Rien ne va plus entre les deux premières personnalités de l'État : Me Abdoulaye Wade, président de la République du Sénégal, et Pape Diop, président de l'Assemblée nationale. La préparation du dauphinat du premier, prêtée au second, serait à l'origine de la détérioration de leurs relations. La suppression unilatérale du contrat de la société Ama/Sénégal, par l'Etat, ne serait que le premier acte d'un affrontement, qui pourrait aller crescendo entre les deux.
Nos sources sont formelles : quand Me Wade avait eu l'idée de différer les prochaines élections pour 2009, avant qu'Américains et Français ne le fassent revenir sur un tel dessein, Pape Diop, deuxième personnalité de l'Etat, aurait tenté de se saisir de l'occasion pour s'aménager une place au soleil dans trois ans, et « sans le pape du sopi ». Sachant Me Abdoulaye Wade, « allergique » à toute entreprise ou « même discussion » sur sa succession, les « faucons du palais » auraient à leur tour décidé d'aller à l'assaut de Pape Diop, auquel ils prêtaient le projet « d'utiliser sa position pour une jonction avec l'ancien Premier ministre, Idrissa Seck, aux prochaines élections. Jouant sur la fibre sentimentale, ils auraient persuadé le chef de l'Etat que le président de l'Assemblée nationale travaillait à « sa destitution avant l'heure », qu'il était le « premier des pro-Idy ». Touché dans son amour-propre, et dans tous ses états, Me Wade aurait presque immédiatement décidé de rompre le contrat qui liait l'Etat du Sénégal à la société de ramassage des ordures, Ama Sénégal. Parce que, selon ses informateurs, Ama est une société-écran qui assurerait une bonne partie des sources financières de Pape Diop. Il y a eu « acharnement », relèvent nos sources, parce que Ama Sénégal avait eu l'année dernière des difficultés de s'acquitter de sa mission, « mais la présidence de la République n'avait pas pris sur elle le soin de rompre le contrat ». Et, depuis la suppression de celui-ci, avancent nos sources, les choses vont de mal en pis entre les tenants des deux premières institutions du Sénégal. La preuve, avancent-elles, est la « bruyante absence » de Pape Diop à la dernière cérémonie officielle du Concours général. De même, renchérissent nos contacts, la dispute entre le Premier ministre, Macky Sall, et Pape Diop, à l'aéroport Léopold Sédar Senghor, ne serait que l'expression concentrée dudit affrontement au sommet de l'Etat ; Pape Diop considérant M. Sall comme le premier de ceux qui travaillent à le « séparer » de Me Wade. La « mise en quarantaine » du président de l'Assemblée nationale pourrait se corser, selon encore nos sources, « même si la prorogation du mandat des députés constitue un paravent en acier pour lui » ; au moins jusqu'au mois de février prochain. A ce propos, nos sources révèlent que Me Wade est en train d'étudier tous les cas de figures «légaux » pour mettre M. Diop hors d'état de nuire. Car, la jonction du président de l'Assemblée nationale avec l'ancien Premier ministre, Idrissa Seck, serait un scénario qui inquièterait « au plus haut point » l'actuel locataire du palais de l'avenue Léopold Sédar Senghor.
1 Commentaires
Allons Y Molo
En Octobre, 2010 (18:37 PM)Participer à la Discussion