CHEIKH DIALLO SUR « OPINION » DE WALF TV : « Karim Wade n’est pas le dauphin de Wade »

Entre autres sujets abordés hier, au cours de l’émission "Opinion" diffusée par la chaîne de télévision Walf Tv (privée), par le journaliste, Conseiller du ministre d’Etat Karim Wade, la supposée dévolution monarchique du pouvoir. Cheikh Diallo se veut clair : « Karim Wade n’est pas le dauphin de Wade ».

Cheikh Diallo est formel. Le président Abdoulaye Wade « n’a pas de dauphin ». Mieux, a-t-il insisté, si tant est que ce dauphin existe, il ne saurait être le ministre d’Etat, Karim Wade. Pour justifier cette position, le journaliste convoque des propos de Karim Wade lui-même, qui estimait que c’est une « insulte que de parler de projet de dévolution monarchique du pouvoir ». Et M. Diallo d’avancer : « Abdoulaye Wade ne peut pas faire moins que ses prédécesseurs. Karim, s’il a des ambitions, il faut qu’il aille compétir comme les autres ». Selon M. Diallo, ce débat sur le projet de dévolution monarchique arrange l’opposition. « C’est sa tasse de thé », a soutenu le journaliste et Conseiller de Karim Wade, invité de l’émission « Opinion » diffusée sur Walf tv (chaîne privée).

Il a rappelé que Karim Wade est son « frère » et « ami ». Mais ce serait malhabile de ma part de dire que le fils du président est le « plus compétent du gouvernement », indique M. Diallo. Mais il pense qu’il y a « un stock d’idées reçues » sur Karim Wade. C’est vrai, il y a le Karim Wade ministre d’Etat, le Karim membre du Comité directeur et le Karim social. Mais, voyez-vous, j’ai pitié de Karim Wade. Vous savez, c’est le Zidane de l’équipe gouvernementale, mais quand il marque des buts, les gens n’applaudissent pas.

Parce qu’ils disent que l’entraîneur lui a fait des faveurs », a regretté Cheikh Diallo pour qui on prête « trop de pouvoirs » au fils du président de la République. « Je me rappelle, lorsqu’il y a eu une rentrée des femmes dans le Gouvernement, Karim qui était à l’étranger m’a appelé pour me dire Cheikh, il parait qu’on m’a collé une femme. Et ses autres collègues ministres l’ont découvert le premier jour du Conseil des ministres. Il a lui aussi fait leur connaissance ce même jour », explique le journaliste conseiller.

Lors des élections locales de mars 2009, a noté Cheikh Diallo, les gens ont fait circuler de manière « insidieuse » que voter Pape Diop, c’est élire Karim Wade. « Je pense qu’il faut dépassionner les choses », a soutenu le journaliste. « On dit que le président Wade a été battu dans son quartier. Mais Obama a perdu sa première élection. Nicolas Sarkozy a pris une raclée aux élections européennes », a insisté Cheikh Diallo.

Selon lui, Karim a fait beaucoup de réalisations : « il est en train de faire l’aéroport de Diass, il a mis en place Sénégal Airlines. Il s’occupe de l’énergie aujourd’hui. Nous savons que les Sénégalais ne feront aucun cadeau à Karim », a martelé Cheikh Diallo, rappelant que le Karim « politique », membre du Comité directeur, veille au bon fonctionnement des choses et qu’il est « sensible » à ce qui se passe autour de lui.

D’autres sujets sur l’âge actuel du président Abdoulaye Wade et la récente sortie de l’ancien Premier ministre Idrissa Seck ont également été abordés au cours de l’émission. « Konrad Adenauer a été élu président à l’âge de 74, et il a fait 14 ans au pouvoir. Quand Adenauer travaillait la nuit, les Allemands passaient sous sa fenêtre et disaient, Adenauer travaille la nuit pour qu’on puisse exister le jour. François Mitterrand est arrivé au pouvoir en 1981, un peu malade avec des traces cancérigènes. Il reste pendant 14 ans au pouvoir », a rappelé Cheikh Diallo qui est d’avis qu’il « faut être respectueux » de l’âge des hommes.

Sur la sortie de Idrissa Seck, maire de Thiès, Cheikh Diallo précise avant tout que « ce n’est pas lui (Ndlr/ Idrissa Seck) qui a soulevé ce débat. Le débat est là bien avant lui. ». Il dit avoir « beaucoup de respect et de sympathie » pour l’ancien Premier ministre Seck, mais il pense que celui-ci serait plus « compréhensible » s’il avait posé le débat à l’interne. Il a fait remarquer que Idy fait face à trois fronts : le front de son frère Macky Sall, le front du Pds et le front de l’opposition.

Cheikh Diallo estime « qu’il ne faut pas mépriser Idrissa Seck, l’exclure, non. Idrissa Seck est un entrepreneur électoral. On ne peut pas le sous-estimer. Abdoulaye Wade lui-même le dit. Il dit qu’il ne faut pas tourner le dos à quelqu’un comme Idrissa Seck ».