BRAS DE FER AVEC LE PROTOCOLE PRESIDENTIEL : Pourquoi Aïda Mbodji a pêché

Beaucoup de choses se sont passées dans les coulisses du rassemblement que les femmes organisaient mardi dernier au stade Demba Diop pour accueillir Wade et ses invités. Entre la directrice de la Famille qui répond au « tu mens » de Farba Senghor, Abdoulaye Mbaye Pekh qui est traité de « chien » avant d’être sérieusement agressé, et le pêché d’Aïda Mbodji qui s’est « évadée » des trois minutes qui lui étaient réservées, il y a eu plusieurs choses qui ont échappé au regard indiscret des journalistes.

Le discours d’Aïda Mbodji « interrompu » par Massamba Sarr, adjoint de Bruno Diatta au niveau du protocole présidentiel, les partisans du ministre de la Famille, de la Femme et du Développement social qui vident les gradins et qui parlent d’« humiliation ». Tels sont les trois phases qui résument ce qui s’est passé, avant-hier lors de l’accueil que les femmes libérales ont réservé au stade Léopold Sédar Senghor à Me Abdoulaye Wade et à ses invités, particulièrement le colonel Khadafi de la Libye. Mais dans les coulisses, beaucoup de choses se sont passé avant qu’on en arrive-là. Néanmoins, un fait demeure : Aïda Mbodji a bel et bien pêché en dépassant les trois minutes que devait durer son discours. Pourquoi une telle attitude ?

Pourquoi Aïda Mbodji a pêché

Dans le programme remis à la presse avant-hier, seuls trois personnalités devaient prendre la parole après la prestation de Doudou Ndiaye Rose et des « Rosettes ». Par ordre chronologique, il s’agit du ministre de la Femme et du développement social, Me Abdoulaye Wade, et enfin Khadafi, qui devait boucler la boucle à 18 heures 30 minutes. Mais ce programme n’a pas été du goût de Farba Senghor, Aminata Tall et Awa Diop. C’est ainsi qu’ils demanderont à ce qu’Aïda Mbodji ne prenne pas la parole. Une proposition qui chauffera les militants de cette dernière dont l’une d’elles s’approchera des autorités policières pour leur dire : « Si Aïda Mbodji ne parle pas, personne ne sortira du stade ». C’est ainsi qu’après l’hymne de la Renaissance africaine, le protocole a cédé.

À la tribune, Aïda Mbodji voulait axer son discours sur le programme d’aide aux enfants et aux femmes initié par Khadafi et, par la même occasion, réclamer une aide dans ce sens. Mais à sa grande surprise, avant même d’arriver à cette partie de son discours, on lui fit signe d’arrêter. Mais la ministre qui voulait coûte que coûte défendre ce qu’elle appelle dans son discours « le Nepad des groupes vulnérables africains » refusera de suivre les clins d’œil de Massamba Sarr qui finira par sortir les gros moyens. Tête rebelle, Aïda Mbodji ne comprenait pas pourquoi on a donné la parole à Awa Diop et Aminata Tall, alors qu’en tant que ministère de la Femme et de la Famille, il lui revenait de droit de vanter les projets pour l’enfance et les femmes de Khadafi. Du haut de la tribune, le Président était dans tous ses états, et le fera savoir à ses proches. Sans attendre, les militants d’Aïda Mbodji ont vidé les gradins laissant le stade presque vide sous l’œil hagard des responsables du Pds qui se demandaient où étaient passés les militants « mobilisés » par Aminata Tall et Awa Diop. Mais beaucoup de choses s’étaient déjà passées dans les coulisses...

Insultes

Les coulisses chauffaient à fond, loin des regards indiscrets des journalistes. Fidèle du ministre de la Famille, de la Femme et du Développement social, Khott Guissé n’a pas accepté que Farba Senghor la traite de « menteuse ». Femme de caractère, elle lui a lancé : « Tu le répètes, je te casse la gu...tout de suite ». Très énervée et sans doute ragaillardie par ce que venait de vivre son ministre de tutelle, la directrice de la famille « fusillera » aussi Abdoulaye Mbaye Pekh, le griot de l’alternance : « Tu es un chien », lui dira-t-elle. « Chien » parce que la directrice de la Famille ne comprenait pas que ce dernier, présupposé au micro central avec Pape Faye ait royalement ignoré Aïda Mbodji dans ses propos élogieux envers Aminata Tall et Awa Diop.

Le griot sérieusement tabassé

C’était vraiment une journée noire pour Abdoulaye Mbaye Pekh avant-hier. Face à ses positions partisanes, son second Pape Faye a reçu l’ordre de ne pas lui donner le micro. Ainsi, Mbaye a été privé de parole à l’arrivée du Président de la République. Pis, il a été sérieusement tabassé par une foule alors que la manifestation prenait fin. Une vraie agression et Mbaye Pekh n’a pu qu’encaisser les coups, incapable qu’il était de se protéger face aux coups de poings qui pleuvaient de partout.

Les partisans d’Aïda Mbodji jurent la main sur le cœur que ce n’étaient pas eux qui sont derrière puisqu’ils avaient quitté le stade après que la parole a été coupée à leur leader.

Mais loin de se fâcher contre son leader, le ministre de Femme a demandé hier à ses partisans d’aller massivement à la Place du Tirailleur lors de la pose de la gerbe de fleurs par Khadafi et son homologue Sénégalais.