[ Droit de reponse ] C’est le début du bal des sorciers ( par Bacary Toure)

     Chers Compatriotes, mesdames et messieurs les internautes, c’est avec le sentiment du devoir accompli nous revenons vers vous pour satisfaire à la séance d’explication à laquelle les interventions de M. Babacar Touré, notre doyen et fondateur du groupe Sud Communication, et de M. Abdoulaye Baldé nous obligent. Nous tenons, d’abord, à présenter nos sincères excuses au doyen pour la confusion créée par notre homonymie. Ensuite, puisque toutes nos prises de position et écrits créeront des polémiques et afin de lui éviter la rédaction de futures mises-au-point, nous lui cédons la propriété totale de ce nom dont le symbole n’est plus à présenter. Désormais nous nous présenterons et signerons avec Bacary Touré.
   Nous tenons aussi à féliciter M. Abdoulaye Baldé d’avoir, comme nous l’y avons invité, décidé de briser le silence qui caractérise les hommes de l’ombre et d’avoir apporté son témoignage sur cet événement douloureux qu’est la mort la mort du commissaire Sadibou Ndiaye. Cet événement est survenu en 1987 et il était l’un des actes du plan de mise en liquidation de la police. L’affaire Baba Ndiaye, cet homme mort en garde-à-vue, a servi de justificatif pour la bataille de l’opinion publique. Mais la principale raison de la radiation des policiers, nous le maintenons, est la conséquence de leur requête pour bénéficier des mêmes privilèges que les gendarmes.
  L’exercice de rappel de faits historiques n’est pas chose facile et le moindre détail a sa valeur; aussi il nous est arrivé de n’avoir pas précisé la date d’entrée de Baldé dans la police. Comme nous n’avons jamais précisé la date de sa rencontre avec le commissaire Assane Ndoye. Nous nous en excusons auprès des lecteurs et auprès d’Abdoulaye Baldé.    
   Comme il ne dément pas, M. Baldé reconnaît, avec nous, qu’il a bel et bien appartenu à Rondon. Nous n’avons jamais dit que c’est sous le règne de Baldé que le rapport, informant de la mort du commissaire, est parti. Nous avons dit que c’est de ce service qu’est parti le rapport détaillé sur la mort du commissaire vers le palais. C’est un grand mérite que nous lui reconnaissons, car peu de gens peuvent encore oser revendiquer leur appartenance à ce service.
   Ayant côtoyé des hommes de l’ombre, nous avons retenu que la divulgation de l’identité et du grade d’un agent compromet toute la chaine de commandement. C’est pourquoi nous avons pris, sur nous, la responsabilité de ne pas préciser le rang de M. Baldé dans la hiérarchie.
   Notre démarche, faut-il la préciser, n’est pas de faire de nous les acteurs ou les connaisseurs de cette page noire de l’histoire pays ; nous ne sommes que des observateurs libres et invitons, à l’occasion, les vrais acteurs à s’expliquer. Comme Baldé, nous les invitons, parce qu’ils le doivent au Sénégal, à vider leur sac et à aider à l’éclatement de la vérité. 
   Nous sommes des Patriotes sans étiquette et notre volonté n’est ni de nuire aux personnes citées dans nos articles ni de les salir encore moins de les discréditer. Nous n’avons rien contre les personnes nommées; ce qui devait nous unir, et qui nous a malheureusement opposés, c’est le Sénégal. Ce bien inestimable que nous ne voulons, pour rien au monde, voir menacer par des flammes que l’irresponsabilité d’Abdoulaye Wade aura causées.
   Nous prenons acte de la décision de M. Baldé de prendre ses responsabilités et invitons tous ceux qui détiennent ne serait-ce qu’un bout de ce puzzle, et afin que la mort du commissaire ne soit  pas vaine, à briser le silence pour que commence «le bal des sorciers».

Bacary Touré
Journaliste-écrivain <13>[email protected]