L’un des adversaires de Salif Sadio au sein du maquis, en Casamance, Ismaïla Magne Diémé rejette l’existence d’une quelconque alliance entre ses hommes et l’Armée nationale dans les opérations de sécurisation du Sud du pays par les militaires. M. Diémé et ses partisans n’en condamnent pas moins le déploiement et les ratissages de l’Armée nationale au Sud du pays.
On n’a pas trop attendu dans le camp des rivaux de Salif Sadio pour réagir. Après la sortie de la Dirpa (Direction de l’information et des relations publiques des armées) niant toute collaboration entre l’Armée nationale et le camp de la paix, dans les opérations de ratissage, actuellement en cours dans le Front nord du maquis, depuis une semaine, c’est au tour des partisans de Ismaïla Magne Diémé de réagir. Ces derniers démentent cette information parue dans la presse, ces derniers jours. Dans un communiqué dont nous avons eu possession, hier, la Mouvance pour l’unité du Mfdc, dirigée par Ismaïla Magne Diémé et César Badiate, s’est dit «étonnée de l’information parue dans certains journaux de la place qui laissent lire l’existence d’une coalition Armée du Sénégal-Mouvance pour l’unité du Mfdc contre l’état-major déchu du Mfdc». Avant de marteler que «d’une manière absolue, la mouvance dément cette information qu’elle qualifie de machination pour attenter à l’indépendance d’action et l’objectivité de la mouvance». Non sans préciser que «cette mouvance compte sur elle-même pour atteindre ses objectifs qui sont ceux du peuple casamançais et elle n’a pas besoin de l’Armée du Sénégal pour combattre les injustices d’une quelconque unité militaire du Mfdc».
Par ailleurs, les partisans de Magne Diémé n’ont pas manqué de condamner avec la dernière énergie les ratissages de l’Armée. «La mouvance condamne cette mobilisation sans précédent de l’Armée sénégalaise en Casamance et appelle le Sénégal au respect des accords de cessez-le feu.» Elle rappelle que le Mfdc a jusqu’ici respecté tous les accords de cessez-le feu signés avec l’Etat du Sénégal, depuis le 31 mai 1991 à Bissau, renouvelés le 8 juillet 1993 à Ziguinchor et renforcés par la résolution du 26 décembre 1999 à Banjul. En conséquence de quoi, elle estime que la présence des soldats sénégalais dans la zone Nord de la Casamance est injustifiable. Aussi, prenant à témoin les communautés nationale et internationale, Magne Diémé et ses «frères» demandent aux acteurs de la paix de prendre leurs responsabilités par rapport à la situation «pendant qu’il est encore temps».
Cependant, au moment où les partisans de Magne Diémé se plaisent à démentir toute coalition avec l’Armée nationale dans ses opérations dites de sécurisation du Sud du pays, des sources proches de l’état-major de Kassol, dirigé par César Atoute Badiate, le principal allié de Magne Diémé, nous informent qu’une grande réunion s’est tenue, dimanche dernier, au niveau de leur quartier général pour apprécier les bombardements que mène, présentement, l’Armée dans le Front nord. De manière générale, ils semblent se réjouir des raids de l’Armée contre les positions de Salif Sadio, au motif que ces opérations pourraient leur faciliter la tâche d’occuper toutes les bases de ce dernier dans le Front nord. Ils n’en rejettent pas moins toute idée de combattre aux côtés des militaires.
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