Bennoo sur le Fesman : « Les 35 milliards consacrés à cette fête « wado-wadienne » est une dépense aussi inopportune que dispendieuse »

La coalition Bennoo Siggil Senegaal a rendu public un communiqué pour se prononcer sur les Festival Mondial des Arts Nègres. Pour la coalition de l’opposition, les 35 milliards consacrés à cette fête « wado-wadienne » apparaît comme une dépense aussi inopportune que dispendieuse. Lire la déclaration

Décidément, Me Wade est l’incarnation de la mal gouvernance et la personnification de tous les scandales qui ont jalonné la vie de la République depuis qu’il a accaparé le pouvoir ! Après l’inoubliable tragédie du naufrage du bateau « Le Joola » en 2002 restée impunie en dépit de la responsabilité manifeste des plus hautes autorités de l’Etat, suivie du scandale inaugural du détournement de 20 milliards de FCFA du Trésor public pour la réparation de l’avion présidentiel, par la suite abandonné au profit d’avions affrétés à coup de centaines de millions et aujourd’hui délaissé pour en acquérir un autre de seconde main et d’un montant équivalent, l’organisation du Sommet de l’OCI va être l’occasion d’un nouveau scandale sous le couvert de grands travaux d’infrastructures routières et hôtelières concentrés dans une capitale déjà saturée. Si la qualité et l’efficacité de ces aménagements, notamment leur impact sur la mobilité urbaine, restent controversées, nul ne conteste cependant qu’ils auront surtout permis au patron de l’ANOCI et fils de son père, Karim Wade, d’engager des dépenses extravagantes sur fond de prévarication et de détournements de procédures et d’objectifs. Aujourd’hui encore, le bilan financier de cette spoliation reste à établir puisque le fils continue à bénéficier de la protection du père qui n’a pas hésité à destituer le Président de l’Assemblée nationale dont le seul tort a été de demander des comptes à son fils

En 2009, c’est le père lui-même qui s’est illustré dans une nouvelle entreprise de prédation foncière, d’usurpation intellectuelle et de pillage financier, avec la honteuse opération dite du « Monument de la Renaissance Africaine », qui n’a de monumental que l’énorme escroquerie qui la sous-tend de bout en bout et ne symbolise d’ailleurs que la seule régression sénégalaise !

Comment justifier, en effet, pareille dilapidation des deniers publics et du patrimoine national, se chiffrant à des dizaines voire des centaines de milliards de FCFA, dans un « pays pauvre très endetté » comme le Sénégal, où la majorité de la population souffre d’une misère endémique, aujourd’hui aggravée par une hausse vertigineuse des prix des denrées et produits de première nécessité ainsi que des pénuries, rationnements et carences de toutes sortes : alimentaires et sécuritaires, énergétiques et sanitaires, éducatives et environnementales etc. ? La comparaison des prix des denrées et des services de consommation courante entre 2000 et 2010 se passe de commentaires…

Voici qu’à présent, Me Wade récidive dans un autisme suicidaire donnant l’impression d’avoir perdu le contact avec la réalité de la crise et le sens des priorités nationales. Car la préparation, la convocation, l’organisation et la durée du 3^ème Festival Mondial des Arts Nègres offrent un échantillon parfaitement représentatif des tares du régime dit libéral soulignées précédemment : improvisation et confusion, népotisme et amateurisme, corruption et concussion, gaspillage, insouciance, incompétence et folie des grandeurs, ….

Le FESMAN, inauguré en grande pompe le 10/12/10, n’est que la dernière d’une longue série d’opérations où la corruption et l’incurie le disputent à l’impéritie et à la mégalomanie. En dehors de multiples reports jalonnés d’autant de scandales à caractère foncier et/ou financier (l’affaire Pierre Bloch soldée par une perte sèche de 4 milliards et la fantomatique « Université des Métiers de St-Louis » avec la centaine d’hectares concédés à la « Fondation Concorde », la liste n’étant pas exhaustive), les 35 milliards consacrés à cette fête « wado-wadienne » apparaît comme une dépense aussi inopportune que dispendieuse. D’autant plus que ce spectacle indécent se ramène encore une fois, sous le manteau des arts et de la culture, à une vulgaire opération d’usurpation clanique familiale à des fins inavouables d’enrichissement de la parentèle et de la clientèle, à commencer par la fille de son père, Sindiély Wade !

Quoi qu’il en soit, BSS attire l’attention de l’opinion nationale et internationale sur le fait que le plus grave de tous ces innommables et innombrables scandales à caractère mafieux, celui qui rend tous les autres possibles, est d’ordre politique et institutionnel : il s’agit de la volonté obstinément affichée par le  hors-la-loi en chef et Parrain de la famille Wade de fouler aux pieds la Constitution de la République, dont les dispositions combinées des articles 27 et 104 lui interdisent formellement de postuler à un troisième mandat.

BSS tient à alerter les démocrates d’Afrique et du monde, les partenaires traditionnels du Sénégal et toute la communauté internationale, sur les conséquences d’un tel abus de pouvoir qui risque de plonger le pays dans le chaos ainsi que sur les graves dangers que le pouvoir patrimonial des Wade fait courir au Sénégal.

 C’est pourquoi, les leaders de la coalition BSS, mesurant avec gravité leurs responsabilités réaffirment solennellement leur détermination sereine mais inébranlable à imposer au premier magistrat de la Nation le respect de la loi fondamentale de la République par tous les moyens nécessaires et déclarent qu’ils ne reculeront devant aucun sacrifice pour faire échec au projet de coup de force des Wade et de leurs complices, quels qu’en soient le prix et les modalités.

Fait à Dakar, le 11/12/10

La Conférence des Leaders de Bennoo Siggil Senegaal