''Cent jours, zéro événement'', tel est le jugement sévère du collectif des conseillers municipaux de Benno Siggil Sénégal de Linguère concernant les cent jours de Habib SY à la tête de la mairie de cette ville située à 305 km de Dakar. Ces conseillers municipaux de l'opposition représentant 48% des voix des populations tirent à boulet rouge sur leur maire libéral à travers un communiqué envoyé à la rédaction du peuple-sn.com.
Ils dénoncent en effet l'abandon de cette ville du ferloo par son édile qui occupe aussi le poste de ministre de la fonction publique, de l'emploi, du travail et des organisations professionnelles du Sénégal. Selon leur déclaration, le maire Habib SY n'a respiré l'air de sa cité qu'en deux occasions depuis son installation dans ses fonctions le 13 avril dernier. ''Une première fois le 19 juin donc au 66ème jour après son installation pour les besoins d'une cérémonie familiale et une seconde fois le 18 juillet, soit au 95ème jour à l'occasion d'un gala de lutte organisé à son honneur'' remarquent les conseillers municipaux de l'opposition. Ces derniers dénoncent aussi l'absence depuis six mois de louma ou marché hebdomadaire à Linguère, occasionnant une perte de plusieurs millions pour l'économie communale. A en croire ce collectif, la gestion municipale du maire de leur ville laisse à désirer avec ''un secrétaire municipal arrogant qui agit en lieu et place du conseil municipal'' ou encore ''la signature sans avis du conseil municipal d'un contrat nébuleux accordant aux Tefonkes la gestion du foirail municipal.'' Les nouveaux recrutements basés sur ''le clientelisme politique d'un personnel pléthorique et qui commence à enregistrer des retards de salaire'' sont aussi mis à l'index par ce collectif des conseillers municipaux de Benno de Linguere. Ce requisitoire de l'opposition municipale a pour but d'exiger '' du maire la convocation sans délais de la première session du conseil municipal afin d'engager le travail de la nouvelle équipe''. Ce cas de Linguère où le maire élu par les populations déserte sa ville devrait interpeller l'opinion publique sur les cas de cumuls de fonctions nombreux dans la classe politique sénégalaise. Nombre de ministres, deputés ou autres sont aussi maires. Le premier ministre Souleymane Ndéné Ndiaye est l'édile de Guinguineo, le secretaire général de la présidence de la république Abdoulaye Baldé dirige l'équipe municipale de Ziguinchor... Les exemples sont nombreux, on se demande juste comment ils font pour répondre aux attentes des populations des villes qui les ont choisi comme maire sans pour autant abandonner leurs autres fonctions. Récemment, le président de la communauté rurale de Sansamba dans le département de Sedhiou a vu son mandat invalidé par la cour suprême pour cumul de fonctions parcequ'il est aussi chef de village. Est ce le début d'un combat contre une pratique devenue presque normale dans notre pays?
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