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BIZZARERIE - Pape Malick Ndiaye, placé sous contrôle judiciaire et interdit de sortir du territoire :« Le Corbeau» grignote ses «fromages» entre Paris, Madrid et Londres

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BIZZARERIE - Pape Malick Ndiaye, placé sous contrôle judiciaire et interdit de sortir du territoire :« Le Corbeau» grignote ses «fromages» entre Paris, Madrid et Londres

Qu’est donc devenu Pape Malick Ndiaye, alias «le Corbeau», qui avait défrayé la chronique, suite aux graves accusations de prises de pots-de-vin dans l’attribution de marché, qu’il avait portées contre Abdoulaye Baldé, secrétaire exécutif de l’Agence nationale de l’organisation de l’Oci (Anoci) ? Où se trouve-t-il ? Inculpé par le Doyen des juges pour «diffusion de fausses informations», libéré de prison, mais placé sous contrôle judiciaire, le «Corbeau» a curieusement réussi à s’envoler hors du territoire national, à la barbe de la Justice et des Forces de sécurité. Des confidences dignes de foi ont localisé «le corbeau» en train de «grignoter ses fromages» entre Paris, Madrid et Londres.

L’affaire relative aux accusations de prises de pots-de-vin dans l’attribution de marchés, portées contre Abdoulaye Baldé, secrétaire exécutif de l’Agence nationale de l’organisation de l’Oci (Anoci), en juin 2006 par Pape Malick Ndiaye, surnommé «le corbeau», refait surface. Ce jeune étudiant sénégalais qui vivait en France et qui s’était déclaré membre d’une organisation de la société civile dénommée «Collectif de réflexion, d’action contre la corruption et pour la bonne gouvernance», basée à Strasbourg, avait été inculpé pour «diffusion de fausses nouvelles» par le Doyen des juges, avant d’être placé sous contrôle judiciaire. Malgré, l’exigence de son avocat, Me Aïssata Tall Sall, qui avait réclamé un non-lieu pour son client.

On ne sait trop comment, mais Pape Malick Ndiaye, alias «le Corbeau», pourtant placé sous contrôle judiciaire, s’est retrouvé se pavanant entre Paris, Madrid et Londres. Entre ces capitales de la France, de l’Espagne et de l’Angleterre où «le Corbeau» grignote ses «fromages» après avoir allègrement quitté le Sénégal. De quoi alimenter des doutes sérieux quant à l’existence de solides complicités entre Pape Malick Ndiaye, interdit de quitter le territoire national et dont le passeport a été confisqué, et de hautes personnalités de l’Etat. Comment a-t-il pu sortir ainsi du Sénégal, voyager entre Paris, Madrid et Londres, à l’insu des autorités judiciaires et policières du pays ? N’était-il pas dans l’obligation de se présenter devant le juge, selon une périodicité que ce dernier fixe à cet effet ? Notre source qui a repéré récemment Pape Malick Ndiaye à Londres, se pose une question : «Comment ce jeune homme, dont on sait que le père a été chauffeur de Niasse et sa mère vendeuse de beignets à la Sicap, peut trouver les moyens de se payer ses visas et ses voyages et de mettre ses photos sur Msm et face book ?» Ce doit être la même question qui doit tarauder le principal accusé, Abdoulaye Baldé, qui n’a pas voulu se prononcer, pour le moment, sur cette nouvelle donne, préférant nous renvoyer auprès de son avocat.

LA SURPRISE DU COTE DE BALDE

En tout cas, du côté de ce dernier, Me Baboucar Cissé, c’est la stupéfaction, car il ne comprend pas que Pape Malick Ndiaye alias «le Corbeau» que «le juge d’instruction a placé effectivement sous contrôle judiciaire», puisque se retrouver en dehors du Sénégal, à l’insu de la Justice et de la Police de surveillance des frontières. Cela, alors même que «le dossier devrait être clôturé pour atterrir sur le bureau du tribunal». Me Cissé rappelle que c’est à la faveur du «retour des commissions rogatoires que le Parquet avait requis un supplétif qui avait abouti à l’inculpation de Pape Malick Ndiaye pour diffusion de fausses nouvelles». C’est pourquoi, il n’arrive pas à comprendre comment le «Corbeau» est parvenu à sortir du territoire national. Avec quels moyens ce dernier a pu filer entre les mailles de la Justice et de la Police ? Me Baboucar Cissé, l’avocat de Abdoulaye Baldé, laisse entendre qu’il va «aujourd’hui, très tôt, voir le Doyen des juges» pour s’enquérir de «l’état du dossier» et, s’il est avéré que Pape Malick Ndiaye est en dehors du Sénégal, il n’est pas exclu qu’il soit décerné contre lui un mandat d’arrêt international.

D’ailleurs, à ce propos, Me Cissé précise que «des sommations interpellatives» ont été servies par voie d’huissiers à différentes banques que «le Corbeau» avait citées comme supposées avoir logé des comptes appartenant au secrétaire général de la Présidence. Or, les banques en question avaient signifié qu’elles n’hébergeaient pas de comptes répondant au nom de Abdoulaye Baldé. Et Me Baboucar Cissé de souligner, à ce niveau, qu’«un acte d’huissier fait foi jusqu’à inspection de faux». Autrement dit, «ce que l’huissier constate et retient dans un acte, tient lieu de vérité». Or, les huissiers ont été saisis par les banques citées par «le Corbeau» dans ses accusations contre M. Baldé et ont répondu qu’elles n’avaient pas de client au nom de Abdoulaye Baldé ; encore moins de numéros de compte établis à ce nom. En plus, Pape Malick Ndiaye avait parlé de «virements en citant les banques d’arrivée sans pouvoir nommer celles d’origine».

En dehors des commissions rogatoires qui sont revenues bredouille, il y a aussi que des organisations de la société civile qui ont été saisies de l’affaire, le Forum civil, la Commission nationale de lutte contre la corruption et la concussion (qui en a fait état, apprend-on dans son dernier rapport), n’avaient pu établir la véracité des accusations formulées par «le Corbeau». Même l’Ong Transparency avait fait savoir qu’elle n’avait rien à voir avec la fameuse structure dénommée «Collectif de réflexion, d’action contre la corruption et pour la bonne gouvernance» à laquelle Pape Malick Ndiaye se prévalait d’appartenir. Même ses accusations contre le Consortium d’entreprises (Cde), Pape Malick Ndiaye, alias «le Corbeau» n’avait pu les fonder, après que cette société l’a traduit devant la Justice pour diffamation. «Tous ces éléments auraient suffi pour boucler l’affaire, car la messe a été dite», plaide Me Baboucar Cissé. Mais, même là où Pape Malick aurait dû fournir les preuves de ses accusations, relève-t-il, c’est son client Abdoulaye Baldé qui s’est chargé de prouver son innocence pour laver son honneur. D’abord, c’est lui qui a amené l’affaire devant la justice, qui a commis des huissiers et qui a servi les «sommations interpellatives». Pour Me Cissé, son client n’attend qu’une chose : que la justice soit rendue dans cette affaire.

Cette affaire dégage, à bien des endroits, des relents d’une cabale que M. Baldé avait, dès le début de l’éclatement de l’affaire, dénoncé avec véhémence. Dans un entretien accordé au Quotidien, le 1er juin 2006, Abdoulaye Baldé soutenait que même «au prix de (sa) vie», il irait «jusqu’au bout dans cette affaire» qui, pour lui, relève d’«une cabale» dont il n’exclut personne.



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