L'opposition va-t-elle boycotter les élections législatives du 3 juin au cas où ses revendications ne seraient pas satisfaites, ainsi que l'a agité Ousmane Tanor Dieng en faisant face à la presse avant-hier ? ‘Il n'est pas question de boycotter les élections législatives. Car avec Wade, il faut se battre et ne jamais baisser les bras’, répond Massène Niang. Cet allié de Moustapha Niasse dans la Ca 2007 rappelle que les nouvelles exigences de l'opposition comme pré-requis pour aller aux législatives, tournent autour de ‘la démission de Me Ousmane Ngom parce que nous voulons un ministre de l'Intérieur neutre et qui n'appartient à aucun parti politique. Certains membres de la Cena qui ont prouvé leur partialité devront également être remplacés’.
La priorité, précise Massène Niang, telle que nous l'avons déclarée avant-hier, reste ‘la mise en place d'un Front pour transparence des élections (Frte) et la prise de mesures concrètes pouvant garantir la tranparence des élections. Maintenant, si Wade refuse de les appliquer, cela va justifier les fraudes massives et l'opinion nationale et internationale saura qu'il n'a pas voulu organiser d'élections transparentes’. Loin de boycotter les élections, le Frte se donnera donc pour mission, entre autres, ‘d'auditer à nouveau le fichier électoral et de réintroduire la biométrie’ avant d'aller aux prochaines législatives. Le Jëf jël de Talla Sylla, non plus, n'envisage pas de boycotter ces législatives, si l'on en croit son chargé des élections, Ndiaga Sylla.
Ce parti et la Ca-2007 n'envisagent pas, par ailleurs, d'attaquer devant le Conseil d'Etat le nouveau décret que vient de publier le président de la République et fixant la clé de répartition des députés. Une décision qui fait suite à celle qui avait été attaquée par le Ps et la Ld/Mpt et qui avait conduit au découplage des élections après le verdict du Conseil d'Etat donnant raison aux requérants. Pourtant, cette nouvelle répartition ne satisfait pas, non plus, les parties qui avaient introduit le recours et qui menacent de reconduire la même requête en annulation. Ce qui fait peser des doutes sur les législatives de juin prochain. ‘J'ai l'impression que Wade croit pouvoir tout faire impunément. Le texte qu'il vient de publier ne tient pas compte de la jurisprudence du Conseil d'Etat, mais nous ne varierons pas dans notre démarche. Nous étudierons le cas avec nos avocats pour juger de l'opportunité ou non d'attaquer ce nouveau texte devant le Conseil d'Etat’, a déclaré, mardi, Ousmane Tanor Dieng. Au niveau de la Ld/Mpt, on est, aussi, en train de réfléchir sur la pertinence et l'opportunité d'attaquer ce nouveau texte à quelques mois des élections avec le risque de voir le chef de l'Etat s'engoufrer dans la brèche pour reporter les élections. ‘A ce propos, nous tiendrons notre réunion dès lundi pour étudier la question avec les membres du secrétariat permanent’, a indiqué le chargé des élections de la Ld/Mpt, Ousmane Badiane.
Pour le secrétaire général du Msu, Massène Niang et par ailleurs membre de la Ca 2007, le texte de Me Wade n'est que de la provocation : ‘Et de toute manière, nous serons toujours solidaires aux démarches de nos collègues de l'opposition. Si le Ps ou la Ld/Mpt ou tout autre parti estime nécessaire d'introduire un recours, nous ne ferons que le soutenir, car il s'agit d'une injustice qu'il faut combattre’. Mais un tel recours ne proviendra pas de la Ca-2007, si l'on en croit M. Sène.
De l'avis du chargé des élections du Jëf Jël, Ndiaga Sylla, ‘il y a eu certes des rectificatifs au niveau de la répartition, mais les irrégularités demeurent. Au niveau du Jëf Jël, nous n'envisageons pas cependant d'attaquer cette nouvelle répartition même si, du reste, nous estimons qu'il y a de quoi introduire un recours en annulations’. Cependant, ajoute Ndiaga Sylla, ‘cette décision d'attaquer le décret est laissée à l'appréciation de chaque formation politique’.
Le chargé de la communication du Parti socialiste, Abdoulaye Wilane, croit quant à lui qu'un nouveau recours ne peut en rien hypothéquer les élections. Car, argumente-t-il, ‘si Wade veut aller dans le bon sens, si le Conseil d'Etat veut être utile aux Sénégalais, ils pourront, en cas de recours légal, aller dans le sens de l'adoption d'un autre décret avant le 5 avril prochain’.
0 Commentaires
Participer à la Discussion