CANDIDATURE A L’ELECTION PRESIDENTIELLE 2007 : Robert sous les couleurs du Psa

Robert Sagna sera candidat à la présidentielle de 2007 sous la bannière du Parti socialiste authentique (Psa). C’est la formation de Tété Diédhiou, l’Union des forces démocratiques (Ufd) qui va se muer en Psa, sur la demande du camp du maire de Ziguinchor.
Sa candidature sera ainsi hébergée par Tété Diédhiou.
Toutefois, l’entourage de l’édile de Ziguichor revendique toujours son appartenance au Ps.
Robert Sagna anime une conférence de presse cette après-midi à l’hôtel Téranga.

C’est officiel. Le Secrétaire général de l’Union régionale socialiste de Ziguinchor, par ailleurs maire de la commune qui porte le même nom, Robert Sagna, va se présenter à l’élection présidentielle de 2007. Il présentera aussi des listes pour les législatives. Une conférence de presse est prévue ce vendredi, aux environs de 17 h, à l’hôtel Téranga au cours de laquelle il expliquera ses véritables motivations. Amadou Lamine Ndiaye, membre du courant « Démocratie Solidarité » qui donne l’information, a parlé de l’impossibilité pour Conseil des Sages et le Conseil consultatif à trouver un consensus.

La candidature de Robert Sagna à la présidentielle, selon des sources proches du maire de Ziguinchor, sera hébergée par le parti de Tété Diédhiou, dénommée l’Union des forces démocratiques (Ufd). Cette dernière va se muer en Parti socialiste authentique (Psa), sur la demande du camp de Robert Sagna qui revendique son ancrage au Ps. Pour les partisans de nouveau candidat à la présidentielle, « il n’est pas question de quitter le parti socialiste ». Son camp affiche ses ambitions : rassembler la grande famille socio-démocrate.

En effet, Amadou Lamine Ndiaye, interrogé sur les raisons de cette candidature explique : « Depuis que nous avons lancé le courant Démocratie et Solidarité en janvier dernier, nous avons tenu plusieurs réunions avec le conseil des sages et le Conseil d’orientation qui se sont penchés sur cette question. Tout dernièrement, le Conseil d’orientation et le conseil des sages se sont mis à la recherche de consensus autour de trois candidatures annoncées. Nous nous sommes rendu compte que, de report en report d’une décision finale, le moment était venu de prendre ses responsabilités et d’arrêter les discussions et de présenter notre candidat en la personne de Robert Sagna à la présidentielle de 2007 ». Robert Sagna et ses amis redoutent les règles du jeu pour les élections Primaires. « Pour ce qui est du vote, nous en sommes au deuxième changement en la matière. La première fois, c’était sur la base de renouvellements partiels qui avaient été faits, ensuite on s’est rendu compte que des deux côtés, ce n’était pas possible. On s’est tourné vers une autre alternative, celle de baser la définition du collège électoral sur les suffrages obtenus au cours des dernières élections de 2001. Et là aussi, on s’est rendu compte que trois pour cent des suffrages obtenus, proviennent à la fois des militants du Ps, mais en même temps des gens qui n’étaient pas du Ps. Ensuite, les délais ne nous permettent pas d’organiser ce collège électoral et de créer les conditions d’élections libres et transparentes qui constituent l’aspiration de tout le monde à l’heure actuelle », souligne Amadou Lamine Ndiaye, avant d’ajouter : « Par conséquent, plutôt que de s’embarquer dans une hypothèse hasardeuse, irréalisable aussi, nous avons préféré prendre nos responsabilités de présenter notre candidat officiellement demain (Ndlr, ce vendredi 15 décembre) ».

Le camp de Robert Sagna a donné un bout des griefs qu’il reproche au Premier Secrétaire du Ps, Ousmane Tanor Dieng : « On lui reproche, entre autres, la gestion personnelle du parti, la modification des structures du parti pour les adapter aux ambitions d’une seule personne, en laissant de côté tous les autres. Je vous renvoie au désistement de Mamadou Diop qui a beaucoup insisté sur la nécessité d’être objet davantage de considérations ; de direction collégiale. Il y a tout un ensemble de faits qui ont caractérisé le fonctionnement du Ps depuis 1996. Le Ps, né d’un rassemblement, d’absorption d’autres partis du temps Senghor et qui constituait l’héritage légué à Abdou Diouf, a commencé à partir en lambeau, depuis 1996, depuis les départs sur lesquels je ne reviens pas », soutient Lamine Ndiaye.

Interpellé sur la décision de Robert Sagna et son camp, Abdoulaye Wilane, membre du bureau politique du Ps, déclare : « Ils sont libres de décider de porter à la connaissance de l’opinion enfin, ce que nous savions qu’ils envisageaient et qu’ils viennent d’officialiser. Cela, après qu’on ait tenté de leur donner l’occasion d’avoir la sagesse d’aller vers le consensus ». Pour lui, « les Sénégalais et les Sénégalaises peuvent accepter avec moi, que nos ex-camarades n’ont pas eu la sagesse de faire dans la recherche du consensus et ils n’ont pas eu le courage d’aller jusqu’au bout de la démocratie, rien que la démocratie. Depuis qu’ils ont créé le courant Démocratie et Solidarité, aucun Sénégalais, aucun observateur politique, ne les a entendus développer des idées axées sur des considérations programmatiques, idéologiques qui puissent les identifier ou les distinguer. D’ailleurs, la dernière proposition qu’ils ont eu à faire par voie de presse, à savoir dire à Ousmane Tanor Dieng : gardez la gestion du parti et investissez notre candidat. C’est un aveu de duplicité, parce que si quelqu’un ne gère pas bien un parti, comment pourrons-nous lui de demander de continuer à le gérer »,fait-il remarquer.
Abdoulaye Wilan soutient, par ailleurs, que cette rupture, au lieu d’affaiblir le Ps, « aura le mérite de clarifier les choses, de clarifier les camps ».