George W. Bush a affirmé mercredi que les Etats-Unis n'avaient pas l'intention d'ouvrir de nouvelles bases militaires en Afrique dans le cadre de la création du nouveau centre de commandement militaire sur ce continent, Africom.
En visite au Ghana, quatrième étape de sa tournée dans cinq pays africains, le chef de la Maison Blanche a qualifié de "balivernes" les rumeurs circulant sur ces bases militaires. Le département de la Défense a créé Africom en octobre 2007 afin de réunir des opérations réparties entre trois commandements régionaux dont aucun ne s'occupait prioritairement de l'Afrique. Mais plusieurs pays africains, dont la Libye, le Nigeria et l'Afrique du Sud ont ouvertement exprimé leurs profondes réserves sur Africom, soupçonnant les Etats-Unis de vouloir ainsi étendre son pouvoir sur le continent ou protéger les vastes ressources pétrolières de la région pour leur propre compte. Au président du Ghana, John Kufuor, qui lui demandait mercredi si son pays voulait construire des bases militaires en Afrique, George Bush a répondu: "Je sais qu'il y a des rumeurs au Ghana (...) Ce sont des balivernes. Comme on dit au Texas, ce sont des conneries!""Tout le principe d'Africom est d'aider les dirigeants africains à traiter les problèmes africains", a assuré le chef de la Maison Blanche, affirmant que le centre de commandement donnerait plus d'efficacité à l'action américaine en Afrique pour aider les pays africains dans le maintien de la paix et la lutte contre le terrorisme. M. Kufuor s'est déclaré satisfait de cette réponse. Le gouvernement américain a décidé pour le moment de maintenir le quartier général d'Africom à Stuttgart, en Allemagne. Seul le Liberia a publiquement proposé d'accueillir le centre, offre que M. Bush a promis "d'étudier attentivement" au cas où le QG s'installerait en Afrique. Après le Ghana, le Liberia sera sa dernière étape avant de regagner Washington.
Les présidents ghanéen et américain ont par ailleurs soigneusement évité de critiquer l'influence croissante de la Chine sur le continent, bien qu'avec un baril de pétrole flirtant avec les 100 dollars, la question préoccupe Washington. La Chine investit notamment dans des domaines que l'Occident a tendance à délaisser, comme les transports, les communications et autres infrastructures.
Avant d'entamer sa tournée, M. Bush avait fustigé "les pays trop nombreux" qui font preuve de "paternalisme" ou ne sont intéressés que par l'exploitation des ressources africaines.
Le président Bush a annoncé que les Etats-Unis fourniraient 350 millions de dollars (237 millions d'euros) sur cinq ans pour la lutte contre les maladies tropicales négligées, comme l'éléphantiasis ou la cécité des rivières. Le programme doit aider plus de 300 millions de personnes en Afrique, en Asie et en Amérique latine. Environ un milliard de personnes souffrent d'une ou plusieurs maladies tropicales négligées.
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