L’agression commise contre le correspondant du Groupe de presse Futurs médias continue d’alimenter les conversations dans les lieux publics au niveau de toute la région. Si des talibés de Cheikh Bethio Thioune ont été pointés du doigt, ce dernier rejette et nie toutes les accusations portées contre les membres de sa «famille». M. Thioune très serein, garde le calme et se dit prêt à recevoir le confrère agressé. Dans cet entretien qu’il nous a accordé, dans son domicile sis au quartier Cheikh Ibra Fall à Thiès, il revient sur toutes ces questions.
Cheikh Bethio Thioune, un journaliste du groupe Futurs médias, en l’occurrence Papa Cheikh Fall, correspondant permanent dans la région de Diourbel a été agressé, ce jeudi. On a cité vos talibés comme étant ses agresseurs. Comment réagissez-vous ?
Cheikh Béthio Thioune : On a cité mes talibés, c’est gratuit. Il faut le prouver. Citer quelqu’un dans une affaire, c’est de pouvoir donner la preuve que vous devez le citer et le compromettre dans une affaire. Ma réponse, en ce qui me concerne, je n’ai jamais dit ou fait quelque chose dans le sens d’agresser un journaliste. Je suis aussi péremptoire qu’aucun de mes talibés n’a agi dans ce sens. Personne de mes talibés avec la conduite que je leur fais tenir, personne d’entre eux n’ira agresser un journaliste. Ils déclarent que ce sont mes talibés. C’est vraiment facile. Il faut savoir prouver ce que l’on dit.
C’est justement cette démarche qui nous conduit vers vous. Durant l’agression, quelqu’un a vu son talisman auquel était accrochée votre photo tomber. L’un d’eux, d’ailleurs, a été identifié en la personne de Papa Niang et semblerait-il que c’est votre talibé ?
J’ai des talibés, des mourides. Alors, ils ne sont en rien incriminés pour cela. Un badge que porte mes talibés, pour l’amour qu’ils me vouent et pour d’autres raisons. Tout le monde porte cette photo. Il y a des gens qui pour des raisons commerciales portent cette photo sur la poitrine et ils ne sont pas mes talibés. C’est, pour eux, du marketing commercial.
Certains reprennent vos propos en soutenant que vous auriez dit : «Si d’aventure des gens, par rapport aux 4 millions de talibés que vous auriez dans votre démarche électoraliste favorable au Président Wade, s’aventuraient peut-être à rejeter certains de vos propos, en subiraient les conséquences de la part de vos talibés.»
Personne ne l’a dit. C’est moi qui ai déclaré : «Je n’injurie personne, je ne me bagarre pas, je ne vitupère contre personne et j’invite mes talibés à en faire de même.» Ceux qui, maintenant, auraient prononcé des mots insultants à mon égard, s’ils se heurtent à mes talibés, je ne pourrai pas le contrôler.
Si quelqu’un va dans la rue, m’injurie et qu’il rencontre un ami, un parent ou un talibé, qu’il sache répondre de son comportement vis-à-vis de cette personne. Je n’ai rien à voir dans cette histoire. Je ne peux pas être présent sur l’ensemble du territoire sénégalais pour répondre de ces problèmes. Cela m’est égal. Quant à dire que c’est moi qui commandite, je suis ancien administrateur civil formé à appliquer le droit. Je sais ce qu’est un commanditaire. Je suis cheikh dans mon nouveau statut et je ne prêche que l’islam, les ndiguël de Serigne Touba, l’adoration de Serigne Touba qui se trouve être Serigne Saliou Khadimou Rassoul. Je n’ai rien à voir avec des bagarres ou avec des comportements de cette nature.
On s’attend à ce que vous plongiez dans le champ politique, pour marquer votre soutien au secrétaire général national du Pds. Peut-être qu’il y aura d’autres déclarations que vous aurez à faire et elles seront commentées…
J’oppose à votre question, une non-réponse.
Vous aviez déclaré, tout dernièrement, que vous comptez 4 millions de talibés que vous mettrez à la disposition du leader du Pds pour qu’ils votent pour lui. Pourquoi l’aviez-vous dit ?
Aujourd’hui, je ne parle pas de politique. Vous êtes venu pour une question précise. Je ne discuterai que sur cela avec vous.
Le Groupe Futurs médias envisage de porter plainte contre vous. Comment appréciez-vous cela ?
Aucune position. Quelle position voulez-vous que je prenne ? C’est, seulement, celle d’attendre venir. La plainte est déposée entre les mains de qui ? J’attends, le moment venu, pour répondre.
Vous avez accueilli et hébergé les journalistes du groupe Futurs médias, lors du magal passé. Comment se fait-il que vous en soyez arrivés à avoir des relations tendues, actuellement ?
Je les ai accueillis pendant le magal. C’est vrai. C’est à eux de dire quels ont été nos rapports. Ce n’est pas à moi de les décrire. Une œuvre accomplie, on ne se retourne pas pour la décrire soi-même. C’est celui en faveur de qui l’œuvre a été accomplie qui doit, pour rendre grâce, le dire et non à l’auteur de cette œuvre.
Après son rétablissement, êtes-vous prêt à recevoir Papa Cheikh Fall ?
Je ne suis pas prêt à le recevoir. Je n’ai pas besoin de le recevoir.
Allez-vous lui accorder une audience ?
S’il la demande, il peut venir me voir. Ce n’est même pas une audience, c’est un peu trop officiel. Moi, je suis un talibé de Serigne Touba. Un musulman, qui a besoin de me rencontrer, il n’y a aucun formalisme, je le recevrai à bras ouverts.
0 Commentaires
Participer à la Discussion