Barthélémy Dias, nouveau secrétaire général du Mouvement national des jeunesses socialistes : « Je parlerai moins. Mais je ferai voir à Wade pire que les huées aux Etats- Unis »

Le leader de «Convergence socialiste», Barthélémy Dias, vient d’être porté, par consensus, à la tête du Mouvement national des jeunesses socialistes. A 32 ans, marié et père de trois garçons, il remplace à ce poste Cheikh Seck, frappé par la limite d’âge. Même s’il entend édulcorer son discours et être peu prolixe, Barthélémy Dias n’envisage pour autant de ranger les armes contre le président de la République. Dans cet entretien, le jeune socialiste qui a suivi le chef de l’Etat à Washington pour le huer à souhait, compte remettre ça. Sinon, faire pire que les huées.

Barthélémy Dias, vous venez d’être porté à la tête du Mouvement national des jeunesses socialistes. Quels défis entendez-vous relever ?

J’avoue que ce mandat sera placé sous le signe d’un nouvel élan. Il s’agira pour nous d’agir dans le réel. Nous voulons que ce Mouvement soit le fer de lance du Parti socialiste, qu’il ait un rôle avant-gardiste. Notre objectif est donc de faire venir le maximum de jeunes vers le Parti socialiste, pour avoir une force réelle en vue de l’assaut final, qui consiste à se débarrasser du régime libéral qui ne fait qu’insulter et mépriser les souffrances des Sénégalais.

Vos camarades vous accusent d’être un peu trop bouillant, contrairement au Premier secrétaire de votre parti. Peut-on croire que vous allez désormais édulcorer votre discours?

Vous savez bien que dans la vie, chacun a son tempérament. J’ai le mien. Toutefois, je parlerai désormais moins. Car, le Mouvement que je dirige est soumis à une discipline de parti. Mais nous prenons l’engagement devant le peuple sénégalais, avec nos amis du Front «Siggil Sénégal», de moins parler et de poser des actes politiques concrets. Ceci, pour pousser ce régime irresponsable à respecter le peuple sénégalais et la Constitution du pays. Je rappelle que nous avons suivi Me Abdoulaye Wade jusqu’à Washington pour le huer. Je le dis clairement, qu’il faut que les Sénégalais s’attendent à un peu plus que cela. Je ferai voir à Wade pire que les huées à Washington. Et j’invite toute la jeunesse sénégalaise à s’armer davantage de courage pour combattre farouchement les fossoyeurs de la démocratie et les ennemis de la République. Ce Mouvement national des jeunes socialistes, conscient de la discipline de parti, s’engage à aller au front avec un mandat du Mouvement des jeunesses socialistes et non du Bureau politique.

Vous voulez dire que vous êtes prêts à poser des actes, même si le Bureau politique venait à s’y opposer ?

Je veux dire que nous respectons la discipline de parti. Mais nous avons pour mission de relever le défi que la jeunesse sénégalaise attend de nous. L’injustice, l’arbitraire, le mensonge d’Etat et le vol seront combattus par tous les moyens dont dispose notre Mouvement.

Quelle nouvelle dynamique entendez-vous imprimer au mouvement durant votre mandat ?

Ce XIVème congrès sera celui de la rupture. Nous comptons après ce congrès, nous appuyer sur les 104 coordinations du Sénégal pour pouvoir redynamiser le Mouvement et le rendre plus attractif pour tous les jeunes désespérés, désoeuvrés et écoeurés, et qui aspirent au changement pour l’intérêt supérieur de la nation. J’en profite pour remercier, au nom de mes camarades de la région de Dakar, tous nos camarades socialistes qui ont fait preuve de générosité, d’esprit d’ouverture, de partage et qui ont voulu porter leur choix sur la région de Dakar à travers ma modeste personne. En ce moment précis, au nom de toute la jeunesse socialiste du Sénégal, nos pensées vont à feu Pape Babacar Mbaye qui est et qui restera un exemple de générosité, d’engagement militant et un exemple de courage tout au long de son mandat. Son image guidera nos pas.

Vous semblez dire que le consensus a prévalu, mais certains de vos camarades soutiennent que vous êtes un pur produit d’Ousmane Tanor Dieng, et, par ricochet, son candidat ?

Vous savez, je suis arrivé au Parti socialiste en 2000. J’ai travaillé au Ps en 2000, aux Etats-Unis où j’ai battu campagne pour le Président Abdou Diouf, avant de rentrer au Sénégal en 2004. Pour créer «Convergence socialiste» et être beaucoup plus actif dans le parti. Que des gens disent que je suis un pur produit de Tanor Dieng, j’en suis comblé. Avec Ousmane Tanor Dieng, nous partageons le même club. On nous reproche d’être les derniers arrivés au parti et je peux dire que je partage avec lui (Ousmane Tanor Dieng) le fait que nous ayons été des hommes «constatés». Je veux dire que des gens ont constaté que nous pouvions apporter une plus-value au Parti socialiste et au-delà, au Sénégal tout entier.