qu’il nous a accordée sur les 20 milliards de la Sudatel , les déclarations des Saltigués , ses relations avec le Pds . Il parlera d’ Ousmane Tanor Dieng , qu’il considère comme étant le seul politique de la gauche capable de « défier » en 2012 Wade et Cie .
 
Mamadou Bamba Ndiaye, vous êtes le secrétaire général du Mps/Selal, comment justifiez-vous votre compagnonnage avec le président Wade ?            

Un tel engagement vieux de plus de deux décennies n’a plus besoin, à mon avis, d’être justifié. Je vous rappelle que notre alliance avec le Pds date de 1983 avec le Front du Refus créé dans le cadre de la lutte que nous menions, aux cotés de tous les autres partis d’opposition, contre les élections frauduleuses. Elle s’est poursuivie dans le cadre de nombreuses alliances comme la Conacpo ou Bokk Sopi Sénégal pour l’organisation d’élections transparentes au Sénégal. En 1998, nous avons été l’un des premiers partis à théoriser la candidature unique pour battre Diouf en 2000. Je n’aime pas trop polémiquer à propos du passé mais je dois dire que je suis choqué quand j’entends des ainés comme Bathily ou Savané parler de cette période en réinterprétant l’histoire pour se donner le beau rôle. La vérité est que c’est le président Mamadou Dia qui, pendant toutes ces années 80 et 90, a été à la base de toutes les initiatives pour l’unité de l’opposition. Mais certains feignent de l’oublier aujourd’hui. Une vérité moins connue est que, si nous avions suivi certains de ceux qui se présentent aujourd’hui comme les auteurs de l’élection de Wade, nous lui aurions retiré notre soutien en décembre 1999, à quelques semaines de la présidentielle. Alors sa candidature aurait été torpillée à coup sûr et Diouf serait passé. Il nous avait fallu leur opposer une très forte résistance. Ce n’était pas pour la personne de Wade mais pour réaliser la première alternance politique de notre histoire. Aujourd’hui, nous sommes loin de le regretter. Nous ne sommes pas comme certains partis Dem-Dikk qui présentent des excuses pour avoir participé à l’alternance, qui était nécessaire et indispensable pour faire progresser notre pays sur la voie de la démocratie et du développement. 

Pourquoi avoir attendu dix ans pour parler de ce comportement de vos anciens alliés? 

Précisément parce que cela date de dix ans. Il y a en quelque sorte prescription, de sorte que je crois pouvoir en parler dans la sérénité des uns et des autres, et pour une bonne information des jeunes qui n’étaient pas témoins de tout cela. Par contre, j’ai été satisfait d’entendre Savané faire une sorte d’autocritique concernant le Pole de gauche. Effectivement, des le lendemain du 19 mars 2000, Aj, la Ld et dans une moindre mesure le Pit, ont sabordé le Pole de gauche, isolé certaines de ses composantes comme le Msu ou l’Udf pour obtenir de Me Wade des postes ministériels pour leur parti. Il fallait du courage pour l’avouer, car ce sabordage du Pole de Gauche et la folle rivalité entre Aj et la Ld ont permis, selon moi, la logique solitaire de certains éléments du Pds qui se sont mis à penser, en toute logique, qu’au vu du comportement de ces dirigeants, ils pouvaient accaparer seuls le pouvoir sans subir aucune conséquence négative. Et c’est ce qui est arrivé. Comprenez donc que nous nous appuyons sur une riche expérience, une fine connaissance des uns et des autres pour choisir notre ancrage dans le camp de la majorité, en dépit des insuffisances et des manquements que nous regrettons. Nous savons que, s’ils avaient le pouvoir, certains leaders auraient fait bien pire que ce qu’ils reprochent aujourd’hui au président Wade. 

Des voix disent que vous n’aimez pas trop Karim Wade. Qu’en dites-vous ? Bamba Ndiaye soutiendra-t-il Karim, s’il veut succéder à son père ? 

Je vais commencer par le dernier aspect de votre question pour vous dire qu’en tant que démocrate, je n’aime pas l’idée d’une dynastie, d’une succession de père à fils, qui ne me semble être en harmonie ni avec les principes républicains ni avec nos traditions politiques. Certes, la loi ne l’interdit pas et tout citoyen a le droit d’avoir une ambition présidentielle. Mais je trouve que le Sénégal dispose d’une riche histoire politique et de suffisamment de présidentiables pour éviter la naissance de dynasties présidentielles, comme il en existe dans d’autres pays. Cela n’a rien à voir avec aimer ou détester Karim Wade, comme le soutiennent ces voix dont vous parlez. Il n’y a pas de problème de ce point de vue. Il s’agit de ma vision de l’avenir de notre démocratie. C’est tout. 

Wade n’est-il pas trop vieux pour être candidat ? 

Je crois qu’en bonne logique il doit être le seul à pouvoir répondre à cette question. S’il pensait être trop âgé pour le poste, il ne se serait certainement pas présenté. Maintenant, ceux qui le trouvent trop vieux n’ont qu’à aller voter pour les candidats qu’ils trouvent moins vieux. Il est temps qu’on arrête avec ces faux problèmes qui sont une nouveauté du point de vue de notre culture sénégalaise, Et une mauvaise nouveauté, parce que je pense que nous avons raison de cultiver le respect des personnes âgées. Quand le dicton wolof dit que « mag mat naa bayyi cim reew », cela signifie qu’un dirigeant âgé peut être un atout pour un pays. 

Wade sera réélu en 2012, ont dit les saltigués. Vous êtes-vous senti revigoré en entendant cela ; et puis croyez-vous à la véracité de ces propos ? 

N’étant pas sérère, je m’abstiendrais de répondre sur le dernier point ! Plus sérieusement, je crois qu’il suffit d’entendre le discours défaitiste des opposants pour être optimiste quant aux chances de réélection du président Wade. Eux-mêmes disent que leur échec plus que probable sur la candidature unique conduira à la victoire de notre candidat. Ils ont raison de le penser. En fait, même avec une candidature unique, ils ne pourraient pas convaincre les Sénégalais de leur confier leur destin. Les Sénégalais les connaissent trop bien pour prendre un risque aussi insensé. 

De quel leader avez-vous le plus peur dans l’opposition ?

Nous aurions pu craindre un Tanor Dieng, compte tenu du poids du Ps, de son histoire et de ses scores électoraux. Il est incontestablement le candidat de l’opposition le mieux placé mais les autres n’accepteront jamais, à mon avis, de se ranger derrière lui.
 

Bamba  Ndiaye a-t-il été choqué, en tant que musulman, en entendant Wade demander que l’argent de l’usure soit récupéré des banques et utilisé pour lutter contre la pauvreté ?
 
Honnêtement, je préfère laisser les savants en la matière s’exprimer sur cette question.
 

Quel est votre sentiment concernant ces commissions dont on parle dans l’affaire Sudatel ? 

Mon sentiment est qu’il faut toujours faire la lumière sur ce genre d’accusations. S’agissant du cas que vous citez, je suis étonné que l’accusation porte sur des commissions dites payées par le Sénégal. On a l’air de dire que le Sénégal aurait versé des commissions à ses propres négociateurs. Ce qui ne tient pas la route, d’autant que le Trésor public a certifié publiquement avoir reçu la totalité des 200 millions de dollars et expliqué pourquoi cela a fait moins que les 100 milliards Cfa qui avaient été annoncés, du fait de la baisse du dollar. Ceci dit, comme vous le savez, notre parti est profondément attaché à la lutte contre la corruption et l’affairisme.

Que pensez-vous des mouvements citoyens ?  Une opposition de plus ?

 Plutôt une manifestation de la crise de l’opposition actuelle, de son manque de crédibilité. Plusieurs de ces mouvements ont été créés par des personnalités proches sinon membres de partis de Benno. S’ils éprouvent le besoin de le faire, c’est certainement parce qu’ils estiment que les leaders actuels ne font pas le poids et qu’il y a donc des places à prendre. Permettez-moi de vous rappeler que nous avons connu une situation similaire au début des années 90 après l’entrée des principaux partis d’opposition dans le gouvernement de Diouf. Cela n’avait duré que le temps des élections.


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